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  • La prochaine Coupe du monde de football 2022 est sous le feu des critiques.Parmi les accusations répétées, celle des "6500 travailleurs" qui seraient morts sur les chantiers de cet événement.Nous avons cherché à en savoir plus sur le bilan des victimes de l'organisation du Mondial au Qatar. Depuis l'annonce de l'attribution de la Coupe du Monde au Qatar pour 2022, les critiques n'ont jamais cessé. Au contraire, elles ne font que gagner de l'ampleur depuis douze ans. Parmi les accusations, celles des conditions de travail des milliers d'ouvriers, venus créer de toute pièce des stades dans la fournaise de la péninsule arabique, ainsi qu'un aéroport, des routes et des hôtels de luxe, et même une île au large de Doha - près de 156 milliards d'euros investis par l'émirat. Entre autres arguments utilisés, un chiffre ne cesse de revenir dans le débat. Celui des 6500 travailleurs qui seraient décédés sur les chantiers pour que cet événement sportif puisse avoir lieu. Les conditions de travail - températures frôlant les 50 degrés, horaires sans limites - ont été évoquées. Mais que sait-on de ce bilan ? Un nombre sorti de son contexte Ce chiffre remonte au 23 février 2021. Le Guardian (nouvelle fenêtre) publiait alors une enquête au titre éloquent : "6500 travailleurs migrants sont morts au Qatar depuis l'attribution de la Coupe du monde." Si les témoignages compilés par ce prestigieux quotidien britannique laissent peu de doute sur l'authenticité du chiffre, il a cependant un contexte dont on ne peut le sortir. Car pour faire face au manque d'informations des autorités qataries sur le nombre de victimes des chantiers, les journalistes du Guardian ont compilé les données des ambassades du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka sur leurs ressortissants morts au Qatar depuis 2010. Ce qui signifie que ce bilan macabre représente le nombre total de travailleurs internationaux décédés sur les dix dernières années, toutes causes confondues. Ils ont pu mourir sans lien avec leur lieu de travail et sans avoir mis un seul pied sur les chantiers de la Coupe du monde. "Le chiffre de 6500 décès a été largement reproduit par de nombreuses autres sources, sans toujours inclure le contexte et les détails de l'article original, et en attribuant souvent ces décès à la construction des sites de la Coupe du monde", relevait en réaction l'Organisation internationale du travail (OIT), dès novembre 2021 (nouvelle fenêtre). Interrogé sur les raisons d'une telle erreur, Max Tuñon, chef du bureau de l'OIT à Doha, la justifie par un amalgame. "Certains estiment que le nombre total de morts étrangers venus travailler au Qatar est similaire à celui des seuls morts sur des chantiers. C'est faux. La population venue d'Asie du Sud est très diversifiée dans le pays", et va de l'ouvrier au col blanc. L'affirmation selon laquelle tous les travailleurs venus d'Asie du Sud travailleraient dans le bâtiment est donc "offensante", d’après notre interlocuteur. "Le Guardian, dans son article, fait bien ces distinctions, présente le contexte. Mais le chiffre n'est pas répété avec les mêmes précautions." Plus le chiffre des 6500 morts est répété, plus il perd de son contexteMax Tuñon, chef du bureau de l'OIT à Doha Par ailleurs, il est important de souligner que ce bilan est, de toute manière, sous-évalué. Et ce pour deux raisons. Comme l'a souligné Quentin Müller, un journaliste qui a enquêté pendant trois ans sur les conditions de travail au Qatar (nouvelle fenêtre), ces données viennent essentiellement "des ambassades des travailleurs asiatiques". "On n'a pas les statistiques pour les travailleurs africains", notamment ceux originaires des Philippines, de l'Éthiopie ou du Kenya, notait-il sur France 5 (nouvelle fenêtre). Par ailleurs, l'auteur du livre "Les esclaves de l’homme-pétrole" relève que ce bilan ne comptabilise pas non plus les ouvriers qui décèdent une fois rentrés chez eux. Comme ces travailleurs, dont le journaliste a recueilli le témoignage des familles, qui meurent après des "problèmes rénaux" à cause des "économies faites sur l'eau". (nouvelle fenêtre) Un bilan impossible à évaluer Mais alors quel est le vrai bilan de cet événement qui se tiendra à partir du 20 novembre (nouvelle fenêtre) ? Impossible de le savoir précisément. L'OIT l'admet elle-même. Même en ayant collaboré avec des "institutions clés" à Doha, elle conclut qu'il n'est "toujours pas possible de présenter un chiffre catégorique sur le nombre d'accidents du travail mortels dans le pays". Idem du côté d'Amnesty International. Si, dans un rapport publié en août 2022, (nouvelle fenêtre) l'ONG affirmait "que plus de 15.021 personnes non qataries – de tous âges et de toutes professions – sont mortes entre 2010 et 2019" dans le pays, elle concède que "sans enquête, les données sur les causes des décès ne sont pas fiables". Our new report documents how Qatar routinely issues death certificates for migrant workers without conducting adequate investigations, instead attributing deaths to “natural causes” or vaguely defined cardiac failures. https://t.co/EhjWYxQ9km — Amnesty International (@amnesty) September 21, 2022 Et ce, pour deux raisons. D'abord, il existe de nombreuses "lacunes dans la collecte de données sur les décès et les blessures liés au travail", d'après l'expression de l'OIT, qui appelle à une "plus grande transparence et prise de responsabilité" à ce sujet, "en particulier ceux liés aux projets d'infrastructure de la Coupe du monde." Par ailleurs, organisations internationalistes, journalistes et ONG alertent sur le mauvais enregistrement des causes de décès. "Les autorités qatariennes n’enquêtent pas sur les causes sous-jacentes" de la mort des ouvriers, écrivait Amnesty International dans son rapport d’août 2022. (nouvelle fenêtre) "Au lieu de cela, les certificats de décès indiquent généralement que ces morts étaient dues à des 'causes naturelles' ou à un 'arrêt cardiaque." Il n'est pas non plus possible d'évaluer la surmortalité avant et après l'attribution de la Coupe du monde au Qatar, car les deux périodes sont incomparables. "Beaucoup de choses ont changé en dix ans", note Max Tuñon, "qu'il s'agisse de la taille de la main-d'œuvre ou de la nature du travail". On observe en effet une croissance exponentielle (nouvelle fenêtre) de la taille de la main-d'œuvre au Qatar, qui a presque doublé entre 2008 et 2016. Lire aussi Droits de l'Homme au Qatar : la ministre des Sports réclame à la FFF des preuves de son action Finalement, à ce jour, un seul chiffre permet de savoir combien de personnes sont mortes sur leur lieu de travail. À savoir "50 travailleurs décédés en 2020", d'après une "analyse approfondie" de l'OIT, qui précise que "500 ont été gravement blessés, et 37.600 ont subi des blessures légères à modérées, dans le cadre de leur travail". Là encore, impossible d'extrapoler ce chiffre sur une décennie. À cause de la mutation permanente du secteur, de l'impact du Covid-19, (nouvelle fenêtre) mais aussi parce que le chantier de la Coupe du monde est loin d'être le seul dans le petit émirat. "Au plus fort de l'événement, la Commission suprême comptait 32.000 travailleurs sur ses chantiers. Cela ne représentait alors que 1 à 2 % de la main-d'œuvre totale du pays", rappelle Max Tuñon. Des conditions de travail au cœur de la polémique Reste que derrière les chiffres, organisations internationales et journalistes sur place s'accordent à dire que la réalité du travail au Qatar s'assimile à du "travail forcé", pour reprendre l'expression de la Fédération internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (BWI). En plus du système de "kafala" (nouvelle fenêtre) (un dispositif désormais supprimé qui permettait une sorte parrainage dans lequel le travailleur étranger se voyait obligé de remettre son passeport à un "kafil" pour obtenir un visa de travail) qui "permettait aux employeurs d'exploiter facilement les travailleurs migrants", il y a parallèlement des conditions de vie et de travail "précaires". Une situation qui était "en partie responsable de la série d'accidents, de blessures graves et même de décès", comme le relève la BWI dans un rapport sur la question publié en octobre 2021 (nouvelle fenêtre). La Coupe du Monde et ces révélations sordides ont toutefois permis aux organisations internationales de pousser pour d'importantes réformes dans l'émirat. Amnesty International, la BWI et l'OIT s'accordent désormais à dire qu'au-delà des conditions de travail sur les sites du Mondial, qui sont dont les standards sont "parmi les plus élevés du pays", de nouveaux engagements sont en œuvre. Doha a par exemple introduit des réformes qui incluent des protections contre les salaires impayés, une plus grande facilité à change d'employeur et une limitation à 60 heures par semaine. Par ailleurs, les travailleurs ont droit à un jour de repos par semaine. Des "objectifs cruciaux", mais encore peu mis en place, comme l'écrit la BWI. Qui juge que la "victoire" des droits humains est encore loin. Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. 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