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| - Anne Hidalgo a lancé une campagne en vue d'augmenter les tarifs de stationnement pour les SUV dans Paris.Appelant à un vote citoyen ce dimanche 4 février, la maire de Paris a notamment argué que ces grands monospaces sont plus dangereux pour les piétons.Si les données d'accidentologie à ce sujet n'existent pas, des études tendent à confirmer cette affirmation.
"Plus ou moins de SUV à Paris ?" C'est la question que souhaite poser la maire de la capitale. Ce mardi 14 novembre, Anne Hidalgo a lancé une campagne sur l'augmentation du prix de stationnement non résidentiel pour les SUV et 4x4, qui se conclura par un scrutin citoyen le 4 février. Parmi les arguments cités par l'édile parisienne, sa volonté de "rendre nos rues plus sûres". Car la maire l'assure, "un piéton a deux fois plus de risques d'être tué en cas de collision avec un SUV qu'avec un véhicule standard". Une situation "inacceptable" que nous avons voulu vérifier.
Aucune donnée spécifique en France
Le problème lorsqu'on se penche sur ce sujet, c'est l'absence de données. Si en France, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr) compile chaque année les données sur l'accidentologie en France, l'organisme ne classe pas les types de voitures aussi précisément. De la petite citadine au gros 4x4 en passant par les berlines, tous ces véhicules sont réunis sous la dénomination "véhicules de tourisme". De quoi les différencier des vélos et autres deux-roues motorisés, mais pas d'effectuer des comparaisons plus poussées. Interrogé en septembre dernier, l'Onisr confirmait à TF1info "que la notion de 'SUV' n'est pas identifiable à partir des données d'accidentalité" en France.
Plus ou moins de SUV à Paris ? Voici la question que je vous pose pour cette deuxième votation citoyenne. Le 4 février prochain, c'est vous qui décidez. ⤵ pic.twitter.com/G1r7jGlgEO — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 14, 2023
Alors d'où vient le chiffre d'Anne Hidalgo ? Qu'il s'agisse de la hauteur des pare-chocs, du poids du véhicule ou du faux sentiment de sécurité procuré par leur taille, ces véhicules apparaissent assez naturellement comme plus dangereux. Une impression qu'on retrouve dans les quelques chiffres qui existent à ce sujet à l'international.
Dans une étude publiée en 2017, des chercheurs norvégiens ont ainsi observé le lien entre le poids de certaines voitures et leurs effets sur la sécurité routière à partir des tests de collision réalisés par le European New Car Assessment Program (Euro NCAP) et la gravité des blessures dans les accidents. L'équipe de l'Institut norvégien de recherche sur les transports estimait alors que "le risque d'être tué ou gravement blessé est au moins 50% plus élevé pour les piétons et les cyclistes heurtés par un SUV ou un pick-up que pour les piétons et les cyclistes heurtés par une voiture de tourisme".
En cause également, la forme du véhicule. Récemment, l'Institut des assurances pour la sécurité routière américaine a analysé les données de près de 18.000 accidents de piétons aux États-Unis. Ses résultats publiés ce mardi 14 novembre concluent que "les véhicules avec une partie avant particulièrement haute" et au capot "moins incliné" comme certains SUV "sont les plus dangereux pour les piétons". Ainsi, les véhicules, dont l'avant se trouve à plus de 90 cm, sont "45% plus susceptibles de causer la mort de piétons" que les voitures plus basses à l'avant incliné, "principalement parce qu'ils avaient tendance à causer des blessures plus graves à la tête". Parmi ces véhicules hauts, "ceux dont la calandre est verticale se révèlent plus dangereux car les blessures au torse et à la hanche causées sont plus fréquentes et plus graves", relève l'IIHS. (nouvelle fenêtre)
Si bien que la dernière analyse en date à ce sujet, publiée en 2019, est catégorique. Selon les chercheurs de l'institut de recherche sur les transports de l'Université de Leeds à partir de 40 ans de données sur les accidents de la route, les voitures "lourdes" – c'est-à-dire équipées de moteurs de plus de 1,8 litre – tuent deux fois plus de piétons que les autres.
Si les données statistiques n'existent pas en France, ce chiffre venu du Royaume-Uni corrobore donc l'argument d'Anne Hidalgo.
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