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| - Une publication sur les réseaux sociaux met en avant les rejets massifs de gaz à effet de serre causés par les éruptions volcaniques.Leur intensité rendrait anecdotique les efforts menés pour limiter les conséquences des activités humaines telles que l'élevage.Des arguments trompeurs : si les volcans entraînent bien des rejets de dioxyde de carbone ou de soufre, les quantités en jeu sont infimes.
Au sein des sphères climatosceptiques, un message publié ces derniers jours sur X (nouvelle fenêtre)trouve une résonance particulière. Vu plus de 120.000 fois et partagé à plus de 2000 reprises, il reprend un argument "récurrent" dans ces milieux et nous explique qu'à l'heure actuelle dans le monde, "29 volcans" actifs "rejettent 120.000 tonnes de CO2 dans l'atmosphère chaque jour".
Selon cet internaute comptant près de 30.000 abonnés, face à l'impact sur le climat de ces éruptions, limiter les émissions de gaz à effet de serre liées à l'agriculture, notamment en décidant d'"exterminer les vaches parce que leurs pets changent l'atmosphère", serait bien peu efficace. Un argumentaire trompeur qui semble largement surévaluer l'impact de l'activité volcanique et minorer l'impact de l'activité humaine dans le changement climatique.
Les rejets dus aux humains près de 100 fois supérieurs
Avant toute chose, rappelons qu'une vache émet des gaz à effet de serre, principalement du méthane et surtout via ses rots. Une vache laitière, a calculé le ministre de l'Agriculture canadien, génère (nouvelle fenêtre) 400 kg de méthane chaque jour. Soit sur une année, autant qu'un trajet de 20.000 km parcourus en voiture. Dès lors, peut-on vraiment considérer que les éruptions volcaniques sont responsables de rejets de CO2 tellement massifs qu'elles rendraient vaines la lutte contre les émissions de GES émis par l'Agriculture ?
Des scientifiques se sont posés la question, et leur réponse est sans appel : selon les experts du GIEC, les émissions des volcans à l'échelle d'une année se révèlent 100 fois inférieures à celles imputées à la population mondiale. Elles n'ont d'ailleurs à elles seules "pas d'incidence sur le climat à l'échelle d'un siècle", ajoutent-ils. Cette proportion se rapproche de celle mise en avant dès 2011 dans une étude (nouvelle fenêtre) par Terry Gerlach, chercheur au sein de l'Institut d'études géologiques des États-Unis et spécialiste des gaz rejetés par le volcanisme. Il évaluait quant à lui les activités humaines comme 90 fois plus émettrices.
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Reprenant les conclusions de ce spécialiste, l'Institut de recherche paléontologique (PRI) propose (nouvelle fenêtre) "une autre façon d'envisager la question". Il suggère pour cela "de considérer la fréquence à laquelle une grande éruption volcanique devrait se produire pour égaler les émissions humaines", en prenant pour exemple l'éruption du mont Pinatubo en 1991, qui fut l'une des trois plus importantes du XXe siècle.
Le PRI, souligne que selon les scientifiques, cette éruption "a libéré environ 50 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère en l'espace de neuf heures". Or, "pour égaler les émissions humaines sur une année, la planète devrait connaître une éruption volcanique comme celle du mont Pinatubo toutes les douze heures et demie".
Si les volcans émettent du dioxyde de carbone dans l'atmosphère de deux manières – lors des éruptions et par le biais du magma souterrain – les quantités rejetées demeurent très faibles en comparaison de celles liées aux activités humaines. Près de 100 fois inférieures, elles ne peuvent en aucun cas être présentées comme une cause centrale du changement climatique, et encore moins se voir avancées pour négliger l'impact potentiel d'une décarbonation de nos modes de vie.
À l'échelle mondiale, rappelons que la production d'électricité et les transports représentent les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre, ce qui en fait des secteurs clés dans la lutte pour la préservation du climat.
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