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  • « Le nombre de migrants africains décédés en mer sur la route des îles Canaries est de 4 404 en 2021 et 2 638 en 2022 » - Khadim Bamba Fall, coordonnateur du BAOS. - D’après Caminando Fronteras, la source citée par Fall, la donnée indiquant 4 404 personnes décédées en 2021 sur les routes migratoires englobe les décès recensés sur toutes les routes migratoires vers l’Espagne et non uniquement celle menant aux îles Canaries. - Pour l'année 2022, l'ONG espagnole a souligné que ce sont exactement 1 784 victimes (morts) qui ont été recensées en 2022 sur la route des îles Canaries d'après son rapport "Suivi du droit à la vie". - Au Sénégal, Khadim Bamba Fall a été nommé, en janvier 2025, coordonnateur national du Bureau d’Accueil, d’Orientation et de Suivi (BAOS). Le BAOS, sous tutelle du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, est chargé de la gestion des dossiers de Sénégalais souhaitant travailler en Espagne comme ouvriers agricoles dans le cadre du programme de migration circulaire établi entre les autorités sénégalaises et espagnoles. Des dépôts physiques, ainsi qu’une plateforme en ligne, ont été organisés pour sélectionner 370 travailleurs. Le 29 janvier 2025, Khadim Bamba Fall était l’invité de l’émission « Pluriel », sur la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), pour aborder deux thématiques dont celle de la migration circulaire. Il s'est exprimé à ce sujet aux côtés de trois autres intervenants parmi lesquels Alassane Cissé, le délégué national du parti politique Nouveau Parti (NP), allié de l’ancienne majorité présidentielle. Fall a notamment critiqué le bilan du régime précédent (2012 - 2024) en matière d’emploi des jeunes, déclarant : « En 2021, 4 404 jeunes sont morts en mer. En 2022, 2 638 personnes sont mortes en mer. » (Voir la vidéo à partir de 1h08). Pour soutenir ses arguments, Khadim Bamba Fall a affirmé avoir travaillé avec le Centre international pour l’Identification des Migrants Disparus (CIPIMD), basé à Malaga en Espagne avec lequel il dit avoir réalisé une documentation sur les migrants disparus au cours des années 2021, 2022 et 2023. Sources et précisions de Khadim Bamba Fall Contacté par Africa Check, le coordonnateur national du BAOS a apporté des précisions sur ses affirmations. Dans une réponse écrite, il a maintenu les chiffres qu’il a évoqués à la télévision nationale, citant comme source l’organisation Caminando Fronteras à travers son rapport « Suivi du droit à la vie ». Cette organisation espagnole, fondée en 2002, se décrit comme « un collectif qui défend les droits des personnes et des communautés en mouvement ». Elle est composée de plusieurs défenseurs de Droits humains dans différents territoires à la frontière entre les continents européen et africain. Caminando Fronteras réalise des rapports sur les victimes de la migration irrégulière intitulés « Suivi du droit à la vie ». « Ces morts survenues sur la route des îles Canaries concernent majoritairement des Sénégalais, mais il y a aussi d’autres nationalités. Beaucoup d’embarcations, composées principalement de Sénégalais, avaient quitté les côtes sénégalaises et mauritaniennes. À cette époque, nous (Village du Migrant) avions reçu des requêtes de recherche de la part des familles concernant plusieurs embarcations disparues et des naufrages impliquant des milliers de personnes », a souligné Khadim Bamba Fall à Africa Check. Concernant la documentation qu’il aurait réalisée sur les migrants disparus en mer en 2021, 2022 et 2023 avec le CIPIMD, Khadim Bamba Fall a précisé que cette activité s’inscrivait dans le cadre d’une collaboration entre l’ONG Village du Migrant, dont il est le président-fondateur, et le CIPIMD. Les documents ont été transmis aux autorités sénégalaises, a-t-il ajouté. Lors d’un échange téléphonique, il a également souligné que, bien que le débat sur la RTS portait sur la migration circulaire au Sénégal, les chiffres qu’il a mentionnés concernaient « le nombre de migrants africains décédés en mer sur la route des îles Canaries, soit 4 404 en 2021 et 2 638 en 2022 ». Dans cet article, nous avons effectué nos vérifications sur la base de ces précisions apportées par Khadim Bamba Fall. Africa Check a contacté l’administration du CIPIMD, une « organisation fondée en 2019 et inscrite au registre national des associations du ministère de l'intérieur espagnol ». Elle a confirmé avoir collaboré avec Khadim Bamba Fall en tant que président de l’ONG Village du migrant. CIPIMD : « Nos données sont exclusivement consacrées aux victimes en provenance du Maroc et de l'Algérie » En revanche, le CIPIMD nous a précisé que « tous ses rapports sur la migration sont rédigés en Espagne avec des informations transmises par différentes délégations », ajoutant que ses données concernent « exclusivement les disparitions et naufrages sur les côtes espagnoles, dans la zone méditerranéenne relevant de son champ d’action et avec des chiffres vérifiés et documentés par les familles, puis transmis à l’OIM en Allemagne ». Le CIPIMD a aussi souligné que ses données sont exclusivement consacrées aux victimes en provenance du Maroc et de l'Algérie et qu’il n'a jamais établi de statistiques spécifiques concernant le Sénégal. Khadim Bamba Fall « a probablement mal exprimé ses propos », a commenté le CIPIMD. Pour justifier ses chiffres, Khadim Bamba Fall a invité Africa Check à consulter un rapport de Caminando Fronteras intitulé « Suivi du droit à la vie 2021 ». Que disent les rapports de Caminando Fronteras ? Le rapport « Suivi du droit à la vie » de Caminando Fronteras établit des chiffres sur la migration irrégulière, notamment le nombre de décès et de disparus, ainsi que les pays d’origine des victimes. Ce rapport évoque que 4 404 victimes ont perdu la vie sur les routes menant à l’Espagne en 2021. Cependant, contrairement à ce qu’a affirmé Khadim Bamba Fall, ce chiffre inclut toutes les routes migratoires vers l’Espagne, et pas seulement celle des îles Canaries (4016 victimes dans 124 naufrages). En ce qui concerne les nationalités, le rapport ne fournit pas de détails spécifiques sur le nombre de Sénégalais décédés, mentionnant simplement que des citoyens de 21 pays ont perdu la vie, dont des Sénégalais, mais aussi des ressortissants de pays hors d’Afrique, comme le Pakistan, le Yémen, la Palestine, l’Irak, la Syrie, le Bangladesh et le Sri Lanka.Les données de l’Organisation Internationale pour les Migrations Wilfried Coly est analyste de données régional et point focal du projet MMP (Missing Migrants Project) au sein du bureau de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. MMP est une plateforme de l’OIM qui répertorie les victimes de la migration irrégulière. Coly a partagé avec Africa Check un tableau récapitulatif incluant le nombre d’arrivées et de décès et disparus par route de migrants en partance de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC). Note de la rédaction : CMR (Route de la Méditerranée Centrale); WMR (Route de la Méditerranée de l’Ouest); WAAR (Route Atlantique Ouest-africaine) Traversée du Désert du Sahara (Autres routes) Le tableau ci-dessus renseigne que les routes de la migration irrégulière ont fait 3 086 victimes au moins en 2021 avec 1 126 décès et disparus sur la Route Atlantique Ouest-africaine (WAAR, sur le tableau ci-dessous) vers les îles Canaries loin des 4404 affirmés par Khadim Bamba Fall. Mais cette voie maritime est décrite comme l’une des plus meurtrières par l’OIM qui a toutefois précisé que les données existantes sur les décès et les disparitions sont limitées sur ce chemin de la migration irrégulière. Carte OIM route des îles Canaries (La route Atlantique, reliant l'Afrique de l'Ouest et centrale aux îles Canaries) En résumé, l’affirmation de Khadim Bamba Fall selon laquelle 4 404 migrants africains seraient morts en 2021 sur la route des îles Canaries est incorrecte. D’après Caminando Fronteras, la source citée par Fall, ce chiffre englobe les décès recensés sur toutes les routes migratoires vers l’Espagne et non uniquement celles menant aux îles Canaries. Pour l'année 2022, Khadim Bamba Fall a indiqué que le nombre de migrants africains décédés en mer sur la route des îles Canaries était de 2 638. Cependant, le rapport de Caminando Fronteras pour 2022 fait état plutôt de 2 390 victimes, réparties comme suit : 1 784 sur la route des îles Canaries, 464 sur la route d’Algérie, 75 sur la route d’Alboran, 25 sur la route du Détroit et 42 sur la route terrestre. Concernant les nationalités, l’organisation inclut le Sénégal parmi les 25 pays d’origine des victimes entre 2018 et 2022. Cependant, comme en 2021, aucune information spécifique sur les pays ou les nationalités des migrants morts ou disparus n’a été indiquée. Quid des données de l’OIM ? En 2022, les données du tableau de l’OIM font état de 2777 décès et disparus sur les routes migratoires qui partent de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont 559 victimes sur la route des îles Canaries. En résumé, l’affirmation de Khadim Bamba Fall rapportant qu'en 2022, 2 638 africains sont décédés en mer sur la route des îles Canaries est incorrecte. Selon Caminando Fronteras, sa source, cette route de la migration irrégulière a fait plutôt 1 784 victimes en 2022. La complexité de la collecte des données sur la migration irrégulière Les organisations spécialisées dans les questions migratoires reconnaissent la difficulté à recueillir des données précises sur les migrants décédés ou disparus. Le projet Missing Migrants Project de l’OIM recense les décès de migrants aux frontières extérieures d’un État ou lors de leur migration vers une destination internationale. Cependant, Wilfried Coly souligne que les données sur les migrants disparus en Afrique de l’Ouest et du Centre sont souvent incomplètes en raison du manque de documentation officielle. Caminando Fronteras, de son côté, reconnaît également la complexité de la collecte de données sur la migration irrégulière. Dans son rapport de 2022, l’organisation mentionne que 91,42 % des victimes disparaissent en mer sans laisser de traces. En 2023, elle a également souligné que les politiques des États visent souvent à minimiser le nombre de victimes dans les rapports officiels. Aly Tandian est le président-fondateur de l’Observatoire sénégalais des migrants. Nous l'avons interrogé sur la documentation du circuit migratoire, notamment la migration irrégulière, l’universitaire souligne que les facteurs qui la rendent complexe incluent : l’absence d'enregistrement officiel, l’utilisation de routes informelles et le recours aux faux documents ». D’après toujours le professeur en sociologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal (UGB) certaines données statistiques sont souvent basées sur des enquêtes auprès des migrants, qu'ils soient réguliers ou irréguliers, auprès des associations ou des passeurs, ce qui peut induire des biais statistiques. Ibrahima Kane est un juriste sénégalais qui a dirigé le programme migration de la Fondation Open Society Afrique. Il est aussi membre du réseau de juristes experts en migration en Afrique de l’Ouest et du Centre de l’OIM. Selon lui, il est quasi impossible d’avoir des statistiques fiables sur les personnes décédées en mer et qui tentent de rejoindre l’Europe. « Le transport se fait dans des conditions tellement difficiles et ceux qui transportent les personnes n'ont pas le temps de s'organiser pour déterminer le nombre », explique Ibrahima Kane. Ce dernier ajoute un autre facteur : « Les familles savent que leur enfant est parti sans donner de nouvelles. Et tant que le corps n'est pas retrouvé, la personne est considérée comme une personne disparue, c'est-à-dire une personne dont le manque de nouvelles rend la vie incertaine ». Aly Tandian insiste également sur les « États ou acteurs politiques qui exagèrent ou minimisent les données sur les migrations irrégulières pour servir des intérêts politiques ». Article édité par Valdez Onanina. Ajouter un commentaire
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