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| - Le Néerlandais Wopke Hoekstra reprend le portefeuille du climat à Bruxelles.L’ancien ministre des Affaires étrangères est contesté avant même sa prise de fonction.
Dans les tiroirs depuis plusieurs semaines, la nomination de Wopke Hoekstra à la Commission européenne n’a pas manqué de faire réagir. Son CV embarrassant ne serait pas judicieux pour gérer les affaires climatiques à Bruxelles. L’homme politique néerlandais aurait notamment travaillé pour Shell, l’une des compagnies pétrolières les plus puissantes au monde, selon des publications.
Un poste chez Shell avant les ministères
Wopke Hoekstra, leader du parti CDA (Appel chrétien-démocrate) et ministre démissionnaire des Affaires étrangères, succède ainsi à Franz Timmerman, lui aussi de nationalité néerlandaise, à l’action climatique. Le fonctionnement de la Commission européenne veut que chaque État-membre soit représenté par un commissaire. C’est ainsi qu’un Néerlandais ou une Néerlandaise devait reprendre ce portefeuille hautement politique, puisqu’il consiste surtout à poursuivre le Green Deal et les objectifs européens climatiques. Pour certains, le choix de Wopke Hoekstra n’était pourtant pas des plus opportuns.
D’ailleurs, l’ancien ministre de 47 ans a bel et bien été salarié pour Shell, avant l’année 2006 où il entre au cabinet de conseil McKinsey et avant de faire de la politique. Wopke Hoekstra a occupé "de nombreux postes dans les secteurs sociaux et commerciaux" et "travaillé pour Shell à Berlin, Hambourg et Rotterdam", d’après sa biographie en ligne du CDA. La durée pendant laquelle il a occupé son poste n'est pas précisée.
Pas "de politique dynamique" sur le climat
Mais le nouveau commissaire européen est davantage critiqué pour son manque d’action au sujet du climat, au moment où il était aux responsabilités. Aux Pays-Bas, Wopke Hoekstra est perçu comme un homme qui, dans sa carrière politique, ne s’est jamais démarqué pour sa défense du climat et de la biodiversité. "Ces dernières années, nous n'avons pas pu voir le ministre Hoekstra exprimer des opinions fortes sur une politique dynamique en matière de climat et de nature, accuse Frans Weisglas, ancien député néerlandais, dans le journal de Volkskrant. Au contraire, c'est le leader du CDA, Hoekstra, qui a retiré la politique de l'azote de l'accord de coalition et a ainsi voulu retarder la protection de la nature." Cette politique prévoyait notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays pour se conformer aux objectifs européens.
Parmi les missions qui lui sont imparties en tant que commissaire, figure pourtant la poursuite de l’engagement de la neutralité carbone, fixé par l’UE. L’inquiétude se fait aussi sentir chez les ONG. Les Green 10, une coalition d’associations environnementales, ont même écrit une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Elles disent fonder leurs craintes sur le "manque d’expérience" de Wopke Hoekstra en politique climatique, sur son expérience chez Shell donc, mais aussi sur son soutien financier accordé à KLM pendant la pandémie. Alors ministre des Finances, il avait décidé de débloquer une aide de 3,4 milliards d'euros pour la compagnie aérienne néerlandaise et ses avions cloués au sol.
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