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| - Envoyée spéciale en Israël, une journaliste roumaine est accusée de propagande.Lors d'un direct à la télévision, on la voit couchée au sol pour se protéger de tirs de roquette, alors que des cyclistes circulent sans broncher derrière elle.Méfiance : la séquence est tronquée et la vidéo complète permet d'entendre retentir des sirènes d'alerte, une situation où s'allonger est recommandé.
Une femme qui "mériterait un Oscar", décrite comme une "actrice", voire une "propagandiste" au service d'Israël. Depuis 48 heures, la journaliste roumaine Cristina Cileacu se retrouve sous le feu des critiques, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo sur laquelle on la voit intervenir en duplex à la télévision. Cette courte séquence, relayée dans le monde entier et visionnée plusieurs millions de fois, la montre allongée au sol avec le caméraman qui l'accompagne. Une façon de se protéger des roquettes du Hamas, alors que le duo se trouve à l'heure actuelle en Israël pour couvrir le conflit.
Si la reporter roumaine est la cible de multiples accusations, c'est en raison de la présence en arrière-plan de cyclistes que l'on observe circuler de manière impassible. Pour les internautes qui s'emportent en ligne, il s'agit là de la preuve d'une mise en scène et d'une absence totale de danger imminent.
Les gens marchent normalement, font du vélo mais cette journaliste roumaine a décidé de faire du cinéma. Apparemment les roquettes de Hamas ne tombent que sur cette femme. Pas du tout intelligent de votre part madame la roumaine ! pic.twitter.com/E1RkILi7YN — EK (@Tissemch) October 23, 2023
Le bruit des sirènes absent de l'extrait relayé en ligne
Des recherches permettent de retrouver l'origine de cette vidéo. Elle provient d'un extrait du journal télévisé de la chaîne roumaine Digi24, diffusé en direct le 22 octobre. Dans son pays, Cristina Cileacu est décrite comme "une productrice de télévision et journaliste chevronnée, avec plus de 20 ans d'expérience sur le terrain". Elle a travaillé, apprend-on, pour les principales chaînes de télévision de son pays et a contribué à divers médias internationaux. Sa présence en Israël n'est pas surprenante puisqu'elle se penche en priorité sur les sujets ayant trait à la diplomatie et aux relations internationales, avec à son actif la couverture de "plusieurs conflits" durant sa carrière.
Lors de ce duplex, elle était accompagnée d'un caméraman et se trouvait dans la ville israélienne d'Ashkelon. TF1info a retrouvé l'emplacement exact où la scène a été filmée : elle se situe à 11 kilomètres de la frontière la plus proche avec Gaza, au sud. Une zone où la population est habituée à vivre sous la menace du Hamas, et où il n'est pas fantaisiste de redouter des tirs de roquette.
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Consulter la rediffusion du journal télévisé permet de constater que la journaliste et son acolyte entament leur direct dans des conditions assez habituelles. Cristina Cileacu se tient debout et échange en temps réel avec la présentatrice, et ce durant plusieurs minutes. C'est alors que l'on entend retentir des sirènes d'alerte, émises afin de mettre en garde la population israélienne contre un potentiel risque. Le duo se déplace alors à la hâte, pour s'allonger au sol à côté d'un véhicule.
Les deux Roumains ne sont pas les seuls à tenter de se protéger. En arrière-plan, on voit distinctement un homme se mettre à couvert sous un arbre. La vidéo complète du journal télévisé laisse entendre une détonation lointaine dans la foulée des sirènes. Notons que la ville d'Ashkelon, très proche de Gaza, est régulièrement la cible de roquettes tirées par le Hamas. La vie des habitants y est rythmée par sirène d'alerte, résumait un récent reportage de TF1 dans cette localité israélienne.
S'allonger, une consigne des autorités
Violemment raillée sur les réseaux sociaux, la journaliste Cristina Cileacu a déploré que des politiciens roumains s'emparent de la séquence la montrant au sol pour tenter de la décrédibiliser ou de remettre en cause la probité de son travail. À travers un post sur Facebook, elle est revenue sur cet épisode survenu le 22 octobre et explique avoir "fait face à une attaque en plein direct". Dans ce contexte, "nous avons fait ce que nous pouvions, c'est-à-dire nous allonger".
En pareille situation, que préconisent les autorités ? Des documents du Consulat général de France à Jérusalem précisent qu'en cas d'alerte avec le déclenchement d'une sirène, l'attitude à adopter varie en fonction du lieu où l'on se trouve. À l'extérieur, "rejoignez le bâtiment le plus proche", nous indique-t-on. À découvert, il est en revanche précisé que la priorité revient à "chercher un abri naturel éventuel". Dans la foulée, les individus doivent "se coucher sur le ventre" et protéger leur tête avec leurs mains. La reporter roumaine, en se mettant au sol à l'abri d'une voiture, a donc suivi un protocole habituel.
Le fait que des cyclistes n'appliquent pas ces recommandations n'est pas forcément surprenant. Dans une ville comme Ashkelon, vers laquelle convergent très régulièrement des tirs de roquette, la population finit par s'habituer à la menace. On peut ainsi comprendre que certains individus, au fil du temps, ne respectent plus avec la même rigueur les consignes de sécurité des autorités. La population répond à ces attaques "comme bon lui semble", résume Cristina Cileacu, assumant sans mal faire le choix de la prudence dans la période actuelle.
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