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  • Les écologistes souhaitent que la législation européenne impose un permis spécifique pour conduire des SUV.Ces véhicules sont décrits comme plus dangereux et causeraient 10% d'accidents en plus que les autres.Si les données d'accidentologie ne le confirment pas, des études tendent à confirmer ce chiffre. Faudra-t-il bientôt disposer d'un permis de conduire pour conduire certains modèles de voitures ? Des eurodéputés le souhaitent, à commencer par l'écologiste Karima Delli. L'élue milite pour l'instauration d'un document spécifique, dédié aux conducteurs qui voudraient rouler avec des SUV. Il faudrait ainsi être âgé d'au moins 21 ans et disposer du traditionnel permis B depuis deux ans minimum pour pouvoir y prétendre. La représentante d'EELV justifie sa position par un argument simple : le fait que "les SUV sont un fléau pour notre sécurité". Elle avance ainsi un chiffre qui interpelle : ces véhicules causeraient "10% d'accidents en plus" par rapport aux autres voitures. Pas de données spécifiques d'accidentologie en France Lorsque l'on cherche à s'informer sur les risques encourus sur la route, c'est assez naturellement vers l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr) qu'il faut se tourner. Dans son rapport 2022 consacré à l'accidentologie, l'organisme n'évoque pas les SUV. Il faut se pencher sur l'édition 2021 pour trouver mention de ces cousins des 4x4, devenus familiers sur nos routes. Nous apprenons ainsi que leur part ne cesse de grimper parmi les véhicules légers en circulation, comme en témoigne le graphique qui suit. L'Onisr nous apprend que les SUV sont de plus en plus nombreux sur les routes, mais qu'en est-il des accidents dans lesquels ils sont impliqués ? Ces données, il est inutile de les chercher dans les rapports liés à l'accidentologie. Et pour cause : les citadines, berlines et autres breaks ne sont pas classés dans des catégories spécifiques, pas plus que les SUV. Tous ces types de voitures sont réunis sous une même dénomination, les "véhicules de tourisme". De quoi les différencier des vélos et autres deux-roues motorisés, mais pas d'effectuer des comparaisons plus poussées. L'Onisr, sollicité par TF1info, "confirme que la notion de 'SUV' n'est pas identifiable à partir des données d'accidentalité". Des études menées ailleurs en Europe nous éclairent À défaut de chiffres fiables relatifs aux types de véhicules légers impliqués dans les accidents en France, il faut se tourner vers d'autres sources. Les 10% d'accidents en plus se retrouvent ainsi dans une étude réalisée par la branche suisse de l'assureur Axa. À partir des "statistiques des sinistres", la firme a pu constater que "les accidents de responsabilité civile provoqués par les SUV en 2019" étaient près de "10% plus nombreux que les sinistres causés par les autres voitures de tourisme". Pour les plus gros SUV, c'est-à-dire "ceux dont le poids se situe entre 2155 et 3500 kg", la différence serait "encore plus marquée" : "En 2019, les sinistres de responsabilité civile provoqués par les gros modèles de SUV ont été 27% plus élevés par rapport aux autres automobiles", soulignait Bettina Zahnd, en charge de la branche dédiée à la recherche en accidentologie et à la prévention chez AXA Suisse. Du côté de la presse spécialisée, on s'est aussi intéressé à la question du danger potentiel des SUV sur la route. Le magazine AutoPlus a relayé il y a quelques années une série de travaux conduits outre-Atlantique : il en ressortait que si la part de ces véhicules n'était pas nécessairement plus importante dans les accidents, les SUV étaient impliqués dans une part significative des décès de piétons lors de collisions. Des proportions en tout cas supérieures à celles attendues au regard du nombre de véhicules de ce type en circulation. Souvent plus lourds, équipés de pare-choc situés plus haut, les SUV peuvent sans surprise constituer un risque supplémentaire par rapport à d'autres catégories de véhicules de tourisme. À cela s'ajoute une visibilité plus faible, également mise en avant comme un risque supplémentaire par de récents travaux. Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
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