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| - Pour lutter contre les troupes russes, l'armée ukrainienne aurait modifié ses règles de conscription.Des messages sur les réseaux affirment que de nombreuses pathologies et troubles mentaux ne sont désormais plus synonymes d'exemption.Ces informations sont partiellement vraies.
Pour tenir tête aux soldats russes, l'armée ukrainienne chercherait à recruter davantage d'hommes. Des publications sur les réseaux sociaux indiquent que les règles en vigueur pour la conscription viennent d'évoluer. Jusque-là écartées, les personnes séropositives, touchées par des hépatites ou bien souffrant de la tuberculose seraient désormais appelées à renforcer les effectifs constitués par les hommes déjà mobilisés.
Réduire la part de réformés pour motif médical
Au premier abord, une telle information laisse sceptique. Elle est relayée dans les sphères francophones par des individus influents, régulièrement accusés de propager des fake news. Cette modification des règles au sein de l'armée ukrainienne est toutefois évoquée par des comptes anglophones dont la fiabilité est davantage éprouvée. Des recherches complémentaires permettent de constater que des sources ukrainiennes confirment ces évolutions en partageant des documents officiels émanant des autorités.
Le 30 août, le président Zelensky partageait sur Telegram le compte rendu d'une réunion du Conseil national de sécurité. Au cœur des discussions ? Les commissions médicales militaires (désignées par l'acronyme VLK). Le chef d'État a expliqué qu'un "examen complet [...] des décisions du VLK concernant l'invalidité et l'inaptitude au service militaire" serait effectué. Tous les dossiers traités depuis le 24 février 2022 vont donc faire l'objet d'une étude spécifique. L'enjeu est simple : détecter des décisions potentiellement "infondées et illégales".
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Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a souligné que le "système de détermination de l'aptitude au service militaire" serait adapté, "afin de donner aux commandants davantage la capacité d'impliquer davantage de militaires dans l'exécution des tâches". Le tout en évitant "toute forme de manipulation du concept d'aptitude limitée". En clair : il s'agit pour l'Ukraine d'éviter que de nombreux civils utilisent des motifs médicaux pour éviter de servir au sein de l'armée. Un objectif qui s'ajoute à celui d'être en mesure de mobiliser un nombre d'hommes plus important alors que se poursuit la contre-offensive.
Des motifs d'exemption réévalués
Le média ukrainien The Kyiv Independant, s'appuyant sur les conclusions du très bien renseigné site "Ukrainian Military Pages", fait savoir que l'évolution des règles a été décidée par le ministère de la Défense et mise en place à la fin août. Des documents officiels, très denses, relatent les multiples modifications apportées, au niveau notamment des pathologies qui ouvrent ou non le droit à une dispense de mobilisation au sein de l'armée.
"Désormais, les personnes atteintes de tuberculose cliniquement guérie, d'hépatite virale, de maladies du sang à évolution lente, de maladies de la glande thyroïde avec des troubles fonctionnels mineurs [...] sont considérées comme aptes au service militaire", apprend-on. Tout comme "celles qui sont séropositives, mais ne présentent pas de symptômes". Si la liste évolue et réduit les exemptions possibles, elle ne prévoit pas la mobilisation des personnes les plus fragiles, ni de celles susceptibles de contaminer d'autres soldats. Les critères ont également été réévalués en ce qui concerne les pathologies psychologiques. "Troubles mentaux légers, troubles névrotiques" ou encore "maladies du système nerveux central à évolution lente [...] ont été ajoutés à la liste."
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