schema:text
| - Les partisans de Trump amplifient de fausses informations au sujet de l'organisation du vote en Pennsylvanie.En une semaine, plus de 340.000 messages ont ciblé cet État-clé capable de faire basculer l'élection présidentielle de ce mardi 5 novembre.Des accusations trompeuses, qui visent à mettre en doute la fiabilité du scrutin.
Gagner cet État, c'est gagner la course à la Maison Blanche. Toutes les analyses s'accordent à dire que celui ou celle qui remportera la Pennsylvanie lors des élections de ce mardi 5 novembre a de grandes chances de devenir le prochain président des États-Unis. Alors forcément, ce "Swing State" qui peut faire basculer le scrutin est au centre de l'attention et au cœur de toutes les spéculations. Depuis plus d'une semaine, Donald Trump et ses partisans amplifient les accusations sur de prétendues irrégularités afin de semer le doute.
Des "fake news" qui deviennent virales
Parmi les fausses informations, on trouve par exemple la vidéo (nouvelle fenêtre) d'un homme aperçu en train de déposer "une quantité obscène de bulletins de vote" dans le comté de Northampton. Si les internautes sont interpellés par les plaques d'immatriculation du véhicule, enregistrées dans l'État de Rhode Island, les autorités ont confirmé qu'il s'agissait bien d'un homme chargé par la poste de récupérer les bulletins de vote par correspondance. Une identité confirmée par sa photo publiée sur le site du service postal gouvernemental des États-Unis (USPS). "Quelle personne sensée penserait à apporter une grande cuve de bulletins de vote frauduleux et illégaux en pleine journée avec toutes les caméras que nous avons", a ironisé Lamont McClure, directeur exécutif démocrate du compte de Northampton. "Il faudrait être complètement abruti pour tenter de bourrer les urnes de cette façon." Une vidéo qui a tout de même cumulé six millions de vues, notamment grâce au partage d'Alex Jones, le complotiste (nouvelle fenêtre)le plus influent des États-Unis, et d'internautes de la sphère "MAGA" ("Make America Great Again").
Lire aussi
LES VÉRIFICATEURS - Aux États-Unis, des migrants mobilisés pour faire pencher le scrutin en faveur de Kamala Harris ?
Sur TikTok, la vidéo la plus populaire (nouvelle fenêtre)au sujet de "l'intégrité électorale", renvoie également à une fake news au sujet des élections prétendument truquées en Pennsylvanie. D'après le clip mis en ligne par une influenceuse ouvertement pro-Trump, les médias seraient déjà au courant de l'issue du vote. Pour preuve, elle affirme qu'une chaine de télévision aurait diffusé par erreur les résultats des élections dans cet État-clé. Une filiale d'ABC News, WNEP-TV, a en effet suscité de nombreuses théories conspirationnistes après avoir affiché en plein Grand Prix un bandeau qui donnait Kamala Harris gagnante avec 52%. Une erreur, selon la chaine locale. Elle explique avoir passé (nouvelle fenêtre)l'infographie par erreur lors du test de son équipement avant le jour du scrutin.
Enfin, une dernière vidéo d'un individu déchirant des bulletins de vote en Pennsylvanie était quant à elle une mise en scène. Créée de A à Z pour déstabiliser les élections, elle serait le fruit d'une "activité russe", d'après les responsables électoraux (nouvelle fenêtre).
Une stratégie de désinformation clairement amplifiée par le camp Trump. D'après notre analyse, les 15 principaux comptes influents de la sphère "MAGA" ont tous œuvré pour remettre en cause la crédibilité du vote à travers ce territoire. Si bien qu'en sept jours, ce sont plus de 340.000 messages au sujet d'une "fraude" en "Pennsylvanie" qui ont été publiés sur les réseaux sociaux, d'après Visibrain (nouvelle fenêtre). Les données de cette plateforme de veille montrent un pic clair de publications le 30 octobre. Parmi ceux qui participent à la diffusion des rumeurs, Donald Trump himself. "La Pennsylvanie triche et se fait prendre à une échelle rarement vue auparavant", alertait-il ce jour-là sur son réseau social, pulvérisant la visibilité de cette rumeur comme le montre le graphique ci-dessous. "Signalez la tricherie aux autorités", ajoutait le candidat républicain en lettres majuscules.
Une mise en garde qui fait suite aux déclarations, cette fois-ci authentiques, des responsables de Lancaster, un comté de Pennsylvanie. Dans un communiqué (nouvelle fenêtre) du 30 octobre, les autorités ont affirmé œuvrer avec les forces de l'ordre locales pour enquêter sur certaines demandes d'inscription sur les listes électorales visiblement frauduleuses. Si l'ancien président de la République et ses alliés se sont emparés de ces annonces, celles-ci prouvent en fait à l'inverse que les autorités locales veillent à garantir la sécurité du scrutin. "C'est la preuve que les mesures de protection intégrées à notre processus d'inscription des électeurs fonctionnent", a ainsi souligné Al Schmidt, responsable électoral de l'État (nouvelle fenêtre). Bien que républicain, il a appelé à la prudence et à la méfiance face aux "demi-vérités" partagées en ligne.
Les résultats attendront plusieurs jours
De quoi faire peser de nombreuses craintes dans cet État où tout pourrait basculer (nouvelle fenêtre). D'autant plus que par le fonctionnement même de son scrutin, des bulletins devraient encore être dépouillés plusieurs heures après la fermeture des bureaux de vote. En Pennsylvanie, la possibilité de vote anticipé n'existe pas, les autorités proposant plutôt l'option du vote par correspondance à la demande. Or, ces bulletins ne sont pas traités avant le jour du scrutin. Dans les heures qui suivront la fermeture des bureaux de vote, alors que les premiers résultats tomberont chez ses voisins, la Pennsylvanie enclenchera une course contre-la-montre pour rattraper son retard. En 2020, il avait fallu attendre quatre jours avant d'obtenir des résultats complets. À ce moment-là, Trump et ses partisans enclenchaient la campagne #StopTheSteal (nouvelle fenêtre), une offensive en ligne pour "stopper le décompte" des voix.
Une spécificité qui en fait un terrain fertile pour les allégations de fraude électorale, d'après les experts interrogés dans la presse américaine (nouvelle fenêtre). Dans ce délai, en s'appuyant sur le doute semé tout au long de la semaine qui vient de s'écouler, Donald Trump et sa sphère ultra-active en ligne auront l'occasion d'enclencher le récit d'une fraude généralisée dans cet État stratégique. Une base pour ensuite remettre en cause l'intégralité de l'élection présidentielle si les résultats ne vont pas dans son sens.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur X : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
|