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| - En Ukraine, la guerre contre la Russie aurait aussi des conséquences très néfastes sur les ressources en eaux du pays.Une vidéo siglée Greenpeace et relayée en ligne rapporte que les corps en décomposition entraînent une contamination massive de certains fleuves.L'ONG dément ces affirmations : son bureau à Kiev explique ne pas être à l'origine de cette séquence et suspecte une manœuvre de propagande russe.
Les fleuves ukrainiens contaminés ? Une eau du robinet devenue dangereuse ? C'est ce que prétend une vidéo partagée sur les réseaux sociaux ces derniers jours. En anglais, elle semble au premier abord avoir été réalisée par l'ONG Greenpeace, dont on retrouve le logo incrusté.
Dans cette séquence – prêtés à Greenpeace et résumés par un internaute (nouvelle fenêtre) – , il est écrit que "l’agrandissement des cimetières en Ukraine" à cause de la guerre "a entraîné une contamination de l’eau dans 16 régions par des toxines provenant de corps en décomposition". En pratique, l'administration en charge des cimetières aurait, face à l'afflux quotidien de victimes, dérogé à certaines règles de sécurité sanitaire. Ce qui aurait conduit, près des points de collecte d'eau, à une série de contaminations par diverses toxines.
Greenpeace dément avoir réalisé une telle vidéo
Le compte francophone qui relaie cette séquence n'est pas inconnu, puisqu'il est régulièrement épinglé en raison de sa diffusion de fausses informations. De rapides recherches permettent néanmoins de constater qu'il n'est pas à l'origine de cette publication, dont on retrouve des occurrences sur X quelques jours plus tôt en anglais. Si les médias ukrainiens n'évoquent pas le sujet ces dernières semaines, des articles en langue russe s'en font toutefois l'écho.
Un média russe présente (nouvelle fenêtre) ainsi cette histoire en expliquant qu'un journaliste irlandais a dévoilé ces éléments. L'homme, nommé Chay Bowes, vit aujourd'hui en Russie (nouvelle fenêtre). Ancien collaborateur de la chaîne RT, il ne cache pas une proximité avec le régime de Vladimir Poutine, mais n'a été qu'un relais parmi d'autres de cette vidéo. Il l'a en effet partagée le 4 novembre (nouvelle fenêtre) à ses abonnés, soit plusieurs jours après son apparition en ligne.
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Du côté de Greenpeace, dont on retrouve les couleurs et le logo sur la séquence, on certifie n'avoir jamais produit ces images. Le bureau ukrainien de l'ONG, contacté par TF1info, estime que cela "ressemble beaucoup à un faux, très probablement mis en scène par la propagande russe". Il en profite par ailleurs pour contester les éléments avancés par les auteurs, rejetant la thèse de prétendues contaminations massives.
"D'après nos connaissances et les informations disponibles, ce sujet n'a jamais été abordé, d'autant que chaque enterrement de victime de guerre est un sujet éminemment sensible au sein de la société", note Greenpeace Ukraine. Avant d'ajouter que "tout le respect nécessaire est chaque fois accordé aux défunts".
La thèse selon laquelle l'agrandissement massif des cimetières et la multiplication des cadavres viendrait causer des dommages environnementaux n'est pas davantage défendue par les autorités. TF1info n'a trouvé aucune communication de leur part en ligne à ce sujet. Aucune ONG ou association spécialisée dans la défense de l'environnement n'a pas ailleurs apporté d'éléments qui viendraient accréditer cette thèse. Sollicitée, l'agence nationale ukrainienne en charge des ressources en eau n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations.
Guerre et environnement ne font pas bon ménage
Si les fleuves et les nappes phréatiques d'Ukraine ne sont pas victimes de pollutions liées aux dépouilles de soldats et de civils tués dans le conflit, il est notoire que la guerre cause d'importants dégâts sur les milieux naturels et les écosystèmes. Interrogée par l'agence presse ukrainienne Unian, la représentante de l'ONG locale "Écologie - Droit - Humanité" a évoqué (nouvelle fenêtre) les multiples conséquences des combats sur l'environnement.
"L'usage massif de l'artillerie et de l'aviation provoque des incendies massifs dans les écosystèmes naturels, notamment dans les forêts, des dégâts totaux sur la végétation, la destruction de la vie animale", a souligné Olena Kravchenko. "Les petits animaux et insectes en train d'hiberner sont brûlés avec la végétation. Outre les incendies, les animaux plus gros sont menacés par le braconnage militaire, le bruit des véhicules militaires et les combats." Directeur de l'ONG "Ukrainian Nature Conservation Group", Oleksiy Vasylyuk estime (nouvelle fenêtre) quant à lui que "le sol de la guerre sera pollué plus longtemps que nous ne vivrons. C'est une affaire de plusieurs générations." Il note une "perte de fertilité évidente" et met en garde contre de futurs risques d'érosion.
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