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| - Le sénateur Bruno Retailleau a défendu l’usage des flashballs par les forces de l’ordre, qui est contesté.Selon lui, ces armes seraient apparues "au moment des Gilets jaunes", en 2018, ce qui est faux.
Tandis qu’une enquête est en cours pour déterminer si la mort d’un jeune homme de 27 ans à Marseille, samedi 1ᵉʳ juillet, est due à un tir de flashball, Bruno Retailleau a tenu à soutenir l’usage de ces armes par la police. Sur franceinfo (nouvelle fenêtre)ce mercredi 5 juillet, le chef de file des sénateurs LR a défendu le travail des forces de l’ordre, "en face de violences qui sont déchainées" et qui "doivent pouvoir se protéger". Et de poursuivre : "Les flashballs sont apparus au moment des Gilets jaunes, on en a beaucoup discuté à l’époque, et ils ont une doctrine d’emploi très stricte. Il n’est pas question de les leur retirer. Entre les gaz lacrymogènes et la matraque et l’arme à feu, il faut une arme intermédiaire : le flashball".
Le flashball remplacé par le LBD40
Ce que dit Bruno Retailleau est historiquement incorrect. En effet, les flashballs ou lanceurs de balle de défense ont été créés en 1990 par un certain Pierre Richert, en témoigne une archive (nouvelle fenêtre) de l’Institut national de l'audiovisuel (INA). Ces armes dites intermédiaires ont été intégrées à des unités spéciales de la police, chargées du grand banditisme ou du terrorisme, ainsi qu’aux brigades anticriminalité (BAC) en 1995 par Claude Guéant (nouvelle fenêtre), alors directeur général de la police nationale.
La polémique sur leur usage enfle à partir des années 2000, au moment où sont rapportées plusieurs blessures de personnes touchées par des tirs de flashballs. Dès les années 2010, les flashballs traditionnels sont progressivement remplacés par des armes plus précises, mais aussi plus puissantes. En 2012, l’ONG Amnesty International (nouvelle fenêtre) note que "le rapport sur les objectifs et les moyens de la sécurité intérieure à horizon 2013 prévoit que ce type d’armes, et notamment le lanceur de balles de défense 40x46 (LBD 40), doit équiper plus largement le personnel de police et de gendarmerie".
En 2015 puis en 2019, l’ancien Défenseur des Droits Jacques Toubon alertait sur leur dangerosité au cours de manifestations et demandait "l'adoption d'un moratoire général" sur leur emploi. Il est vrai que ces armes ont de nouveau fait parler d’elles lors du mouvement des Gilets jaunes (nouvelle fenêtre), qui a débuté en novembre 2018. Des manifestants ont perdu leur œil, comme le cas très médiatisé de Jérôme Rodriguez. Voilà plus d’une dizaine d’années que le débat perdure (nouvelle fenêtre) autour de leur maintien dans la police. Tandis que les uns renvoient au nombre de blessés par des tirs de flashballs, les autres parlent, comme Bruno Retailleau, des risques encourus et du nombre de morts par balles qui serait évité par leur maintien.
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