| schema:text
| - Une banale photo de la Seine prise à Paris a suscité de très nombreux commentaires en ligne, en raison de sa couleur marron très prononcée.La qualité de l'eau serait mauvaise, suggèrent certains, rappelant que les travaux d'assainissement du fleuve ont coûté près d'1,5 milliard d'euros.Il s'agit de messages trompeurs : cette teinte est habituelle durant l'hiver, tandis que les analyses attestent d'une qualité de l'eau en net progrès.
À l'approche des JO, la qualité de l'eau de la Seine a été au cœur d'un feuilleton haletant. Les athlètes pourront-ils nager ? Des épreuves vont-elles devoir être annulées ? Si les compétitions se sont finalement bien déroulées dans leur ensemble, l'assainissement du fleuve reste aujourd'hui un sujet d'actualité.
Une photo postée sur les réseaux sociaux en témoigne : prise à Paris ces derniers jours, elle montre (nouvelle fenêtre) la Seine avec une couleur marron peu engageante. Un cliché relayé par certains avec des commentaires peu amènes : "1,5 milliard d'euros plus tard", voici "le réel", tacle notamment un internaute, faisant référence au montant des travaux engagés pour rendre la Seine baignable et améliorer la qualité de l'eau.
Une couleur peu surprenante en hiver
Une eau de la Seine qui affiche une teinte marron ? En hiver, rien de bien surprenant. À la tête du service de l'eau et de l'assainissement de la Ville de Paris, Nicolas Londinsky explique à TF1info qu'en "période dite de crue", cette coloration se révèle "tout à fait normale". Les débits "sont plus importants et plus de dépôts sont charriés", ajoute-t-il. Qu'il s'agisse du "limon ou de tout ce que ravine le fleuve et ses affluents".
Le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) confirme que cette coloration marron est banale en hiver, rappelant notamment que le fleuve "traverse 400 km de terres agricoles". De prime abord, il n'y a donc aucune raison de s'alarmer en observant la coloration de la Seine. Pour juger de la qualité de l'eau et de l'efficacité des investissements consentis pour améliorer l'assainissement, c'est aux relevés réguliers qu'il faut se référer.
Du côté de la municipalité parisienne, Nicolas Londinsky indique que "la directive baignade prescrit le suivi de deux bactéries", dont la concentration traduit les "rejets d’eaux usées". Escherichia coli et entérocoques intestinaux sont ainsi "scrutés pendant la période estivale", une tâche confiée à Eau de Paris, "un laboratoire agréé et performant" qui se réfère à des seuils fixés par des directives européennes. Les résultats peuvent se révéler difficiles à interpréter : la météo joue en effet un rôle majeur sur la qualité de l'eau. "En cas de fortes pluies, le réseau des égouts peut devenir saturé et être déversé en partie dans les cours d’eau pour éviter d’inonder les sous-sols", a rappelé (nouvelle fenêtre) au Parisien la chercheuse au CNRS Julia Moutiez, spécialiste des cours d'eau franciliens.
C'est pour cette raison qu'à l'occasion des JO, une surveillance quotidienne était opérée. La qualité de l'eau du fleuve étant susceptible de varier de manière significative d'un jour à l'autre, permettant ou non la tenue des épreuves. Le graphique qui suit, relayé par la préfecture de région, montre que les concentrations en Escherichia coli pouvaient varier en juillet 2024 du simple au triple en seulement quelques jours à un même endroit.
Une amélioration indéniable sur le long terme
Pour tenter d'améliorer la qualité de l'eau de la Seine, un "protocole d’engagement a été signé par 27 partenaires en 2018", rappelle Nicolas Londinsky. La "baignabilité" du fleuve était alors fixée comme objectif, devant aussi constituer l'un des "héritages des JO". C'est dans le cadre de vaste plan d'investissement (d'environ 1,4 milliard d'euros) qu'une série d'aménagements ont été réalisés. Citons par exemple le bassin de stockage des eaux usées et pluviales d'Austerlitz, inauguré le 2 mai 2024.
En 2023, le SIAAP a rapporté que "la modernisation du système d’assainissement de ces dernières décennies a conduit à une amélioration globale de la qualité des eaux de surface en agglomération parisienne". Des progrès imputables en partie aux aménagements conduits en préparation des Jeux de Paris, mais qui avaient en pratique débuté plusieurs dizaines d'années auparavant. Les spécialistes rappellent (nouvelle fenêtre) par exemple qu'une "opération Seine-propre" avait été engagée à Paris dès 1984, tandis que des travaux portant sur le traitement des eaux usées étaient rapportés (nouvelle fenêtre) dès les années 1940.
L'infographie ci-dessus, partagée (nouvelle fenêtre) par le SIAAP, permet de mesurer l'ampleur du chemin parcouru. La concentration en germes fécaux a par exemple été divisée par près de 20 en l'espace de 30 ans, tandis que les espèces animales observées dans la Seine francilienne ont connu une croissance.
"L’indicateur le plus marquant, c’est peut-être le nombre de poissons que l’on peut observer", confie Nicolas Londinsky. "Au début des années 1970, on comptait trois espèces de poissons dans la Seine, alors qu'elles sont aujourd’hui une trentaine." Cet impact positif sur la biodiversité a été symbolisé par la découverte très récente d'espèces menacées de moules d'eau douce. Et ce, en plein Paris. L'écologue Vincent Vignon, qui a participé à l'étude de l’Office Génie Écologique à l'origine de cette trouvaille, y a vu un signal positif. Ces moules "sont très exigeantes", a insisté (nouvelle fenêtre) le scientifique. "Elles ne s’installent que dans des eaux peu polluées", ce qui symbolise "le fruit de cinquante ans d’efforts d’assainissement via les stations d’épuration".
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
|
![[RDF Data]](/fct/images/sw-rdf-blue.png)
![[cxml]](/fct/images/cxml_doc.png)
![[csv]](/fct/images/csv_doc.png)
![[text]](/fct/images/ntriples_doc.png)
![[turtle]](/fct/images/n3turtle_doc.png)
![[ld+json]](/fct/images/jsonld_doc.png)
![[rdf+json]](/fct/images/json_doc.png)
![[rdf+xml]](/fct/images/xml_doc.png)
![[atom+xml]](/fct/images/atom_doc.png)
![[html]](/fct/images/html_doc.png)