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| - Bien-être : Non, les citrons ne sont pas des récepteurs de bonnes ou mauvaises énergiesFAKE OFF•Sur plusieurs sites dédiées aux médecines douces, le citron serait un indicateur pour évaluer les ondes dégagées dans une pièce
Hélène Joly
L'essentiel
- Selon des théories sur des médecines douces, le citron permettrait de détecter les « bonnes et mauvaises » ondes d’une pièce.
- Une théorie qui n’est basée sur aucune règle scientifique.
- L’apparence du citron dépend de la qualité de l’air environnant, du degré de maturation de l’agrume et de ses déplacements géographiques.
Un simple citron pour évaluer « l’énergie » d’un lieu, les bonnes et les mauvaises ondes ? C’est en tout cas une théorie qui a le vent en poupe sur de nombreuses pages Web dédiées aux médecines douces, à l’instar du groupe Facebook Spiritualité et mantras. A en croire un post, publié le 29 avril dernier et partagé plus de 1.700 fois, il suffirait de placer un citron dans une pièce et de le laisser quelques jours sans le toucher pour savoir si les vibrations qui vous entourent sont bonnes ou mauvaises.
D’après l’auteur de l’expérience, si l’agrume ressent des ondes positives, son aspect ne se modifiera qu’à la marge et finira par se transformer en fruit sec. En revanche, en cas de mauvaises vibrations, le fruit moisira. Cette expérience est-elle fondée scientifiquement ? 20 Minutes fait le point.a
FAKE OFF
Selon Christophe Valaye, docteur en biologie végétale, ancien chercheur au CNRS, cette théorie n’est nullement fondée scientifiquement. Plusieurs facteurs interviennent dans la modification de l’aspect d’un fruit. « Un citron déplacé d’un pays chaud, à l’air sec, vers un autre pays où il sera conservé au froid, dans un frigidaire ou mis sur des étals avec des humidificateurs qui l’aspergent, moisira rapidement. » L’humidité excessive pénètre son écorce et cet excédent d’eau altère les cellules qui se décomposent. A l’inverse, si l’agrume est récolté à maturité et maintenu à température ambiante dans une atmosphère qui n’est pas saturée d’humidité, il va se dessécher naturellement. « Il aura donc l’apparence d’un fruit sec, à l’écorce durcie et affinée et plus sombre » précise Christophe Valaye.
L’expérience est d’autant plus suspecte que la notion de « bonnes ou mauvaises ondes » ne se base sur aucune preuve scientifique. « Les cactus ont également été considérés comme ayant ce pouvoir, ce qui est tout aussi faux, c’était juste une mode », note Julien Gallet, pépiniériste. Et d’insister : « Aucune étude ne permet d’établir une quelconque relation entre la putréfaction d’un citron et une mauvaise énergie ».
Si Christophe Valaye balaie ce « test » de la qualité de l’air, le biologiste note cependant qu’une caractéristique dans cet agrume a pu faire naître cette théorie. « Tous les fruits dégagent de l’éthylène, un gaz qui est un accélérateur de maturité », explique le scientifique. Or, le citron en dégage peu, ce qui explique qu’il peut se conserver assez longtemps, si cela est fait dans de bonnes conditions. Et ce, d’autant qu’il fait partie des fruits non climactériques, c’est-à-dire qu’il ne continue pas à mûrir une fois cueilli.
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