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| - Le sud de l'Europe est confronté à des vagues de chaleur intenses.La députée EELV Sandrine Rousseau a expliqué qu'en Espagne, le mercure est monté à 60 degrés.Méfiance toutefois : il s'agit de la température du sol, et pas de celle de l'air, communément utilisée.
À l'heure actuelle, 13 des 17 communautés autonomes espagnoles sont classées en état de risque aux fortes chaleurs, certaines même en risque extrême. Chez nos voisins ibériques, une nouvelle vague de chaleur s'est installée, à peine deux semaines après un précédent épisode similaire. Ce, alors que le pays est frappé par une sécheresse exceptionnelle depuis plusieurs mois déjà.
Dans ce contexte, des températures record auraient été enregistrées, si l'on en croit la députée écologiste Sandrine Rousseau. À travers un tweet, elle s'est inquiétée de la situation : "Il fait 60 degrés en Espagne. 60 degrés", a-t-elle lancé. Un message en partie trompeur.
Des mesures par satellite
En soi, il n'est pas faux d'expliquer, comme le fait l'élue EELV, que 60 degrés ont été enregistrés en Espagne. Une précision majeure s'impose néanmoins : ces 60 degrés n'ont pas été enregistrés dans l'air, mais au sol. Copernicus, le système d'observation satellite européen à l'origine des mesures, s'intéresse en effet à la température de la surface terrestre, c'est-à-dire à "la chaleur ressentie par la 'surface' de la Terre au toucher à un endroit particulier", résume la Nasa. "Du point de vue d'un satellite, la 'surface' est tout ce qu'il voit lorsqu'il regarde à travers l'atmosphère vers le sol. Il peut s'agir de neige et de glace, de l'herbe d'une pelouse, du toit d'un immeuble ou des feuilles de la canopée d'une forêt. Ainsi, la température de la surface terrestre n'est pas la même que la température de l'air qui est présentée dans les bulletins météo quotidiens."
Comme l'expliquait Météo-France à TF1info voilà quelques mois, ces valeurs mesurées pour le sol "ne veulent en quelque sorte rien dire pour le corps humain". Contrairement à la température de l'air, directement perceptible, ou à celle "du bulbe humide" (présentée en détail ici), les mesures de chaleur du sol ne reflètent pas des chaleurs facilement perceptibles. Elles deviennent, dès lors, délicates à se représenter.
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Docteur en agro-météorologie, Serge Zaka a réagi au message de Sandrine Rousseau en mettant en garde ses abonnés. "Il manque des éléments importants de contexte", a-t-il regretté au sujet de ces 60 degrés. "Cette mesure, prise par satellite, donne une information de la température de la surface du sol. Elle peut être de 15-20°C supérieure à l'air suivant le type de sol et sa couleur. Il n'a jamais fait 60°C en Espagne !", a-t-il ajouté. Jugeant au passage "insensé" de relayer de telles valeurs sans fournir davantage d'éléments d'explication.
Député Renaissance des Français de l'étranger, Stéphane Vojetta représente notamment les ressortissants installés en Espagne. Il s'est, lui aussi, adressé à sa collègue parlementaire : "Non, il ne fait pas 60 degrés en Espagne. Oui, il fait chaud, mais ce soir, je célébrerai mon 18ᵉ 14-Juillet à Madrid, par 35 degrés", a-t-il glissé.
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