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| - La CGT Educ’action dénonce régulièrement la pénurie d’enseignants à laquelle fait face l’Éducation nationale.Dans un tweet, le syndicat s’étonne de l’affectation d’une contractuelle de 85 ans dans un collège parisien.Joint par TF1info, le rectorat de Paris assure qu’aucun contrat de travail n’avait été signé avec l’enseignante.
"Je précise tout de suite que les choses ont été rattrapées au dernier moment." Contactée par TF1info, la CGT Educ’action s’est voulue rassurante. Pourtant, lundi 18 septembre, un des syndicats des personnels de l’Éducation Nationale a relayé une information à peine croyable sur X (ex-Twitter) : "À Paris, une contractuelle de 85 ans s’est retrouvée à faire cours devant des collégien-nes." Une anecdote qui, selon eux, met en lumière, "la précarité" de certains retraités et "le manque" d'enseignants ou encore "la désorganisation et précarisation des services de l'Éducation nationale". Nous avons cherché à démêler le vrai du faux de cette histoire peu ordinaire.
Un prof de français manquant
Selon nos informations, une enseignante contractuelle s’est bien rendue lundi matin au collège Henri Bergson-Jacquard dans le 19e arrondissement de Paris, pour y remplacer un professeur de français absent. "Lorsqu’elle est arrivée, le personnel de l’établissement s’est vite rendu compte qu’il y avait un problème", nous rapporte Arnaud Cora, enseignant syndiqué à la CGT Educ’action. La principale de l’établissement lui demande alors ses papiers d’identité – comme il est d’usage lors d’une nouvelle affectation – et contacte aussitôt le rectorat pour lui rapporter l’âge de sa nouvelle recrue : 85 ans. En réalité, l’octogénaire ne s’est jamais retrouvée devant des élèves puisqu'elle en a été empêchée par la direction de l’établissement.
Un problème avec l'année de naissance
Mais alors comment expliquer une pareille situation ?
Joint par TF1info, le proviseur adjoint du collège n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, renvoyant ver le rectorat parisien. "Nous ne sommes pas en charge des recrutements de professeurs", nous a-t-il simplement répondu. Sollicité à son tour, le rectorat fait de son côté état d’une "mention erronée sur sa date de naissance". Cette candidate, qui avait déposé son dossier sur la plateforme de recrutement de l'Académie de Paris "avait indiqué être née en 1968 au lieu de 1938", soit 55 ans... au lieu de 85 ans. L’institution précise que son dossier était en cours d’instruction et qu’"aucun contrat de travail n’avait été signé entre le rectorat et cette personne". Le rectorat nous assure avoir "stoppé toute procédure de recrutement dès le signalement du proviseur de l’établissement".
Avec quelque 3100 postes non pourvus aux concours enseignants, cet incident illustre le contexte de pression dans lequel se trouve l’Éducation Nationale pour l’année 2023-2024. "Comme à chaque rentrée, le gouvernement se retrouve à appeler toute personne volontaire pour combler les trous dans le corps enseignant, à envoyer n’importe qui devant les élèves pourvu qu’il y ait quelqu’un", s’agace d'ailleurs Arnaud Cora, de la CGT Educ'action.
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