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| - Mardi, depuis l'Assemblée nationale, une députée socialiste s'est dite inquiète "par l'actuelle ministre de la Santé", accusée d'avoir porté un recours devant le Conseil constitutionnel "contre une loi qui protégeait l'IVG".En 2017, avec des dizaines d'élus LR, Catherine Vautrin avait tenté d'empêcher la promulgation d'une loi étendant le délit d'entrave à l'IVG.
L'Assemblée nationale discute ce mercredi 24 janvier du projet de loi visant à inscrire le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Mardi, les propos du président du Sénat Gérard Larcher (LR), défavorable à cette inscription dans le texte de 1958, ont fait réagir les groupes parlementaires au palais Bourbon. Au cours du point presse du groupe socialiste, la députée du Puy-de-Dôme Christine Pirès-Beaune a fait part de son "inquiétude" quant aux propos de Gérard Larcher, mais a aussi dit sa préoccupation face à d'anciennes prises de positions de la nouvelle ministre de la Santé, Catherine Vautrin. "Nous sommes aussi inquiets par l'actuelle ministre de la Santé quand on sait qu'il y a quelques années elle avait fait ce recours au Conseil constitutionnel contre une loi qui protégeait l'IVG", a-t-elle déclaré.
La députée socialiste fait référence à un projet de loi déposé en 2017 par l'ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol (PS), relative à l'extension du délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse contre la propagande anti-avortement en ligne, notamment la diffusion ou la transmission d'allégations ou d'indications de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur les caractéristiques ou les conséquences médicales d'une IVG.
Et effectivement, comme l'indique Christine Pirès-Beaune, Catherine Vautrin faisait partie des dizaines de députés et sénateurs LR (nouvelle fenêtre)qui avaient saisi le Conseil constitutionnel pour tenter d'empêcher la promulgation de cette loi, y voyant notamment une atteinte à la liberté d'opinion et à la liberté d'expression. Le recours avait été rejeté par le Conseil constitutionnel.
Cet engagement a été pris par le président, il devrait donc perdurer malgré le changement de gouvernement"Laurence Rossignol
Interrogée par Libération, Laurence Rossignol juge "préoccupante" la nomination de Catherine Vautrin à la Santé, mais estime que cela ne remet pas forcément en cause l'inscription de l'IVG dans la Constitution. "Cet engagement a été pris par le président de la République, il devrait donc perdurer malgré le changement de gouvernement", a-t-elle expliqué. Aussi, après avoir fait part de ses inquiétudes, Christine Pirès-Beaune a ajouté concernant l'ancienne députée LR : "J'ai cru comprendre qu'il y avait quelques retours en arrière de sa part."
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