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| - Sur France info, la députée écologiste affirme que "toutes les eaux usées de Paris" sont directement déversées dans la Seine.Auprès de TF1info, François-Marie Didier, président du service public de l’assainissement francilien, dément catégoriquement cette idée reçue.
Après d’importants efforts pour améliorer la qualité de l’eau et un investissement de 1,4 milliard d’euros, les athlètes féminines de triathlon ont pu plonger dans la Seine ce mercredi 31 juillet. Un fait historique loué par Sandrine Rousseau, selon qui "la Seine était un dépotoir, était un égout à ciel ouvert".
Et la députée écologiste de Paris d’affirmer sur France info que "toutes les eaux usées de Paris, c’est-à-dire que vous tiriez la chasse, ça allait dans la Seine". C’est aussi ce qu’a avancé Michel Riottot, ancien ingénieur de recherche au CNRS, interrogé par BFM : "Les eaux des toilettes sont déversées dans le réseau des eaux de pluies qui, lui, n’est pas filtré et passe directement dans la Seine".
2 milliards de litres d'eau traitée par jour
Nous avons cherché à en savoir plus auprès du Siaap, le service public de l’assainissement de l’agglomération parisienne. Ses 1800 agents sont ainsi chargés de récupérer et de traiter les eaux usées de 9 millions d’habitants en Ile-de-France. L’équivalent de deux milliards de litres d’eau chaque jour. "Les égouts de Paris fonctionnent depuis plus de cent ans. Les eaux usées ne sont pas déversées dans la Seine", dément d'emblée François-Marie Didier, conseiller LR de Paris et président du Siaap, interrogé par TF1info. Quelques heures plus tôt, ce dernier avait qualifié sur X les propos de Sandrine Rousseau de "mensonge honteux".
Ces eaux dites usées -qui comprennent les eaux domestiques et les eaux de pluie- passent par plusieurs étapes d’assainissement avant d’être reversées dans la Seine et la Marne. Concrètement, les eaux sont collectées dans les égouts, avant de passer par des canalisations, vers les six usines de traitement situées dans la région. Ce n’est qu’une fois dépolluées qu’elles sont renvoyées vers le fleuve. Contrairement aux idées reçues, cette méthode ne consiste pas à "nettoyer la Seine", mais "fait en sorte de ne pas la salir", selon François-Marie Didier.
36 espèces de poissons diverses
26 barrages flottants permettent également de réceptionner les déchets de la Seine, de les stocker puis de les relâcher dans des centres de traitement. Cela étant, la qualité de l’eau varie nettement selon la météo : en cas de fortes pluies, comme on a pu le voir en amont des Jeux Olympiques, celle-ci se trouve dégradée.
Pour le président du Siaap, la propreté actuelle du fleuve peut se prouver par la présence de 36 espèces de poissons différentes, contre 22 dans les années 90 et seulement trois dans les années 70, lorsque la baignade a été interdite. "Si l’on rejette du papier toilette dans une rivière, je peux vous assurer qu’aucun poisson n'y survit", insiste François-Marie Didier.
Par ailleurs, le Siaap a largement contribué au "plan baignade", initié pour les Jeux Olympiques et visant l’installation d’une vingtaine de sites de baignade dès l’été prochain tout au long du fleuve. "La Seine est désormais un fleuve olympique. C’est un héritage dans la durée", a salué Emmanuel Macron après le triathlon.
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