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| - Alors que la France fait face à des épisodes de sécheresse, la réutilisation des eaux usées est mise en avant comme un moyen d'économiser le précieux liquide.Seul 1% des volumes traités dans les stations d'épuration seraient aujourd'hui réemployés en France.Un chiffre attesté, et inférieur à ceux qu'affichent nos voisins.
À mesure que s'enchaînent les épisodes de sécheresse, y compris hivernaux, la gestion des ressources en eau devient centrale dans notre pays. En l'espace de quelques mois, plusieurs membres du gouvernement ont évoqué un chantier d'action potentiel : l'amélioration de la réutilisation des eaux usées, traitées par les stations d'épuration.
Dernière sortie en date, celle de Bérangère Couillard, la secrétaire d'État chargée de l'Écologie. Elle affiche son volontarisme en expliquant (nouvelle fenêtre) que "moins de 1% de l’eau en France est réutilisée". Le gouvernement veut faire mieux et "passer à 10% à horizon 2030". L'an passé, son collègue à l'Agriculture, Marc Fresneau, assurait (nouvelle fenêtre) pour sa part que l'on était "le pays d'Europe, ou l'un des pays d'Europe, qui mobilise le moins l'eau issue des stations de traitement de l'eau. En Italie, c'est 15% de l'eau issue des stations qui est réutilisée. En France, c'est 1%."
Une eau qui retourne dans la nature actuellement
Lorsque l'on évoque ce sujet, un acronyme revient systématiquement. On parle en effet de la REUT, ou réutilisation des eaux usées traitées. Rappelons qu'en France, on compte environ 20.000 stations d'épuration, qui se chargent du traitement des eaux usées. Ces dernières, dans leur immense majorité, sont "rejetées dans le milieu naturel", comme le rappelle (nouvelle fenêtre) l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France (ORS-IDF). L'objectif affiché serait ainsi de miser sur la réutilisation des eaux usées épurées (REUE), qui consiste à "récupérer directement ces eaux usées épurées, de les traiter éventuellement une nouvelle fois et de s’en servir pour toutes sortes d’usages". Que ce soit pour l'arrosage public, l'agriculture ou tout autre type d'usage.
L'avantage d'une réutilisation de ces eaux traitées une fois leur passage par les stations d'épuration est multiple : éviter le coût élevé du prélèvement puis de la potabilisation, diminuer le taux d'exploitation des nappes, préservation des milieux naturels... Pourtant, en France, c'est bien 1% à peine des eaux usées traitées qui sont réutilisées. Le chiffre avancé par les responsables du gouvernement est mis en avant (nouvelle fenêtre) par les acteurs de l'assainissement tels que Veolia, ou par des institutions (nouvelle fenêtre) comme le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema).
Pourquoi une si faible réutilisation ? Cela s'explique "principalement par un manque de sensibilisation du public et une réglementation très stricte", estime la chercheuse Julie Mendret, spécialisée en génie des procédés de l’environnement. Plusieurs de nos voisins européens font mieux : l'Italie (8%) ou encore l'Espagne (14%), tandis que cette pratique est bien ancrée en Israël (85% !). Le retard français fait, malgré tout, écho à celui du reste du continent, puisque la Commission européenne note (nouvelle fenêtre) que plus de 40.000 millions de m³ d'eaux usées sont traités à l'échelle d'une année au sein de l'UE, mais qu'à peine plus de 2% seulement sont réutilisés.
Si la situation actuelle n'est pas jugée satisfaisante, elle devrait toutefois évoluer. "Un nouveau décret relatif aux usages et aux conditions de réutilisation des eaux usées traitées est paru en France" en mars 2022 (nouvelle fenêtre), a souligné la chercheuse Julie Mendret. "À l’irrigation agricole et des espaces verts viennent ainsi s’ajouter des usages urbains tels que le nettoyage de la voirie, le nettoyage des réseaux (hydrocurage) ou la lutte contre les incendies..."
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