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| - Traduite de l'anglais puis relayée sur le réseau social X, une publication a mis en avant des inégalités encore très marquées entre les femmes et les hommes.Selon le message, 51% de la population mondiale est constituée de femmes, et ces dernières ne touchent que 11% des salaires versés à l'échelle de la planète.Une affirmation exagérée même si des inégalités notables sont observées.
C'est une publication multipliant les chiffres qui a été partagée ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Traduite de l'anglais vers le français, elle est présentée (nouvelle fenêtre) comme une piqûre de rappel, "au cas où vous vous demandiez à quoi sert le féminisme". Il est indiqué que parmi la population mondiale, on compte environ 51% de femmes, mais que celles-ci ne touchent qu'une fraction des salaires versés à travers le monde. De l'ordre de 11%.
Environ deux tiers des revenus sont perçus par des hommes
Pour rappel, sur Terre, le nombre d'hommes et de femmes est sensiblement identique. Si on compterait 51,6% de femmes en France, ce différentiel n'est pas observé à une échelle globale, comme le font remarquer (nouvelle fenêtre) l'Ined et les services statistiques des Nations unies. En conséquence, des sociétés paritaires conduiraient à ce que, parmi la population totale à travers le monde, les salaires versés se divisent à montants égaux entre femmes et hommes.
Si des statistiques sur les écarts de rémunération et la parité sont produites dans de nombreux pays, rares sont les travaux qui proposent une approche d'ensemble, s'intéressant à la totalité des êtres humains. Pour vérifier les chiffres avancés sur les réseaux sociaux, les publications du World inequality lab (ou "Laboratoire sur les inégalités dans le monde") se révèlent précieuses. L'organisme, qui a tissé des liens avec les Nations unies, la Banque mondiale ou bien encore l'Insee, a proposé en 2022 un rapport mondial sur les inégalités (nouvelle fenêtre), dans lequel un chapitre entier se trouvait justement consacré à la question de la répartition des revenus en fonction du genre.
De cette publication, il ressort que "la part du revenu des femmes est passée de 31% au cours de la période 1990-1994 à 35% au cours de la période 2015-2019", ce qui signifie que malgré un léger rééquilibrage, près de deux tiers des revenus versés l'ont été à des hommes. Le World inequality lab, qui compte notamment parmi ses codirecteurs l'économiste français Thomas Piketty, souligne que divers facteurs peuvent expliquer de telles disparités entre femmes et hommes.
"Parmi ces facteurs, on note le fait que [...] les femmes consacrent beaucoup plus de temps que les hommes aux activités non rémunérées", souligne le rapport 2022. C'est particulièrement le cas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, poursuivent les auteurs, puisque "les femmes consacrent en moyenne plus de cinq heures par jour à des tâches non rémunérées, tandis que les hommes y consacrent moins d'une heure". Cette charge de travail, qui n'apporte aucun revenu, "est susceptible d'empêcher les femmes de participer au marché du travail et, lorsqu'elles travaillent, de les empêcher d'accéder à des postes bien rémunérés".
Plusieurs éléments expliquent pourquoi, malgré certains progrès aux niveaux régional et national, "la part mondiale des revenus du travail des femmes n’a pas augmenté plus rapidement depuis les années 1990". Les inégalités de revenus entre hommes et femmes, qui demeurent "particulièrement importantes" selon le World inequality lab, sont notamment le fruit d'une "persistance de fortes inégalités dans l’accès aux bons emplois et aux bons salaires". À cela s'ajoute "la trajectoire négative observée dans les grands pays au cours des dernières décennies (comme la Chine)", venant entraver une progression vers plus de parité.
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