schema:text
| - En marge des débats sur les retraites, la question de la natalité refait surface.Difficile en effet de financer un système par répartition si les naissances baissent.À en croire un député, elles sont même au plus bas depuis 1945.Il dit vrai, même si la natalité en France reste globalement plus élevée que chez nos voisins européens.
À l'Assemblée, les parlementaires débattent de la réforme des retraites et des possibles ajustements à apporter au projet du gouvernement. Il est aussi question de l'avenir du système par répartition, dont on sait qu'il est intimement lié à des questions démographiques. Pour financer les pensions des retraités, il est en effet nécessaire de compter un nombre significatif d'actifs au sein de la population.
Dans ce contexte, le député du Rassemblement national Alexandre Sabatou met en garde la première ministre (nouvelle fenêtre) et fustige "sa politique de la natalité". Il serait temps d'agir pour encourager les Français à faire des enfants, selon lui, "alors qu'en 2022 le nombre de naissances s'effondre à un niveau inédit depuis la Libération". Avec 723.000 bébés, l'année écoulée a en effet battu un record.
La natalité baisse... Mais reste forte comparée à nos voisins
L'Insee, à travers son bilan démographique 2022, a indiqué (nouvelle fenêtre) à la mi-janvier que la France comptait en début d'année 68 millions d’habitants, en hausse de 0,3%. "En 2022, 723.000 bébés sont nés en France, soit 19.000 de moins qu’en 2021", ajoute l'institut de la statistique. "Les naissances avaient connu un rebond en 2021, mettant fin à six années de baisse consécutive. Elles repartent à la baisse en 2022 et atteignent un niveau historiquement bas", apprend-on.
Le graphique ci-dessus (accessible ici (nouvelle fenêtre) en cas de problème d'affichage) nous montre que la natalité a connu en France plusieurs périodes distinctes. Si elle décroit de façon très régulière depuis plus d'une décennie, elle avait connu auparavant une certaine embellie. Le nombre de naissances enregistrées se trouvait toutefois à la fin du XXe siècle assez inférieur à celui que l'on enregistrait en moyenne au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Le "baby-boom", qui s'étale approximativement entre 1946 et 1973, apparaît lui aussi de manière assez significative. Plus de 800.000 bébés venaient chaque année au monde durant cette période.
Dans ses séries longues (utilisées notamment dans notre infographie), l'Insee présente uniquement les données relatives à la France métropolitaine. Elle ne dispose en effet pas de données consolidées assez anciennes relatives aux DROM-COM. Dès lors, est-il abusif d'évoquer un nombre historiquement bas de naissances en 2022 ? Les chiffres de natalité à la Réunion, en Guyane ou en Guadeloupe seraient-ils susceptibles d'invalider ce constat ? Non, répond l'Insee, interrogée sur ce point précis. L'institut juge "plus que probable", que 2022 soit l'année avec le plus faible nombre de naissances : "en observant la série en France métropolitaine, on constate qu’entre 1946 et 1993, il n’y a que 2 années qui sont inférieures à 723.000 sur ce champ réduit. 1993 avec 712.000 naissances et 1976 avec 720.000 naissances. Comme il y avait environ 30.000 naissances annuelles dans les DOM entre 1994 et 2013, difficile d’imaginer qu’il y en aurait eu moins de 11.000 en 1993, ou moins de 3000 en 1976. D’où la conclusion de l’institut qualifiant 2022 de point bas historique depuis 1946."
Soulignons que si le nombre de naissances connaît un plus bas historique depuis 1946 en France, notre pays demeure celui à travers l'UE où le nombre d'enfants par femme est le plus élevé. Il était de 1,83 en 2020, bien supérieur à la moyenne des 27 (1,5 enfant). Parmi les pays où la natalité est la moins élevée, on retrouve deux de nos voisins : l'Italie (1,24 enfant par femme) et l'Espagne (1,19).
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
|