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| - Des internautes s’inquiètent d'une contamination d’eau en bouteille de la marque Cristaline à Mayotte, qui serait responsable du décès d’un enfant.Infondée, la rumeur a été démentie par les autorités sanitaires.Un lot de bouteilles de la marque a été jugé "défectueux", mais sans gravité particulière.
Des habitants de Mayotte cèdent à la panique, après la mort de deux personnes dans l’archipel des suites du choléra. Dans ce contexte, une rumeur enfle sur les réseaux sociaux. Des bouteilles d’eau contaminées seraient à l’origine du premier décès d’un enfant enregistré sur le territoire, début mai.
Une rumeur sur TikTok et Facebook
Inutile de chercher bien longtemps sur TikTok, où les mots "cristaline" et "contaminée" se rejoignent pour aboutir à des dizaines de vidéos, affirmant toutes la même chose : un enfant ayant consommé de la Cristaline serait décédé et "l’agence nationale de la santé ordonne de ne plus consommer cette eau pour le moment". Les deux vidéos en tête comptabilisent respectivement 1,3 et 2,4 millions de vues. La rumeur est également partagée sur Facebook, comme dans cette vidéo (nouvelle fenêtre) repérée par l’AFP Factuel. (nouvelle fenêtre) Sans surprise puisque ces deux réseaux sociaux sont largement utilisés à Mayotte, à la différence de X.
Revenons donc sur cette rumeur tout à fait infondée. Le 8 mai dernier, un enfant de trois ans est mort (nouvelle fenêtre) après avoir contracté le choléra "dans le quartier de Koungou dans lequel plusieurs cas de choléra avaient été identifiés ces dernières semaines", selon la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS).
Les premiers cas avérés de la maladie y ont été recensés dès la mi-mars, chez des personnes revenant de l'archipel voisin des Comores. Mais rapidement, la théorie selon laquelle l’enfant était mort après avoir bu de l’eau contaminée a circulé à bas bruit. Suffisamment en tout cas pour que l’ARS démente formellement (nouvelle fenêtre), le 24 mai, "les informations selon lesquelles un lot d’eaux embouteillées défectueux" serait responsable de ce décès.
Pas de rappel du lot défectueux
À l’origine de la rumeur, un lot de bouteilles Cristaline qui a été jugé "défectueux" par l’ARS, seulement quelques jours après la mort de l’enfant. "Dans le cadre des analyses qu’elle conduit, l’ARS a mis en évidence le lundi 13 mai un lot de Cristaline ELENA (numérotation M1 03/11/25) défectueux. Toutefois, aucun lien n’existe entre ce lot défectueux et le décès de l’enfant survenu le mercredi 8 mai dernier des suites du choléra", a détaillé l’agence régionale (nouvelle fenêtre).
Si des "investigations sont en cours sur ce sujet", aucun rappel de lot n’a été décidé. Il a simplement été conseillé à la population de "ne pas consommer les bouteilles appartenant à ce lot". Pour le groupe Alma, producteur de l’eau Cristaline qui nous a alerté sur l’ampleur de cette rumeur, cette "anomalie olfactive" serait "probablement liée aux conditions de transport".
Mais c'est bien l’absence d’explications claires sur les problèmes entourant ce lot qui a inquiété la population, jusqu’à provoquer la confusion... et créer de la désinformation. "C’est d'autant plus dommageable dans le contexte actuel à Mayotte, où l'eau en bouteille, et notamment l'eau de source Cristaline, joue un rôle crucial pour garantir aux habitants l'accès à une eau saine durant cette période de crise hydrique aiguë", se désole le groupe Alma.
L’ARS, elle, se dit "pleinement mobilisée pour contenir l’épidémie de choléra et protéger la santé des populations", alors qu’une centaine de cas de ont été diagnostiqués jusqu'ici à Mayotte.
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