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| - Une députée EELV juge sévèrement l'action du gouvernement en matière de protection de la biodiversité.Elle explique qu'au cours des prochaines décennies, un million d'espèces risquent de disparaître, soit une sur 8 à travers le monde.S'il est évidemment délicat de prédire l'avenir, ce chiffre émane pourtant d'une institution fiable et très sérieuse.
Jusqu'au 19 décembre, Montréal accueille la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité. Un événement au cours duquel est notamment discutée la création d'un nouveau fonds de dotation. Des responsables d'ONG, présents sur place, rapportent que la France et le président Macron en particulier freineraient cette initiative. Une lettre aurait ainsi été adressée à Ursula von der Leyen pour indiquer que la mise en place d'un tel fonds constituerait (nouvelle fenêtre) une "ligne rouge".
La députée EELV Cyrielle Chatelain s'émeut aujourd'hui d'une telle obstruction, et déplore (nouvelle fenêtre) que l'Élysée "bloque les avancées mondiales pour protéger la biodiversité". Une attitude d'autant plus condamnable à ses yeux que "plus d’une espèce vivante sur 8 (soit 1 million d’espèces) pourrait disparaître de la surface du globe dans les prochaines décennies", lance-t-elle. Un chiffre qui n'est bien sûr qu'une projection, mais dont on trouve la trace dans des travaux très sérieux.
Une alerte du "Giec de la biodiversité"
Le chiffre évoqué par l'élue écologiste ne provient pas d'une association partisane ou d'une source isolée. En effet, il a été mis en avant en 2019 par le très sérieux IPBES, la "plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques". Le site Vie Publique décrit (nouvelle fenêtre) cette plateforme comme "un organe intergouvernemental créé en 2012" et placé sous l'égide des Nations unies. "Il siège à Bonn, en Allemagne, et compte aujourd'hui 132 États membres", apprend-on.
Sa mission consiste à représenter "une interface entre la communauté scientifique et les gouvernants", et cherche ainsi à effectuer une synthèse des connaissances et travaux menés par les experts à travers le monde. Dès lors, "il contribue à la prise de décisions politiques responsables par la diffusion d’une connaissance pluridisciplinaire sur la biodiversité et les écosystèmes". Son fonctionnement contribue à ce qu'il soit souvent désigné comme le "GIEC de la biodiversité".
Que nous apprend, en pratique, le rapport dévoilé il y a trois ans (nouvelle fenêtre) ? Que "la nature décline à l'échelle mondiale à un rythme sans précédent dans l'histoire de l'humanité", et que "le rythme des extinctions d'espèces s'accélère, avec de graves impacts sur les populations du monde entier". Le président de l'IPBES indique que "les preuves accablantes" apportées par l'organisation proviennent "d'un large éventail de sources" différentes. "Nous érodons les fondements mêmes de nos économies, de nos moyens de subsistance, de notre sécurité alimentaire, de notre santé et de notre qualité de vie dans le monde entier", alerte-t-il (nouvelle fenêtre).
Les centaines d'experts qui ont contribué à cette publication notent qu'environ "1 million d'espèces animales et végétales sont désormais menacées d'extinction, dont beaucoup en quelques décennies, plus que jamais auparavant dans l'histoire de l'humanité". Il s'agit là de la poursuite d'un processus destructeur engagé depuis des décennies. "L'abondance moyenne des espèces indigènes dans la plupart des grands habitats terrestres a chuté d'au moins 20%, principalement depuis 1900", ajoute l'IPBES. "Plus de 40 % des espèces d'amphibiens, près de 33 % des coraux formant des récifs et plus d'un tiers de tous les mammifères marins sont menacés." Les projections les plus incertaines concernent les espèces d'insectes, "mais les preuves disponibles soutiennent une estimation provisoire de 10% d'espèces menacées".
Le parallèle avec les travaux du Giec est d'autant plus pertinent que les deux organisations aboutissent à des observations similaires. Que ce soit en matière de changement climatique et d'érosion de la biodiversité, une cause commune est systématiquement mise en avant : l'Homme... "Les espèces, les populations sauvages, les variétés locales et les races de plantes et d'animaux domestiqués rétrécissent, se détériorent ou disparaissent", déplore l'IPBES, constatant que "cette perte est le résultat direct de l'activité humaine et constitue une menace directe pour le bien-être humain dans toutes les régions du monde".
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