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| - Le Crocus City Hall, une salle de théâtre dans la banlieue de Moscou, a été le théâtre d'une fusillade meurtrière.Selon des internautes, la Russie aurait simulé une prise d'otage dans cette même salle il y a moins d'un an et demi.Une fausse information qui vise à entretenir le doute sur la responsabilité de la Russie dans cet attentat.
La tentation russe de blâmer l'Ukraine pour la fusillade n'est pas surprenante. Et l'inverse est tout aussi vrai. Ce vendredi 22 mars, le renseignement militaire ukrainien a accusé "les services spéciaux russes" d'être à l'origine de l'attaque qui a frappé une salle de concert de la banlieue de Moscou, faisant plus de 90 morts et une centaine de blessés. "L'attentat terroriste de Moscou est une provocation planifiée et délibérée des services spéciaux russes sur ordre de Poutine", a ainsi estimé la Direction du renseignement militaire. De quoi pousser certains internautes à chercher les preuves de la responsabilité du Kremlin.
Une pièce de théâtre "immersive"
Pour tenter de démontrer que cette attaque était préméditée, certains internautes ont remis la main sur une vidéo surprenante. Sur celle-ci, des hommes habillés en treillis lancent un assaut dans une salle de concert. Ils portent un brassard jaune au bras et l'emblème des forces spéciales ukrainiennes (nouvelle fenêtre). Ils saisissent ensuite certains membres du public dans ce qui semble être une prise d'otages. Une scène qui montrerait "un exercice mené par la Russie pour simuler une prise d'otages par des soldats ukrainiens dans le Crocus City Hall", assure l'auteur de la publication.
Nous avons retrouvé la séquence en question. Et il ne s'agit absolument pas d'un exercice militaire. Elle a été publiée le 8 novembre 2022 par Nika TV (nouvelle fenêtre), une chaîne locale de la région de Kalouga, où les images ont été tournées. D'après nos recherches, elle montre en réalité une "représentation immersive des opérations militaires" dans le Donbass. Intitulée "Polite People", elle s'est tenue sur la scène de la Philharmonie régionale de Kalouga, soit à près de 200 kilomètres du Crocus City Hall (nouvelle fenêtre). "Le public sentait littéralement la poudre à canon", affirme le commentaire qui accompagne le reportage. "La production a utilisé des armes vides et les artistes ont joué dans de véritables uniformes des forces spéciales", ajoute-t-il.
Une pièce de théâtre dont une partie comprenait effectivement l'imitation d'une prise d'otages. D'ailleurs, à l'époque, l'œuvre avait provoqué un tollé en Russie, si bien qu'une enquête avait été ouverte sur son financement. La pièce avait été jugée trop effrayante et "susceptible de nuire au prestige de l'armée russe".
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