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| - Nicolas Dupont-Aignan met en garde les automobilistes sur ses réseaux sociaux : selon lui, partir de juillet, l'UE imposera un limiteur de vitesse dans les véhicules neufs.Un dispositif qui agirait de manière "autoritaire" lorsque vous roulez.Cette présentation des faits se révèle en partie trompeuse : tous les constructeurs ne vont pas implanter de limiteurs aussi stricts, lesquels resteront par ailleurs déconnectables.
Une nouvelle de forme de "contrôle" et "d’infantilisation des conducteurs". Voici ce que dénonce sur ses réseaux sociaux le député et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. Il met en cause l'UE, qui imposera, dit-il, "dès juillet 2024" l'implantation d'un "limiteur de vitesse [...] dans tous les véhicules neufs". Un dispositif présenté comme "autoritaire", puisqu'il "se battra même contre le conducteur" si ce dernier se trouve en excès de vitesse, en ralentissant de lui-même.
Un outil présenté de manière en partie trompeuse
À quoi fait référence l'élu ? De la généralisation progressive de ce que les autorités présentent comme un système d’information et d’adaptation de la vitesse. L'acronyme qui le désigne ? "AIV", pour "adaptation intelligente de la vitesse". Précisons que l'arrivée d'un nouveau dispositif de sécurité dans les véhicules découle de l'adoption, en 2019, d'un règlement européen (le n° 2019/2144 (nouvelle fenêtre)).
Imposé aux nouveaux véhicules homologués dès juillet 2022, l'AIV sera obligatoire pour "l’ensemble des véhicules neufs mis sur le marché et immatriculés pour la 1ʳᵉ fois", résume (nouvelle fenêtre) le site du gouvernement. Dans les textes européens, il est indiqué que ces dispositifs de limitation de la vitesse sont destinés "à aider le conducteur à maintenir une vitesse appropriée à
l’environnement routier au moyen d’une réaction prévue à cette fin et appropriée".
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En pratique, "l’AIV va vous informer de la limite de vitesse et vous avertir en cas de dépassement de celle-ci", note le gouvernement. "Pour les véhicules équipés, la fonction de régulation de vitesse (SCF) va provoquer automatiquement une décélération progressive du véhicule en réduisant sa puissance ou en 'durcissant' la course de la pédale d’accélérateur. En parallèle, une alerte visuelle et sonore se déclenchera." Il faut néanmoins noter que "l’automobiliste reste maître à bord de son véhicule et peut toujours 'forcer' les accélérations".
Des choix qui varient selon les constructeurs
Si l'on se réfère au règlement européen de 2019, on observe que l'AIV n'a pas vocation à devenir un outil actionné en permanence, comme peut l'être l'ABS. Il est clairement indiqué qu'il "devrait être possible d’éteindre le système d’adaptation intelligente de la vitesse, par exemple lorsqu’un conducteur constate des avertissements erronés ou des réactions non pertinentes du fait de mauvaises conditions météorologiques, de marquages routiers temporairement contradictoires dans des zones en travaux, ou de panneaux de signalisation routière trompeurs, défectueux ou manquants".
Nous parlons donc bien d'un système déconnectable, que les automobilistes pourront choisir ou non d'utiliser au quotidien. Notons par ailleurs que les constructeurs, qui ont été contraints d'implémenter l'AIV à leurs gammes, ne vont pas tous adopter des outils strictement identiques. BFMTV a interrogé (nouvelle fenêtre) des représentants de Peugeot : ils expliquent avoir opté pour le déclenchement d'une "alerte de survitesse, qui se manifestera uniquement par un signal sonore et visuel et aucunement par un durcissement de la pédale d’accélérateur ou autre action". Un choix différent de Renault, qui va proposer "un limiteur de vitesse 'intelligent', activable sur demande conducteur et capable d'adopter automatiquement la vitesse légale du tronçon parcouru".
Les constructeurs étrangers sont également tenus de respecter cette nouvelle législation. La firme suédoise Volvo prévoit de son côté que "le nombre et la durée des signaux sonores varient selon la conduite". Par ailleurs, les signaux sonores cesseront "lorsque le conducteur ralentit", relate (nouvelle fenêtre) RTL. Les automobilistes seront libres de "désactiver temporairement les signaux sonores au moyen du bouton au volant gauche" mais aussi de "remplacer les signaux sonores par une réaction de pédale adaptative à l'écran central".
En résumé, il est donc abusif de laisser entendre que les AIV vont modifier profondément les habitudes de conduites des conducteurs et leur imposer un comportement sur la route. Outre le fait qu'il s'agisse de dispositifs susceptibles d'être suspendus, ils ne se caractérisent pas tous par un ralentissement automatisé des véhicules en cas de dépassement de la vitesse autorisés. Seuls les signaux sonores et visuels semblent en apparence généralisés, de manière à informer les personnes au volant qu'elles se déplacent à des vitesses potentiellement dangereuses.
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