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| - Une publication sur le réseau social X assure que dans les années à venir, les stocks mondiaux de pétrole vont devenir "excédentaires".Une situation qui contraste avec les prédictions relayées il y a plus de 50 ans, qui tablaient sur un épuisement total des réserves.Un expert des énergies fossiles nous éclaire sur l'état de ces ressources en pétrole.
Du pétrole à profusion ? Ces derniers jours, un message relayé sur le réseau social X (nouvelle fenêtre)a expliqué que "d'ici à 2030", le monde "sera confronté à une capacité pétrolière excédentaire". Un constat qui tranche avec certains discours très communs par le passé, évoquant un épuisement des ressources en pétrole inéluctable à l’échelle mondiale.
Une demande mondiale amenée à ralentir
Cette publication en ligne peut, de prime abord, éveiller des soupçons. Elle est en effet signée de Silvano Trotta, une figure de la complosphère francophone épinglée à de multiples reprises pour sa désinformation sur le Covid, le conflit en Ukraine ou pour ses propos climatosceptiques. L’intéressé évoque toutefois comme source de ses affirmations l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Reconnue internationalement, cette organisation autonome rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) publie des travaux réguliers sur les perspectives des marchés du pétrole, du gaz naturel, du charbon, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Le 12 juin, le dernier rapport (nouvelle fenêtre) de l’agence a concerné l’or noir, soulignant bel et bien qu’à l’horizon 2030 "la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait ralentir" tandis que "la production mondiale devrait augmenter".
Les experts de l’AIE estiment que la demande sera notamment dopée par les économies à croissance rapide du continent asiatique. Un mouvement toutefois ralenti par l’augmentation des voitures électriques et, d’une manière générale, par la transition écologique opérée dans les pays développés.
Sollicité par TF1info, le consultant et spécialiste de l’énergie Jean-Pierre Favennec confie que dans les pays de l’OCDE, "la consommation de pétrole aura tendance à diminuer lentement. Cependant, pour les pays émergents non-membres de l’OCDE, elle va augmenter. D’une manière générale, on va avoir une augmentation de la consommation de pétrole qui sera sans doute limitée pendant encore quelques années. Après, ça commencera à baisser." Dans les faits, alors qu’en 2023 "la demande mondiale de pétrole s'élevait en moyenne à un peu plus de 102 millions de barils par jour", elle "se stabilisera à près de 106 millions de barils par jour vers la fin de la décennie", détaille l’AIE.
Vers une production excédentaire
Parallèlement, la capacité de production mondiale de pétrole continue pour sa part d’augmenter. Sous l’impulsion des États-Unis, elle devrait dépasser la demande d'ici à la fin de la décennie. "La capacité totale d'approvisionnement devrait atteindre près de 114 millions de barils par jour d'ici à 2030, soit 8 millions de barils par jour de plus que la demande mondiale prévue", chiffre l’agence internationale.
Les réserves de pétrole disponibles dans le monde sont donc loin d’être au bord de l’épuisement : "Pour le moment, elles correspondent à cinquante années de production si l’on garde la même consommation", dévoile Jean-Pierre Favennec. Le spécialiste, lorsqu’il se projette dans l’avenir, imagine même que "la production de pétrole s’arrêtera avant d’exploiter toutes les réserves".
Si la peur de la pénurie, notamment théorisée par "Le Club de Rome" (nouvelle fenêtre) en 1973, n’est plus d’actualité, le pétrole et sa combustion demeurent incontournables dans nos économies, ainsi qu’un frein à la lutte contre le changement climatique. Selon l’ONU (nouvelle fenêtre), "les combustibles fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz, sont responsables de plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de près de 90 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone".
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