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| - Invité de Sud Radio mardi matin, Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Pompidou, a déploré que la production de médicaments en France soit à l'arrêt.Une situation qui, selon le député LR, engendrerait des pénuries régulières.Une déclaration erronée puisque la France compte 271 usines de production de médicaments sur son territoire.
Médecin de formation, le député LR Philippe Juvin continue de garder un œil attentif sur l'évolution de l'industrie pharmaceutique en France. Interrogé mercredi 6 septembre sur Sud Radio, l'élu a alerté sur les pénuries de médicaments à répétition dans l'Hexagone. Elles seraient causées par une trop forte dépendance aux autres pays européens : "On ne produit plus en France, on a du mal à payer et on est servi après les autres", a-t-il déclaré.
Une production française en déclin
Pourtant, d’après le syndicat des entreprises du médicament (Leem), la France jouit encore d’un tissu d’industries pharmaceutiques dense. On recense 271 sites de production répartis sur l’ensemble du territoire et responsables de la fabrication de la majorité des suppositoires, gélules et autres comprimés enrobés.
Un chiffre confirmé par la Direction générale des entreprises (DGE) qui précise auprès de TF1info qu'une "quarantaine" d'entre elles sont des "façonniers", soit des entreprises auxquelles les laboratoires sous-traitent la fabrication et le conditionnement de leurs produits. Dans son rapport sur l’emploi 2022, le Leem précise également que le secteur compte un peu plus de 100.000 employés, dont un tiers sont dédiés à la production.
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Néanmoins, la crise sanitaire a mis en lumière la dépendance considérable de la France en matière d’approvisionnement de médicaments, notamment sur des produits de type flacons stériles, hormones et seringues pré-remplies. Auprès de TF1info, la DGE précise que ces "difficultés dans nos chaînes d’approvisionnement" sont liées à la dépendance de la France envers les principes actifs pharmaceutiques, dont "60% à 80% sont produits en Chine et en Inde".
Dans un rapport d’information publié en juillet 2023, le Sénat pointait d’ailleurs du doigt la gestion par les acteurs du secteur des épidémies de covid-19, de grippe et de bronchiolite : "La réponse à cette situation épidémique n’avait été préparée ni par les industriels, ni par les pouvoirs publics ".
Un constat qui se retrouve dans les chiffres. Alors qu’elle occupait la première place sur le podium des producteurs européens de médicaments il y a encore une dizaine d’années, la France est aujourd’hui cinquième du classement derrière la Suisse, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Pour éviter de futures pénuries et faciliter l’accès aux médicaments pour tous les Français, le ministre de la Santé, François Braun, et le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, ont établi, en février dernier, une liste évolutive de 450 médicaments essentiels.
À la suite de ces travaux, Emmanuel Macron a annoncé un plan de relocalisation de la production pour une cinquantaine de ces médicaments. Inscrit dans le plan de relance global France 2030, il vise à investir 160 millions d’euros dans la construction ou la rénovation d’usines pharmaceutiques françaises. De quoi envisager une hausse de la production sur le territoire dans les années à venir.
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