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| - Les chantiers des Jeux Olympiques de Paris 2024 seraient la cible des violences urbaines.C'est ce qu'affirme une vidéo vue des millions de fois sur les réseaux sociaux.Il s'agit en fait de l'incendie d'un dépôt de bus à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
Partout en France, les cibles sont symboliques. Comme s'ils cherchaient à viser les représentations de l'État, les auteurs de violences s'en prennent à des centres d'impôts, des bibliothèques ou des écoles. Or, à Aubervilliers, les casseurs auraient volontairement "cramé les travaux pour les JO de 2024". C'est en tout cas ce qu'assure ce vendredi 30 avril une publication, vue plus de dix millions de fois. Nous avons voulu en savoir plus.
Le dépôt de bus ciblé, pas le chantier
La vidéo qui accompagne le message (nouvelle fenêtre) montre une colonne de flammes dans la nuit. Si l'obscurité ambiante ne permet pas d'identifier à première vue la localisation de la scène, les indices donnés par l'internaute laissent penser qu'il évoque le chantier d'une piscine olympique à Aubervilliers, qui servira de lieu d'entraînements lors des Jeux de Paris 2024. Une recherche sur Google Maps nous confirme que la vidéo est bien localisée sur l'avenue Jean Jaurès (nouvelle fenêtre), à proximité de ces travaux de "construction d'un centre aquatique à dimensions olympiques". En attestent plusieurs éléments visuels : les trois panneaux de direction, la pancarte sur la palissade en tôle du chantier et le module préfabriqué bleu et blanc. Mais, s'il s'agit bien d'une zone en construction, les flammes sont en réalité situées à plusieurs mètres de la piscine.
Ainsi, le chantier visible n'est pas celui du futur bassin d'entraînement. Comme le montre Google Maps (nouvelle fenêtre), c'est celui de la gare de Fort d'Aubervilliers, à l'intersection entre l'avenue Jean Jaurès et l'avenue de la Division Leclerc, qui accueillera la ligne 15 du Grand Paris Express à l'horizon 2030. Juste à gauche se situe le centre de bus de cette commune de Seine-Saint-Denis. Coincé entre le chantier de la gare et celui de la piscine, c'est lui qui a été visé par les personnes qui ont complètement détruit 12 bus stationnés (nouvelle fenêtre) dans la nuit de jeudi à vendredi.
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En fait, les différentes images au lendemain de l'incendie prouvent que l'établissement est plutôt un dommage collatéral. Comme le montre notre reportage sur place, en tête de cet article, ou les photos de l'AFP, seule une petite partie de la façade de la piscine a été partiellement touchée par les flammes et quelques vitres brisées. Au micro de Sud Radio (nouvelle fenêtre) ce vendredi, la mairie de la ville a confirmé que "la structure du bâtiment n'a pas été touchée". "Fort heureusement, l’incendie a été circonscrit. On a des dégâts légers sur la façade de la piscine, mais la piscine a été sauvée", a indiqué Karine Franclet (UDI), avant de partager sa "colère" et son "écœurement".
Brûler des bus, piller des commerces, dans quel but ? Détruire des équipements publics, pourquoi faire ? C’est priver les habitants de moyens qui sont parfois trop rares. Je suis émue, triste, révoltée. Je pense aux agents, aux habitants. pic.twitter.com/oIx4SZ6pJ0 — Karine Franclet (@francletkarine) June 30, 2023
Auprès de TF1info, les organisateurs de Paris 2024 confirment qu'aucun chantier lié à la compétition n'a été directement visé. Partageant leurs "sincères condoléances" à la famille de Nahel, le comité dit toutefois regretter "les violences et les dégradations" qui ont éclaté à travers la France. Dans ce contexte, les organisateurs nous précisent que "des mesures de sécurité additionnelles et ponctuelles ont été prises, en particulier pour les sites en construction".
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