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| - Bérangère Couillard va présenter un plan pour la préservation du littoral.Selon la secrétaire d'État chargée de l'Écologie, 20% des côtes françaises seraient menacées par l'érosion.Une estimation sérieuse, réalisée par un organisme public nommé le Cerema.
La démolition du "Signal", immeuble situé au pied des dunes de Soulac-sur-Mer (Gironde) a débuté ce vendredi et va se poursuivre durant trois semaines. Évacué en 2014, le bâtiment avait été pris au piège : touché à la fois par l'érosion de la côte et la montée des eaux suscitée par le changement climatique.
Rebondissant sur ce symbole (nouvelle fenêtre), la secrétaire d'État chargée de l'Écologie, Bérangère Couillard, a fait savoir qu'elle lancerait le 7 mars prochain "une concertation d’un an pour fixer notre stratégie de recomposition du littoral et son financement". Pour illustrer la nécessité d'une telle action, elle met en avant un chiffre marquant : "Avec le réchauffement climatique, 20% de la façade maritime de notre pays est menacée par l'érosion", rapporte-t-elle (nouvelle fenêtre). Une estimation qui provient d'un organisme spécialisé, rattachés à deux ministères parmi lesquels celui de la Transition écologique.
5 départements particulièrement touchés
Pour comprendre l'origine du chiffre brandi par Bérangère Couillard, il faut s'intéresser au travail d'un organisme public nommé le Cerema. Ce centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement est à l'origine d'un "indicateur national de l’érosion côtière", réalisé à la demande du ministère de la Transition écologique et solidaire. Son but est de proposer "un état des lieux de l’évolution du trait de côte sur le littoral français".
Afin de mesurer l'ampleur de l'érosion dans les secteurs côtiers qui sont touchés, le Cerema étudie (nouvelle fenêtre) l’évolution de la position du "trait de côte" à travers le temps. "La tendance d’évolution (c’est-à-dire l’évolution de la position du trait de côte dans le temps) est calculée ponctuellement sur des profils (profils perpendiculaires au rivage et distants de 200 m)", apprend-on. L'ensemble des côtes françaises est passé au peigne fin, puisque les calculs "ont pu être réalisés sur 22.979 profils (17.156 en métropole et 5.823 en Outre-mer)". Un processus de suivi s'opère grâce à l'usage d'un logiciel spécialement mis au point, "régulièrement amélioré et mis à jour".
Si l'ensemble de la méthodologie est présentée en détail, on peut retenir que le Cerema effectue ses travaux grâce à la comparaison de "la position du trait de côte sur 2 photographies aériennes", dont les dates de prise de vue "sont éloignées de plusieurs décennies". Les résultats sont clairs : "Tous les départements français sont concernés par le recul du trait de côte", mais dans des proportions variables. "5 départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault et Bouche-du-Rhône) possèdent au moins de 50% de leurs côtes en recul" et sont ainsi particulièrement touchés. Il faut noter que l'érosion n'est pas propre à l'Atlantique et que la côte méditerranéenne se trouve également touchée (nouvelle fenêtre).
Une surface totale équivalant à 4.200 terrains de football
Le Cerema évalue par ses travaux "la surface totale perdue au niveau des secteurs en recul". Cette dernière est estimée à 30 km² en 50 ans, entre 1960 et 2010, des chiffres qui incluent à la fois la métropole et les DROM (hors Guyane). Pour mieux se représenter les ordres de grandeur ici évoqués, l'organisme public note que "cette superficie correspond globalement à la surface de la commune de La Rochelle ou encore à 4.200 terrains de football".
Dans l'Hexagone, trois départements souffrent tout particulièrement. Il s'agit de la Gironde avec un "recul quasi généralisé" de sa côte sableuse, mais aussi de la Charente-Maritime et des Bouches-du-Rhône, dont le recul le plus significatif touche la Camargue.
Les travaux du Cerema permettent de constater (nouvelle fenêtre) que la nature des côtes entraîne des variations majeures en matière d'érosion. Si une très faible part des falaises et côtes rocheuses sont concernées par le phénomène, les "côtes d'accumulation sableuses" sont celles qui subissent les plus fortes variations. Elles représentent "41 % des environnements naturels rencontrés par les profils de l’indicateur national" et présentent "les taux d’évolutions les plus importants et les plus contrastés avec 37 % de valeurs en recul, 23 % en avancée et 40 % stable".
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