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| - Très hostile à la présence du loup en France et à sa protection, le député Daniel Grenon (RN) entend défendre les éleveurs.Le loup, assure-t-il, a été "réintroduit en France, y compris des races qui n’ont historiquement jamais peuplé la France".C'est faux : aucune réintroduction n'a été effectuée et les animaux présents en France sont similaires à ceux qui avaient disparu au début du XXe siècle.
Daniel Grenon, le député du Rassemblement national (RN) a évoqué dans l'hémicycle les années 1930, période durant laquelle "le loup a enfin disparu". Nous nous trouvions alors "avant l'apparition des écologistes", a ajouté (nouvelle fenêtre) l'élu, fustigeant leurs mobilisations et la protection de loups qu'ils ont réussi à obtenir. Le tout, insiste le représentant du RN, au détriment des éleveurs qui voient leurs bêtes attaquées.
"Au nom de la conservation de la vie sauvage, le loup a été réintroduit en France", a lancé Daniel Grenon, "y compris des races qui n’ont historiquement jamais peuplé la France". Une fausse affirmation à double titre.
Le loup n'a fait l'objet d'aucune réintroduction
Sollicité par TF1info, Loïc Obled rectifie plusieurs éléments avancés par le député. Directeur général délégué police, expertise, connaissance au sein de l'Office français de la biodiversité (OFB), il souligne en préambule que le loup "n'a pas été réintroduit en France suite à sa disparition dans les années 1930". Chassé, empoisonné, l'animal est finalement revenu en France "à partir d'une zone italo-alpine, au cours des années 1990". Il s'est d'abord installé dans les massifs alpins avant de reconstituer des meutes, "puis a fini par coloniser d'autres territoires", glisse le spécialiste.
Les loups qui ont réinvesti le territoire français sont-ils différents de ceux qui avaient été exterminés au début du siècle dernier ? Non, nous répond Loïc Oble : "Il s'agit d'animaux similaires à ceux que l'on connaissait avant", des loups gris qui sont les lointains ancêtres de nos amis les chiens. Tout au plus, peut-on observer des individus originaires de lignées différentes, l'expert de l'OFB évoquant notamment la possible présence de "loups que l'on décrit de souche balte".
Les meutes de loups qui parcourent la France (on compterait aujourd'hui un peu moins d'un millier d'individus) ne sont pas exotiques. Ceux qui peuplent l'Hexagone sont proches de ceux qui cohabitaient des siècles durant avec l'homme depuis des siècles. "Le dernier loup, c'est en Bretagne qu'il a été tué", rappelle Loïc Obled, une manière de souligner qu'il n'y a rien de surprenant à voir aujourd'hui l'animal s'éloigner des Alpes par lesquelles il a fait son retour.
Le représentant de l'OFB note que le classement du loup comme espèce protégée a largement contribué à sa réapparition. Mais d'autres facteurs ont favorisé sa présence et son installation, à commencer par "une déprise agricole dans de nombreuses zones, avec des forêts qui ont repris beaucoup d'espace". Dans le même temps, le grand gibier s'est multiplié (cerfs, chevreuils, sangliers...), de quoi offrir au loup de la nourriture en abondance.
Reste désormais à trouver les outils pour mettre en place une cohabitation durable avec l'Homme. "Ce qui est sûr, c'est que le loup est un prédateur opportuniste, qui cherche à se nourrir le plus facilement possible. En ce sens, il constitue une vraie menace pour certaines pratiques d'élevage, a fortiori parce que l'on avait perdu avec le temps les réflexes de protection par rapport au loup", concède Loïc Obled. L'État, qui n'ignore pas les difficultés rencontrées par les éleveurs, a ainsi mis en place au fil du temps des indemnisations lorsque des moutons et autres chèvres sont victimes d'attaques. Des mesures compensatoires qui ne sont pas toujours jugées suffisantes et/ou satisfaisantes dans le monde agricole.
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