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  • Ce serait le « salaire que vous ne recevez pas ». Lorsqu’un patron paie 100 euros pour le travail d’un employé, l’Etat en prélèverait 82, affirme une rumeur relayée sur plusieurs sites Internet ainsi que sur Facebook et Twitter. Sauf que ces calculs, ainsi que le raisonnement qui y mène, souffrent de nombreuses incohérences qui conduisent à largement surestimer ce supposé salaire « caché ». CE QUE DIT LA RUMEUR Un article du site Wikistrike.com (une source qui nous apparaît peu fiable dans le Décodex) reprend un calcul qui circule depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, qui affirme que « sur une base de 2 400 euros [payés par l’employeur], 1 965 euros vont directement à l’Etat, soit 82 % ». Le raisonnement utilisé pour aboutir à ces chiffres est résumé en une image : POURQUOI C’EST FAUX 1. Le montant des cotisations sociales est exagéré D’une manière générale, il faut distinguer trois choses lorsqu’on parle de salaire : - le salaire net : c’est la somme perçue par le salarié ; - le salaire brut : c’est le salaire net, plus les cotisations salariales retenues sur la paie du salarié ; - le salaire super-brut : c’est le salaire brut, plus les cotisations sociales de l’entreprise. Lorsqu’un patron verse 100 euros de salaire brut à un salarié, il doit d’abord en général s’acquitter de 40 % à 45 % de cotisations sociales, ce qui porte le salaire super-brut à 142 euros environ. Les cotisations salariales, quant à elles, se situent autour de 20 % à 24 % du salaire brut. A taux plein, le salaire net représente donc environ 55 % du salaire super-brut (et pas 50 % comme l’affirme la rumeur). Le détail des taux est disponible sur le site de l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales). Attention : ce raisonnement ne s’applique pas à tous les salaires : les revenus inférieurs à 1,6 fois le smic font l’objet d’exonérations de cotisations patronales, ces dernières passant à 14 % du salaire brut au niveau du smic. Les rémunérations inférieures à 2,5 fois le smic permettent à l’employeur de bénéficier du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) à hauteur de 6 % des rémunérations versées. Le montant des cotisations patronales est donc bien inférieur pour les bas salaires. Reprenons l’exemple utilisé par la rumeur, à savoir celui d’un salarié qui percevrait 1 200 euros net par mois, soit 50 euros de plus que le smic. Cela correspondrait en réalité à un revenu mensuel brut de 1 550 euros par mois environ, et autour de 1 700 euros de salaire super-brut, loin des 2 400 euros évoqués. Et ce, sans même compter le rabais de cotisations du CICE. 2. L’impôt sur le revenu est variable Autre faille de ce calcul : un taux de « 10 % » a été retenu pour l’impôt sur le revenu. En réalité, ce dernier est progressif et est donc largement variable. Un célibataire qui gagne 1 500 euros net par mois paiera environ 2 % d’impôts sur le revenu à l’année, tandis qu’une personne dans la même situation, mais qui gagne 2 000 euros net par mois, paiera 14 % d’impôts. 3. La TVA à 20 % ne s’applique pas à toutes les dépenses courantes Il est par ailleurs abusif d’appliquer le taux normal de TVA de 20 % (le calcul de la rumeur applique le taux de 19,6 % en vigueur avant 2014) à toutes les dépenses d’un ménage. Or, bon nombre de celles-ci bénéficient du taux réduit de 5,5 %, tels les produits alimentaires ou les abonnements de gaz et d’électricité. D’autres postes de dépenses importants, par exemple le paiement de son loyer ou l’épargne, en sont également entièrement exonérés. Appliquer le taux normal de TVA à l’intégralité du revenu disponible n’a donc aucun sens, et exagère largement le poids des taxes sur les finances d’un ménage. 4. La dernière partie du calcul est trompeuse Curieusement, le calcul se termine sur le postulat – mystérieux – que le salarié utiliserait le reste de son revenu pour « payer un salaire dont la moitié sera versé à l’Etat, soit 434 euros », sans qu’on sache quel « salaire » devrait payer le salarié. Emploi à domicile ? Garde d’enfant ? Un présupposé étrange qu’on peut pourtant difficilement appliquer à la majeure partie de la population, alors qu’il plombe largement le calcul. 5. Un raisonnement biaisé Toutes ces erreurs et ces imprécisions font que l’affirmation selon laquelle plus de 80 % de la somme versée par un patron pour rémunérer le travail d’un salarié iraient dans les caisses de l’Etat est largement exagérée. L’exercice en lui-même est délicat : un chef d’entreprise était tombé dans des travers similaires en s’y essayant en 2016, comme nous l’avions souligné à l’époque. Au-delà des erreurs factuelles, le raisonnement lui-même est fallacieux. Ne compter les cotisations sociales, impôts et taxes que comme de simples « charges » dont la finalité se résumerait à grever le pouvoir d’achat des Français n’a en effet guère de sens. C’est occulter le fait que ces prélèvements financent des droits (couverture maladie, assurance-chômage, retraite, allocations…) et des services publics (école publique gratuite, police, transports…). Ce prétendu « salaire que vous ne recevez pas » sert en réalité à financer le système de protection sociale et les institutions françaises, un système dont bénéficient l’ensemble des citoyens. Et tous ces mécanismes contribuent à atténuer les inégalités en France, en particulier dans les départements très riches ou très pauvres, soulignait une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 6 novembre. Voir les contributionsRéutiliser ce contenu
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