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| - Incendie à Notre-Dame de Paris: Quel est l'état de conservation des rosaces?FAKE OFF•Ce mercredi, le porte-parole des pompiers de Paris a expliqué que « l'ensemble des vitraux et des rosaces (...) sont en bon état ». Claudine Loisel, spécialiste de restauration de vitraux, rappelle qu'il « faut rester prudent », les vitraux n'ayant pas encore été examinés par des spécialistes
Mathilde Cousin
Il faudra du temps pour connaître l’état exact de conservation des trois rosaces, chefs-d’œuvre de Notre-Dame-de-Paris. Ce mercredi, le porte-parole des pompiers de Paris s’est montré rassurant, rappelant que « l’ensemble des vitraux et des rosaces (…) sont en bon état ».
« Il faut rester prudent, tout est recouvert de suie, nuance Claudine Loisel, responsable du pôle scientifique Vitrail dans le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (LRMH), auprès de 20 Minutes. Pour l’instant, le périmètre est sécurisé. Dès que cela sera possible, il y aura des conservateurs, des architectes et des scientifiques de la conservation du LRMH qui iront inspecter les rosaces. »
L’incendie peut créer « un choc thermique » sur les verres
Comment vont-ils procéder ? « C’est le cœur de notre métier. Il faut faire un état de la maçonnerie, de la serrurerie et des panneaux, sur la face interne et la face externe », précise l’experte, dont le laboratoire est dédié à la recherche sur la conservation des monuments historiques, bâtiments et objets mobiliers.
Avec un incendie, quels sont les risques pour les vitraux ? « Il peut y avoir un problème de fonte des plombs, détaille Claudine Loisel. Au niveau des verres, on peut avoir un choc thermique lié à la chaleur du feu et à l’impact de l’eau. Cela peut créer des fissures. Quand on va aller voir les vitraux de près, nous pourrons établir le constat d’état. Avant, on ne peut rien dire de précis. »
Une verrière pour protéger
Pour examiner et éventuellement restaurer ces rosaces dont les vitraux datent du XIIIe siècle, « il y a de fortes chances qu’on dépose les panneaux qui constituent la verrière pour renforcer la maçonnerie ».
Il faudra ensuite protéger ces vitraux. « Aujourd’hui, pour les préserver, on met des verrières de protection qui servent de clôture. Elles empêchent la pénétration d’eau dans l’édifice. Le vitrail ancien est avancé vers l’intérieur de quatre centimètres. Ainsi, on n’a plus l’humidité extérieure ni la condensation interne sur le vitrail ancien. Cette méthode de conservation préventive est efficace et durable » C’est la technique qui a été appliquée pour les vitraux de la Sainte-Chapelle, située à quelques centaines de mètres de Notre-Dame.
Une fausse info diffusée lundi soir par un compte Twitter
La confusion sur l’état des vitraux s’était installée dès lundi soir sur les réseaux sociaux, quelques heures après le début de l’incendie de la cathédrale. Comme nous l'expliquions lundi soir, le compte Twitter La Plume Libre a soutenu, sans aucune source, que les trois rosaces avaient « explosé ». Le tweet avait été retweeté plusieurs milliers de fois, avant d’être supprimé.
Lundi soir, le recteur de la cathédrale s’était montré prudent. « Il va falloir vérifier, sans doute demain, l’état des pierres, on va démonter, s’il faut démonter une partie des rosaces. On ne voit pas les dégâts », avait alors déclaré Monseigneur Chauvet.
Mardi, Franck Riester, le ministre de la Culture, avait précisé que « les grandes roses (les rosaces de l’édifice religieux) n’ont apparemment pas subi de dommages catastrophiques ».
Des petites rosaces abîmées
Des photos diffusées mercredi par l’agence de presse Sipa montrent que les vitraux de la grande rosace, sur la façade ouest, entre les deux beffrois, sont toujours en place, ainsi que ceux de la grande rosace sud.
Les vitraux des petites rosaces des frontons nord et sud, situés au-dessus des grandes rosaces, semblent eux, avoir disparu. Un examen scientifique minutieux pourra décider de leur restauration.
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