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| - La patronne de la CGT était l'invitée de LCI ce jeudi.Sophie Binet a regretté que les salaires n'aient toujours pas retrouvé "leur niveau d'avant 2020".Une affirmation confirmée par les données de l'Insee, mais à relativiser sur le long terme.
Elle dénonce une "insulte" pour les salariés. Tandis que les groupes du CAC 40 n'ont jamais été aussi généreux avec leurs actionnaires, la secrétaire générale de la CGT s'est émue ce jeudi 23 janvier du manque de considération du gouvernement pour les salariés, pour "ceux qui se lèvent tôt pour aller bosser, qui bossent dur et n'arrivent même pas à boucler leur fin de mois. Pour preuve, "aujourd'hui, les salariés n'ont toujours pas retrouvé leur niveau de salaire d'avant 2020", a argué Sophie Binet sur le plateau de LCI (nouvelle fenêtre).
Des salaires en baisse depuis 2020 par rapport à l'inflation
Pour le vérifier, nous nous sommes tournés vers l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et son point annuel sur l'évolution des salaires, publié en décembre dernier. Avec un salaire de 2735 euros nets en moyenne par mois en équivalent temps plein, les rémunérations ont augmenté de 4% en 2023 (nouvelle fenêtre). Une hausse significative... qui doit être relativisée. Car comme le rappelle l'institut chargé de la statistique, l'inflation est restée forte dans le même temps, évaluée à 4,9% en 2023, après 5,2 % en 2022. Raison pour laquelle l'Insee propose aussi d'étudier les salaires en "euro constant", c'est-à-dire en prenant en compte "les évolutions de l'indice des prix à la consommation".
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En prenant ce second indicateur, le constat est tout autre. D'après l'Insee, "le salaire net moyen a diminué de 0,8% en euros constants" en 2023, après une baisse déjà amorcée l'année précédente. Un phénomène notamment lié aux "versements de primes de soutien (nouvelle fenêtre)au pouvoir d'achat" qui ont "légèrement reculé".
Un constat similaire à celui des années qui ont succédé au Covid-19, comme l'a remarqué Sophie Binet. D'après les données de l'Insee, depuis 2020, les salaires de l'ensemble du secteur privé et la quasi-totalité du secteur public sont en baisse, de l'ouvrier jusqu'au cadre. Seule une profession déroge à la règle, à savoir le secteur hospitalier, qui a bénéficié des primes exceptionnelles versées durant la crise sanitaire, puis des mesures de revalorisations prises dans le cadre des accords du Ségur de la Santé, après plus d'une décennie dans la moyenne basse des salaires.
À noter, comme nous vous l'expliquions dans cet article (nouvelle fenêtre)que les plus bas salaires ont quant à eux été relativement protégés de l'inflation grâce à l'évolution du Smic. "En bas de l'échelle salariale, les Français bénéficiant des revalorisations automatiques à hauteur de l'inflation ont pu conserver du pouvoir d'achat", nous expliquait en novembre dernier Mathilde Gérardin, cheffe de la section Salaires à l'Insee.
Reste que dans sa note à ce sujet, l'Insee préconise de prendre une période plus large pour évoquer le sujet, à savoir une tranche de quinze ans. Or, entre la crise économique de 2008 et 2023, "le salaire net en équivalent temps plein a augmenté en moyenne de 4,7% en euros constants dans le privé", observe l'institut. Dans le même temps, "il est resté quasi stable dans l'ensemble de la fonction publique". Idem lorsqu'on prend la période s'étalant de 1996 et 2023. Malgré la crise économique et la crise sanitaire, ce même indicateur, une fois l'inflation corrigée, a augmenté de 13%, soit une hausse annuelle de 0,5%. Les trois dernières années dérogent donc à la règle.
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