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| - Jordan Bardella fustige les niveaux de taxes et d'impositions qui pèsent sur les Français.Les prélèvements obligatoires atteignent des niveaux jamais vu par le passé, assure le président du RN.Les données de l'Insee lui donnent raison, même si ces chiffres nécessitent d'être nuancés.
La France atteint-elle un record en matière de prélèvements obligatoires ? C'est en tout cas l'argumentaire partagé dans les rangs du Rassemblement national, où l'on pointe du doigt une fiscalité française (nouvelle fenêtre) trop lourde, qui viendrait plomber les finances des ménages. "La France n'a jamais eu un taux aussi élevé de prélèvements obligatoires", a ainsi lancé (nouvelle fenêtre) sur France 2 le président du RN, Jordan Bardella. Il estime que "les services publics ne cessent de se dégrader", une situation d'autant plus alarmante à ses yeux que "que les Français payent des impôts toujours plus importants".
Des augmentations régulières depuis 1959
De quoi parle-t-on exactement lorsqu'on évoque les prélèvements obligatoires ? Selon le site Vie publique (nouvelle fenêtre), ils se répartissent en trois catégories :
1) Les impôts, "prélevés sur l’ensemble des contribuables" et qui "trouvent leur contrepartie dans les dépenses de l’État". La TVA en fait partie, de même que l'impôt sur le revenu pour les ménages qui y sont assujettis.
2) Les cotisations sociales, "prélevées au profit des organismes de protection sociale", dont on retrouve la contrepartie "dans les prestations sociales".
3) Les taxes fiscales, qui sont "perçues sur les particuliers à l’occasion de la fourniture d’un service, sans équivalence absolue entre son montant et son prix". C'est le cas, entre autres, de la taxe locale d'aménagement.
Notons qu'en France, les prélèvements obligatoires se répartissent de la manière suivante :
Pour suivre l'évolution des prélèvements obligatoires, l'Insee évalue leur montant en comparaison du PIB. Des comparaisons dans le temps sont possibles puisque les données compilées (nouvelle fenêtre) par l'institut de la statistique remontent à 1959. Elles sont présentées dans le graphique qui suit.
Cette courbe donne raison à Jordan Bardella puisque les chiffres 2022, les derniers disponibles, montrent un niveau record. Les prélèvements obligatoires ont ainsi atteint 45,4% du PIB français.
Ces chiffres ne disent pas tout
La France, un pays où l'on taxe et impose beaucoup ? Oui : seul le Danemark, au sein de l'UE, affiche (nouvelle fenêtre) des taux de prélèvements obligatoires supérieurs. Pour autant, il faut manier ces chiffres avec une certaine prudence. Une fiscalité des ménages assez lourde sera en effet généralement associée à d'importants mécanismes de redistribution, ainsi qu'à une couverture sociale plus étendue.
Frais d'inscriptions réduits à l'université, remboursements quasi intégraux de nombreux frais de santé, aides au logement, allocations familiales... D'innombrables dispositifs sont financés dans l'Hexagone grâce aux taxes et impôts, au même titre que la construction ou l'entretien d'infrastructures publiques. Les pays européens qui affichent de faibles taux de prélèvements obligatoires ne sont d'ailleurs pas forcément ceux qui présentent une économie dynamique ou un niveau de vie des populations parmi les plus élevés. En Roumanie, en Bulgarie ou en Lettonie, les prélèvements obligatoires ne dépassent pas 31,5% du PIB (presque 15 points de moins qu'en France), mais ne s'accompagnent pas non plus d'un développement économique ou social envié par leurs voisins européens.
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