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| - Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron a estimé qu'il est injuste d'attribuer à la majorité la responsabilité des mauvais résultats français obtenu lors de l'étude Pisa.Les classes qui ont été testées n'ont pas bénéficié des réformes engagées depuis 2017 dans l'éducation nationale, plaide le chef de l'État.C'est en effet le cas, tandis que d'autres tests (hors étude Pisa) suggèrent une amélioration très légère du niveau des élèves, comme le démontre Samira El Gadir sur le plateau du 20H de TF1.
Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron a évoqué l'école et ses enjeux. Une prise de parole qui lui a permis de revenir sur la dernière étude Pisa, diligentée par l'OCDE dans 81 pays et dont les résultats dévoilés en fin d'année dernière se sont révélés médiocres, "parmi les plus bas jamais mesurés" (nouvelle fenêtre), notamment une 26ᵉ place en mathématiques.
Le chef de l'État les juge "mauvais", mais refuse toutefois d'en endosser la responsabilité. Pourquoi sont-ils si décevants ? Parce que "les résultats Pisa (nouvelle fenêtre) sont faits sur des classes qui n'ont pas été touchées par les réformes qu'on a conduites au premier quinquennat", a-t-il avancé. "Ceux qui ont été testés [...] ils ont eu à vivre la réforme du collège qui avait été décidée avant 2017."
Une étude réalisée chez les élèves qui terminent le collège
Sollicité par TF1info, le ministère de l'Éducation nationale souligne que cette sortie du président de la République fait écho à celle de Gabriel Attal en décembre dernier. Ce dernier, qui n'avait pas encore été remplacé par Amélie Oudéa-Castéra rue de Grenelle, évoquait un "problème au collège, et notamment en mathématiques". Pour autant, il insistait lui aussi sur le fait que l'étude Pisa ne venait pas "remettre en question" la "politique éducative menée depuis 2017". Il notait en effet que la "génération Pisa 2022" n'avait pas bénéficié du "renforcement massif" des "investissement et efforts vers les petites classes". Les élèves concernés ayant déjà terminé l'école primaire en 2017, lorsque Emmanuel Macron a pris ses fonctions.
Contactée par TF1info, la représentante de l'OCDE Corinne Heckmann confirme que "les effets de la réforme du dédoublement des classes", l'une des mesures phare mises en avant par la majorité pour les élèves de primaire, "n'apparaissent pas dans l'édition 2022 du classement Pisa". Ils ne seront d'ailleurs pas non plus visibles "dans la prochaine en 2026", précise l'analyste à la direction de l'éducation.
L'étude Pisa est en effet effectuée auprès d'élèves âgés de 15 et 16 ans, c'est-à-dire à la fin du collège ou au début du lycée côté français. Cela signifie que les jeunes qui ont été évalués par Pisa 2022 sortaient de l'école primaire en 2017/2018, au moment où le gouvernement mettait en place des mesures à destination de petites classes. Ces élèves n'ont donc pas été concernés par les évolutions instaurées par la majorité lorsqu'elle est arrivée au pouvoir.
Un niveau resté assez stable en math et français
Si l'étude Pisa ne permet pas, pour l'heure, de juger de l'efficacité des évolutions instaurées à l'école primaire, d'autres indicateurs nous permettent toutefois de le faire. L'Éducation nationale réalise en effet chaque année des évaluations nationales sur un modèle similaire. Elles sont menées auprès d'élèves de différents niveaux (du CP au lycée), parmi lesquels ceux arrivant en classe de 6ᵉ. Ces tests sont intéressants puisque les adolescents qui arrivaient en 6ᵉ en 2022 (dernière année pour laquelle nous disposons de résultats) sont précisément les premiers à avoir été concernés durant toute leur scolarité en primaire par les réformes du premier quinquennat Macron.
Que nous apprennent les résultats, publiés par le ministère (nouvelle fenêtre) ? Qu'en français et en mathématiques, les deux matières évaluées, le niveau des élèves - entrés en 6e en 2017 et jusqu'à ceux qui sont aujourd'hui - a connu une légère amélioration.
De prime abord, ces données peuvent susciter une forme d'optimisme, une progression de quelques points étant observée dans les deux matières. Prenons les élèves de 6e de 2017 à aujourd’hui, on voit effectivement une nette amélioration en français, mais elle se révèle plus légère pour les mathématiques. Sur cette matière, on voit toutefois que ceux en éducation prioritaire progressent toujours moins vite que les autres (+3 points contre +3,5 dans le public). Et l’écart se creuse davantage avec le privé, comme le souligne la vidéo en-tête de cet article.
Ces résultats permettent sans doute d'expliquer pourquoi Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse, a fait référence aux "élèves qui ont beaucoup mieux résisté en primaire grâce au dédoublement", par rapport à ceux au collège, dont les carences étaient mises en lumière par Pisa.
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