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| - La manifestation contre le projet de méga-bassine à Sainte-Soline samedi a fait des dizaines de blessés, parmi les forces de l'ordre et les manifestants.Commentant ce bilan, Gérald Darmanin a répondu lundi qu'aucune "arme de guerre" n'avait été utilisée par les agents déployés dans les Deux-Sèvres.C'est faux, selon la classification des armes du code de la sécurité intérieure.
Il voulait couper court aux "fake news qui circulent sur les réseaux sociaux". Au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue le lundi 27 mars au sujet du maintien de l'ordre en manifestation, Gérald Darmanin a évoqué la mobilisation contre le projet de méga-bassine à Sainte-Soline qui avait eu lieu la veille. Face aux dizaines de blessés et aux accusations de violences policières, le ministre de l'Intérieur a assuré que "non, aucune arme de guerre" n'avait été utilisée par les forces de l'ordre lors de cette intervention. "Seules des armes intermédiaires ont été utilisées", a-t-il précisé devant la presse.
Des armes de catégorie A
Le rapport rendu par la Gendarmerie nationale donne tort au ministère. Dans ce bilan très détaillé (nouvelle fenêtre)des "opérations d'ordre public" qui ont eu lieu dans les Deux-Sèvres, l'ensemble du bilan matériel de la journée est listé. On y lit que, "5015 grenades lacrymogènes ont été tirées, ainsi que 89 grenades de désencerclement GENL" et "81 tirs de LBD ont par ailleurs été délivrés". L'article D211-17 du code de la sécurité intérieure, (nouvelle fenêtre) qui définit précisément la classification de ces armes, considère ces trois dispositifs comme appartenant à la "catégorie A2". Sous ce code, sont classifiées des armes dites "relevant des matériels de guerre". Les gendarmes ont donc bien fait usage de matériels considérés "de guerre" contre les manifestants.
Amnesty International a d'ailleurs rapidement opposé cet argument au ministère de l'Intérieur. Dans une série de tweet, (nouvelle fenêtre) l'ONG de lutte contre les atteintes aux droits humains a rappelé que les grenades déployées par les forces de l'ordre "sont aussi utilisées par l'armée française dans des opérations extérieures, comme neutraliser des terroristes".
Si le ministère de l'Intérieur n'a pas été interrogé sur ce point lors de la conférence de presse, il pourrait devoir y répondre devant la représentation nationale. Gérald Darmanin sera auditionné à ce sujet "la semaine prochaine" par l'Assemblée nationale.
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