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| - Gabriel Attal a dit mardi vouloir lutter contre la "smicardisation" de la France.Une sortie qui inquiète les internautes, qui alertent sur une baisse drastique du salaire minimum.À l'heure actuelle, aucune baisse de ces salaires n'est prévue.
L'alerte a été vue près d'un million de fois. Alors que Gabriel Attal souhaite sortir les Français de la "smicardisation", des internautes assurent que le gouvernement envisage une baisse drastique du salaire minimum de croissance (Smic), aujourd'hui rémunéré 11,65 euros bruts de l'heure. "Ça parle de le baisser à six euros de l'heure", écrit ainsi une internaute ce jeudi 1ᵉʳ février, s'inquiétant d'un texte qui pourrait passer "à coups de 49.3". Une crainte justifiée ?
Vers des réductions de charge ?
Le Premier ministre a effectivement défendu ce mardi 30 janvier (nouvelle fenêtre) l'idée de "sortir la France de la Smicardisation". Devant l'Assemblée nationale, Gabriel Attal a regretté que le "système" français ait créé une situation dans laquelle "il n'y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque d'augmenter un salarié payé au Smic".
Argument du chef du gouvernement : augmenter un salaire coûte cher à l'employeur, qui bénéficie de réduction de cotisations patronales (nouvelle fenêtre) lorsque le salaire est inférieur à 1,6 fois le Smic, et peut aussi être contraignant pour le salarié, qui perd sa prime d'activité et devient imposable. À titre d'exemple, selon le site France Travail (nouvelle fenêtre), un salarié payé au salaire médian gagne 572 euros nets après impôt de plus par mois qu'un salarié au Smic, alors que cette différence coûte 1569 euros de plus à l'entreprise, soit près du triple.
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DÉCRYPTAGE - Qu'est-ce que la "smicardisation" de la France à laquelle Gabriel Attal dit stop ?
C'est pourquoi Gabriel Attal veut agir sur ce système (nouvelle fenêtre). Comment ? Devant les députés, il a dit vouloir cibler la "concentration des aides et des exonérations au niveau du Smic". Pour ce faire, le gouvernement souhaite "regarder quelles sont ces charges qui viennent immédiatement retirer l'effet net des augmentations de salaire", a ajouté Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Travail, mais aussi regarder si la baisse de deux milliards d'euros d'impôts (nouvelle fenêtre) promise dès 2025 par Emmanuel Macron "permet une baisse d'impôts" chez les travailleurs payés à peine plus que le Smic.
Désindexer le Smic de l'inflation ? L'idée d'un député
Pas question donc pour le gouvernement de revenir à un Smic horaire similaire à celui de 1997 (nouvelle fenêtre)ou de le supprimer, d'autant plus lorsqu'une directive européenne devrait venir généraliser ce dispositif. Alors, pourquoi une telle inquiétude ? D'après nos recherches, cette rumeur s'appuie sur une prise de parole d'un député Renaissance. Invité sur le plateau de BFM, Marc Ferracci a en effet proposé l'idée de "désindexer le Smic de l'inflation". "Une personne qui va rapporter six euros de l'heure, c'est très difficile de lui verser neuf euros", avait-il argué sur la chaine, posant alors la question "d'abaisser le Smic".
Toutefois, cette prise de parole a eu lieu la veille de celle de Gabriel Attal, qui n'a pas semblé envisager une telle mesure. De plus, à aucun moment, le député Renaissance ne propose de faire chuter le salaire minimum horaire. Le désindexer de l'inflation conduirait plutôt à figer dans le temps la rémunération à celle que l'on connaît aujourd'hui. S'il a évoqué cette hypothèse dans un média, le député Renaissance n'a pas non plus déposé de proposition de loi (nouvelle fenêtre)allant dans ce sens.
En résumé, rien à l'heure actuelle ne permet d'estimer qu'une baisse radicale du Smic soit à l'étude. Aucun représentant politique n'a proposé l'idée de payer ces travailleurs six euros de l'heure. Et si un député de la majorité présidentielle a bien envisagé la possibilité de ne plus indexer le Smic sur la hausse des prix, il s'agit d'une opinion personnelle qui ne correspond pas nécessairement avec celle de l'exécutif. D'ailleurs, depuis son arrivée à Bercy, Bruno Le Maire s'est toujours dit défavorable à cette idée (nouvelle fenêtre).
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