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  • - L’affirmation selon laquelle le Sénégal est le 21e pays le plus pauvre du monde ne correspond pas aux données disponibles émanant du FMI, du PNUD et de la Banque mondiale. - Les données existantes montrent qu’au moment où le porte-parole du gouvernement sénégalais a fait sa déclaration, le taux d’endettement du Sénégal tournait effectivement autour de 77 % du PIB du pays. - Il n'existe pas de données faisant état du pourcentage d’investissements publics effectués dans la région de Dakar. Le porte-parole du gouvernement sénégalais Amadou Moustapha Ndieck Sarré, par ailleurs ministre de la Formation professionnelle, a accordé un entretien à la chaîne de télévision nationale sénégalaise RTS 1, diffusé le 14 avril 2024. La diffusion de cet entretien a été faite dix jours après l’investiture du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu au terme de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Au cours de cet interview Amadou Moustapha Ndieck Sarré a évoqué la vision et la politique que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye souhaite mettre en place. Ainsi, au cours de l'échange télévisé, Sarré a soutenu que les nouveaux dirigeants entendaient « mettre le pays sur de nouveaux rails » après les douze années de gestion du président sortant Macky Sall (2012-2024). Dans son argumentaire, il a d’abord affirmé : « Le Sénégal se retrouve dans une position peu reluisante de 21e pays le plus pauvre du monde ». Sarré a ajouté : « Le taux d’endettement tourne autour de 77 % du PIB du Sénégal ». Puis, vers la fin de l’émission, il a indiqué que « 80 % des investissements publics ont été faits à Dakar ». Afin de d'identifier la source des affirmations d’Amadou Moustapha Ndieck Sarré, nous l'avons contacté ainsi que les services du ministère sénégalais de la Formation professionnelle. Mais nos multiples tentatives sont restées sans réponse probante. Nous actualiserons cet article quand nous obtiendrons une réponse. Nos recherches concernant un quelconque document ou étude attestant que le Sénégal est le 21e pays le plus pauvre du monde ont été infructueuses. Ce classement attribué au Sénégal a émergé en 2015, alimentant une vive polémique évoquée par des médias au Sénégal et dans le monde. Par exemple, une émission radiophonique de Radio France Internationale (RFI) datant de novembre 2015, de même que plusieurs autres articles en ligne, avaient mentionné, comme source, un rapport du Fonds monétaire international (FMI) classant le Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète. Mais, les autorités sénégalaises de l’époque avaient démenti ce classement. Africa Check a interrogé le FMI pour savoir si ses travaux récents ou anciens classent le Sénégal comme étant le 21e pays le plus pauvre du monde ou parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète. L’organisation onusienne nous a signifié qu’elle ne produit pas de classement censé classer ostensiblement « les pays les plus pauvres du monde » afin d’éviter de stigmatiser ses pays membres. Le FMI a, ensuite, ajouté ne pas être en mesure de confirmer l'affirmation selon laquelle le Sénégal est le 21e pays le plus pauvre du monde, après avoir examiné plusieurs de ses ressources concernant le Sénégal. Parmi les rapports consultés par l’organisation onusienne pour vérification, figurent Évolutions et perspectives économiques pour les pays à faible revenu - 2015 et deux études : Fiscal Monitor 2015 (Moniteur des finances publiques 2015, publié deux fois chaque année par le FMI) et Perspectives économiques régionales 2015. D'après le FMI, la « seule référence pertinente » et « la plus proche » de la déclaration de Sarré figure dans une étude de 2014 sur le développement humain, publiée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), où le Sénégal est classé 163e sur 187 pays, soit en tête des 24 derniers pays à l'Indice de développement humain (IDH). Notons qu'il existe des éditions plus récentes et d'accès public (au 10 juillet 2024) des différents rapports susmentionnés par le FMI : Évolutions et perspectives économiques pour les pays à faible revenu - 2024, Fiscal Monitor d’avril et d’octobre 2023, et l'édition 2023 des Perspectives économiques régionales. Une information « pas avérée » selon le ministère sénégalais des Finances La Direction générale du Budget (DGB), une entité du ministère des Finances et du Budget (MFB) du Sénégal, a assuré que l’information selon laquelle le Sénégal est le 21e pays le plus pauvre du monde « n'(était) pas avérée ». L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) du Sénégal a indiqué, dans un courriel adressé à Africa Check, que le classement des pays est généralement effectué par le biais de l’Indice de développement humain (IDH) défini par le PNUD dans le cadre du rapport sur le développement humain dans le monde. « Les données de base pour calculer cet indice, a fait savoir l’ANSD, peuvent être obtenues auprès d’organisations internationales comme la Banque mondiale. Beaucoup de données sur l'éducation, la santé, l'économie, la société interviennent dans le calcul de cet indice ». La statistique sénégalaise a également souligné qu’elle ne participe pas directement à la production de cet indice même si certaines données qu’elle produit « sont parfois utilisées ou recalculées pour des besoins d’estimations sur les indicateurs qui font défaut ». Il est à noter que dans le rapport sur le développement humain 2023/2024, publié par le PNUD, le Sénégal est classé 169e sur 193 pays à l’IDH; soit parmi les 24 derniers pays figurant dans ce classement. Quant à la Banque mondiale, également interrogée par Africa Check, elle a répondu : « L’affirmation selon laquelle le Sénégal se classe au 21e rang des pays les plus pauvres du monde ne correspond pas à nos données les plus récentes relatives au Revenu national brut par habitant ». En effet, les dernières statistiques de la Banque mondiale placent le Sénégal à la 159e position sur 190 pays, d'après ce document sur le revenu national brut par habitant en 2022, publié en mars 2024. En conclusion, l’affirmation selon laquelle le Sénégal est le 21e pays le plus pauvre du monde ne correspond pas aux données disponibles émanant du FMI, du PNUD et de la Banque mondiale. De ce fait, l’affirmation de Moustapha Sarré est incorrecte. La DGB nous a dit de nous référer à son Rapport économique et financier préparé d'octobre 2023, annexé à la loi de finances de 2024 et publié sur son site internet. Dans ce document, il est souligné que l’encours de la dette publique totale de l’administration centrale budgétaire est chiffré à 11 782,8 milliards de francs CFA en 2022, représentant 68,2 % du PIB cette année-là, « soit en dessous de la norme de 70 % retenue dans le cadre du pacte de convergence de l’UEMOA ». Puis, la DGB a précisé que le ratio du stock de la dette publique totale (intégrant, au-delà de l’administration centrale, la dette des entités du secteur parapublic) et du PIB est estimé à 76,8 %, fin juin 2023. Une évaluation qui devrait diminuer progressivement à mesure que les investissements dans le secteur du pétrole et du gaz portent leurs fruits, a-t-elle ajouté. Également interrogé par Africa Check, le Fonds monétaire international (FMI) a d'abord souligné que sa « définition principale de la dette pour le Sénégal est basée sur le secteur public consolidé, ce qui comprend à la fois la dette de l'administration centrale et la dette des entreprises publiques ». Le FMI nous a ensuite fait parvenir son rapport 23/435 consacré au Sénégal et publié en décembre 2023. Selon ledit rapport, l’encours de la dette de l’administration centrale (hors opérations de trésorerie) a atteint 71 % du PIB à la fin 2022. Mais, il y est précisé que l’encours de la dette du secteur public, y compris celle des entreprises publiques, s’est élevé à 77,9 % du PIB; soit une augmentation de 1,9 point de pourcentage par rapport à la fin 2022. L'institution financière a aussi précisé que les données validées pour l’année 2023 sont en passe d’être finalisées et qu'elles devraient être disponibles dans les prochaines semaines ou mois. Analyse de la viabilité de la dette du Sénégal La DGD a expliqué que selon le dernier rapport d'analyse de la viabilité de la dette publié par le FMI en juin 2023, la dette du Sénégal est jugée viable avec un risque modéré de surendettement, à la fois sur sa dette extérieure et publique, mais avec une marge limitée d'absorption de nouveaux chocs à court terme. Dans le Bulletin statistique de la Dette publique pour le compte du 4e trimestre de 2022, publié ministère des Finances et du Budget, il est indiqué que la dette extérieure est la dette libellée ou devant être remboursée dans une autre monnaie que le franc CFA, quelle que soit la résidence du créancier. « Cette définition est conforme à celle qui est utilisée par le Fonds Monétaire International dans le cadre du programme avec la République du Sénégal. Il est toutefois à noter que, conformément au traitement effectué par le FMI, certaines lignes de dette libellées en franc CFA sont considérées comme de la dette extérieure », est-il précisé dans le document. La Banque mondiale emploie également la même définition de la dette extérieure. Le rapport note, tout de même, que si les indicateurs de la dette du Sénégal restent généralement en dessous de leurs seuils de risque, deux dépassements ponctuels marginaux (le ratio du service de la dette extérieure sur les exportations en 2026 (projection) et le ratio de la valeur actuelle de la dette publique totale sur le PIB en 2023 soulignent la nécessité urgente pour le Sénégal de ramener la dette extérieure et la dette publique totale sur une trajectoire descendante. Pour récapituler, la Direction générale du Budget a souligné que le ratio du stock de la dette publique totale du Sénégal (intégrant, au-delà de l’administration centrale, la dette des entités du secteur parapublic) et du PIB est estimé à 76,8 %, fin juin 2023. Un chiffre quasi similaire à celui avancé par le FMI dans son rapport numéro 23/435 susmentionné consacré au Sénégal et publié en décembre 2023. L’encours de la dette du secteur public, y compris celle des entreprises publiques, est estimé à 77,9 % du PIB, soit une augmentation de 1,9 point de pourcentage par rapport à la fin 2022, a relevé le document. En conséquence, la déclaration de Moustapha Sarré est globalement correcte car les données existantes montrent qu’au moment où le porte-parole du gouvernement sénégalais a fait sa déclaration, le taux d’endettement du Sénégal tournait autour de 77 % du PIB du pays. Moustapha Sarré a clarifié au cours de l’émission que par « investissements publics », il faisait référence aux investissements faits dans « les infrastructures » dans la région de Dakar. Comprendre le terme « investissements publics » Un document conjoint du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, de la direction générale de la Planification des Études économiques (DPEE), et de la direction générale de la Planification et des Politiques économiques (DGPPE) indique que « par définition, l’investissement public renvoie aux dépenses du gouvernement consacrées aux infrastructures économiques telles que les aéroports, les routes, les chemins de fer, les réseaux d’eau et d’assainissement, les services publics d’électricité et de gaz, les télécommunications et les infrastructures sociales telles que les écoles, les hôpitaux ». La même source note également que le taux d’investissement public a connu une progression relativement constante sur la période d’analyse en passant de 6 % du PIB en 2000 à 16 % en 2017. Cependant, le pourcentage d’investissements publics alloués à la région de Dakar n’a pas été précisé dans le document. Quel pourcentage des investissements publics à Dakar ? La DPEE a fait savoir à Africa Check que ni elle, ni la DGPPE, ne disposent de données probantes sur les investissements répartis par localité, ou sur le taux d’investissements publics effectués à Dakar. La DGB a exposé que dans le Programme d’investissements publics (PIP) élaboré annuellement et accompagnant chaque loi de finances, les investissements publics sont répartis selon les catégories ci-après : - Répartition des investissements publics par ministère, par projet et par bailleurs - Répartition des investissements publics par AXE du PSE (Plan Sénégal Emergent); - Répartition des investissements publics par Bloc ODD (Objectifs de Développement durable) et par ODD ; - Répartition des investissements publics par secteurs et sous-secteurs ; - Répartition des investissements publics par type de ressources ; - Répartition des investissements publics par type de financement. « Par contre, a précisé la DGB, la répartition par zone géographique ou par région n’est pas encore réalisée ». Pour cette raison, « il sera difficile de fournir les investissements publics exclusivement consacrés à la région de Dakar », a indiqué la Direction. Eu égard à l’absence de données disponibles faisant état du pourcentage d’investissements publics effectués dans la région de Dakar, nous avons évalué la déclaration d'Amadou Moustapha Ndieck Sarré comme étant non prouvée. Article édité par Valdez Onanina. Ajouter un commentaire
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