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  • Question posée par Smo le 18/03/2020 Bonjour, «Une vidéo montre un homme affirmant que le nouveau coronavirus a été créé volontairement par l'Institut Pasteur», écrivez-vous en nous demandant «comment démontrer que c'est une fake news ?» Vous êtes nombreux à nous interroger sur cette séquence de vingt minutes. Elle montre un homme, seul face à sa caméra, avec quelques feuilles dans la main. Ce mercredi 18 mars, la vidéo originale totalisait plus de 3 millions de vues sur Facebook – ce qui ne tient pas compte des dizaines de fois où le contenu a été republié sur d'autres pages, comme ici dans un groupe de gilets jaunes où elle totalise près de 100 000 partages (au 19 mars, la vidéo avait été largement supprimé du réseau social). «L'heure est grave», commence cet internaute au ton alarmiste, «pas si sûr» qu'on lui dise la vérité sur la pandémie de Covid-19. Il promet la «vérité» aux personnes qui le regardent : «On va vous montrer par A+B comment a été créé le virus», poursuit l'homme, persuadé que «le virus est aujourd'hui là juste pour le fric». Dans sa ligne de mire ? L'Institut Pasteur, qui a pour sa part démenti par voie de communiqué cette «vidéo conspirationniste […] totalement fausse». Laboratoire P4 L'homme de la vidéo se penche d'abord sur la construction du laboratoire P4 de Wuhan, ville de Chine dont est partie l'épidémie. Il assure avoir «récupéré un papier de Matignon» indiquant la présence de Français lors de l'inauguration, et plus particulièrement du président-directeur général de l'Inserm de l'époque, Yves Lévy. Qui se trouve être le mari de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn (ce que la vidéo ne manque pas de rappeler). Le fameux document est vraisemblablement le discours du Premier ministre de l'époque, Bernard Cazeneuve, prononcé à la «cérémonie d'accréditation du laboratoire de haute sécurité biologique P4» Wuhan, le 23 février 2017, et qui n'a absolument rien de confidentiel puisqu'on le trouve sur le site du gouvernement. L'ancien ministre salue effectivement en introduction la présence d'Yves Lévy. Cet internaute en est sûr : l'épidémie est partie d'une chauve-souris échappée du laboratoire. A ce stade, il est pourtant établi que le virus n'a pas été créé par l'homme. Et ce grâce à «l'analyse de séquences» du virus, comme l'expliquait récemment Olivier Schwartz, directeur scientifique de l'Institut Pasteur, à la tête de l'unité virus et immunité, sur France Culture : «On sait maintenant analyser de façon très précise, en créant ce qu'on appelle des arbres phylogénétiques. On peut remonter l'origine d'un virus et on sait, par exemple dans le cas de ce coronavirus, qu'il vient d'un virus qui est présent naturellement chez certains animaux, chez certaines chauves-souris et également chez le pangolin. Chez ces animaux on peut trouver le virus identique à 90 ou 98 % presque d'homologie. Là, on sait que le virus est passé directement de la chauve-souris ou du pangolin à l'homme.» Le Sars-Cov-2 sévit actuellement Pourtant, et c'est le cœur de la vidéo, l'internaute insiste lourdement sur le fait que le Covid-19 a été «inventé». Il tient en main le fascicule de brevet européen siglé «EP 1 694 829 B1» (là encore, rien de bien secret : le document est téléchargeable ici). Son titre : «Nouvelle souche de coronavirus associé au Sras [syndrome respiratoire aigu sévère] et à ses applications». Parce qu’il porte la date de 2004, et que l’Institut Pasteur apparaît parmi les titulaires de ce brevet, l’homme en est sûr : ce sont des scientifiques français qui auraient déposé, voilà plus de quinze ans, un brevet pour le Covid-19… Ce qui est parfaitement faux. Il convient ici de faire une clarification sémantique : la pandémie de coronavirus actuelle est due à un virus appelé le Sars-Cov-2, qui cause une maladie, appelée Covid-19 (2019-nCoV dans un premier temps). Dans le langage courant, par facilité, on parle, y compris dans les médias, du «coronavirus» pour désigner aussi bien le virus que la maladie. Comme l'expliquait CheckNews, le Sars-Cov-2 n'est pourtant que l'un des très nombreux coronavirus existant. «Les coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l'homme, allant du rhume banal au Sras, et qui causent également un certain nombre de maladies chez l'animal», explique le site de l'Organisation mondiale de la santé. C'est par abus de langage que le virus qui circule actuellement est appelé «coronavirus» (au lieu de «nouveau coronavirus»). Le brevet concerne le Sars-Cov-1 Ce brevet brandi devant des millions d'internautes n'a donc rien à voir avec le Covid-19. Sur son site, l'Institut Pasteur rembobine : «En 2002, un premier coronavirus Sars-Cov-1 a émergé en Chine, responsable d'une épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère [Sras en français, Sars en anglais].» Des équipes planchent sur cette épidémie, qui s'étend à d'autres pays en 2003, et proposent l'année suivante un «candidat-vaccin» : «En 2004, ce candidat-vaccin contre Sars-Cov-1 a fait l'objet d'une déclaration d'invention (DI).» Comme le fait remarquer à CheckNews Olivier Schwartz, directeur de l'unité virus et immunité de l'Institut Pasteur, ce «premier coronavirus» n'est qu'un «cousin» du nouveau coronavirus qui sévit actuellement, le Sars-Cov-2. Et c'est bien le premier qui est concerné par le fameux brevet. D'ailleurs, «le savoir-faire développé en 2003 contre Sars-Cov-1, et le candidat-vaccin breveté en 2004, sont actuellement appliqués par les scientifiques concernés pour un projet en cours de vaccin potentiel contre Sars-Cov-2 (responsable de Covid-19)», ajoute l'Institut Pasteur dans son communiqué. Breveter n’est pas inventer Qui plus est, ce document n'est en fait qu'une description de ses premières séquences, ajoute Olivier Schwartz, et des premières pistes pour y trouver un vaccin. «On n'invente pas un virus, souffle le scientifique. Et des brevets comme celui-ci, il y en a des centaines voire des milliers chaque année.» Dernier signe de la grande confusion de cette vidéo : l'homme mélange allègrement vaccin (en général un traitement préventif) et antidote (traitement curatif) en expliquant qu'un «million trois cent mille Chinois ont été vaccinés» par «l'Institut Pasteur qui avait l'antidote». Selon lui, cela permettrait de prouver que «le crime profite» à l'institut français, qui ferait sciemment circuler le virus à des fins mercantiles. Problème : il ne précise à aucun moment de quelle épidémie il parle. Concernant le Covid-19, rappelons qu'il n'existe pour le moment aucun vaccin sur le marché mais que des essais cliniques sont notamment en cours aux Etats-Unis. Par ailleurs, des études sont actuellement menées en France sur la chloroquine, un médicament antipaludique, et son efficacité sur le Covid-19. Cordialement Edit : le 19 mars, la vidéo originale est supprimée de Facebook. Affirmation à vérifier Un homme prétend avoir les preuves que l'Institut Pasteur a "inventé" le virus responsable du Covid-19 Conclusion Tout est faux
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