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| - En touchant Mayotte, le cyclone Chido est venu fragiliser un archipel souffrant déjà d'infrastructures défaillantes.Critiquant l'action du gouvernement, un député a manifesté sa colère sur les réseaux sociaux et souligné que 30% des habitants ne sont pas raccordés à l'eau.À défaut d'estimations très récentes, on retrouve des traces de ce nombre dans des publications de l'Insee ainsi que dans un rapport parlementaire de 2021.
Député LFI, Hadrien Clouet a eu des mots très durs envers Emmanuel Macron sur le réseau X, en réaction aux propos du chef de l'État lors de son déplacement à Mayotte. "Ce n'est pas un président, mais un administrateur colonial", a-t-il lancé (nouvelle fenêtre), déplorant qu'ait été "liquidée" la délégation interministérielle aux risques majeurs en Outre-Mer. L'élu a également relayé une donnée marquante : avant même le passage du cyclone Chido, a-t-il assuré, "30% des gens" n'étaient "pas raccordés à l'eau" dans l'archipel.
Un accès très inégal aux ressources en eau
Nous ne disposons pas de données très récentes relatives à l'accès à l'eau à Mayotte. Pour disposer d'une vision sur la situation, il faut se référer aux publications de l'Insee. L'Institut national de la statistique nous apprend (nouvelle fenêtre) ainsi qu'en 2017, pas moins de 29% des foyers étaient totalement privés d'un accès à l'eau courante. Disposer de l'eau au sein de son habitation demeure un luxe pour une part non négligeable de la population, tandis que l'usage des citernes, bornes et autres puits reste une réalité pour de nombreuses familles, comme en témoigne le graphique qui suit.
En 2021, un rapport parlementaire fournissait des données analogues. Les travaux de la commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences avaient été résumés dans un document très dense (nouvelle fenêtre) de plus de 300 pages, au sein duquel un chapitre entier était consacré à Mayotte. "La situation sociale [...] est sans commune mesure avec celle que connaissent les autres parties du territoire national", pouvait-on lire. Le rapport notait non seulement que "90% des Mahorais" vivaient sous le seuil de pauvreté français, soit avec moins de 867 euros de revenus mensuels, mais aussi que "31,5% des ménages de l’île" n'avaient "pas l’eau courante dans leur habitation". Une proportion semblable à celle mise en avant par l'Insee et reprise par Hadrien Clouet.
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Il faut garder à l'esprit que ces chiffres datent d'il y a plusieurs années. Et que les réseaux d'eau – tout comme les habitations – ont depuis subi les conséquences du cyclone Chido. Une catastrophe naturelle qui pourrait conduire à un retour en arrière dans l'archipel : si l'accès à l'eau demeure un problème majeur, il faut noter qu'il avait progressé de manière considérable ces dernières décennies. Il y a moins de 30 ans, en 1997, quatre habitations sur cinq étaient dépourvues de tout accès à l'eau courante.
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