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| - Alors que le Salon du made in France se tient à Paris, la France insoumise regrette que l'inflation détourne les consommateurs des produits français.80% de la population aurait ainsi restreint ses achats de "made in France" en raison de la hausse des prix, avance le mouvement.Un chiffre issu d'une récente enquête d'opinion, qu'il faut avancer avec précaution.
Comme chaque année, une série d'élus arpentent les allées du Salon du made in France, à Paris. La députée de la France insoumise Mathilde Panot s'y est notamment rendue cette semaine, accompagnée de collègues de l'Assemblée, pour rencontrer les entrepreneurs qui misent sur une production locale. En marge de cette visite, le groupe parlementaire LFI a regretté sur les réseaux sociaux le rôle néfaste joué par l'inflation. De son fait,"80% des Français·es ont restreint leurs achats de produits français", affirme-t-il.
Le prix prend le pas sur la provenance
Pour analyser les habitudes des consommateurs et leurs réactions en fonction du contexte économique, il faut se tourner vers les enquêtes réalisées par les instituts de sondage. S'ils ne proposent qu'une photographie ponctuelle de la société et peuvent présenter des biais méthodologiques, ces travaux permettent toutefois de mettre le doigt sur des tendances.
Ces derniers jours, le réseau des Chambres de commerce et d'industrie a dévoilé les résultats d'une enquête commanditée auprès de l'institut OpinionWay. Au total, un échantillon de 1000 personnes représentatives de la population française a été sondé, afin d'évaluer son rapport au "made in France". Parmi les résultats, on retrouve le chiffre avancé du côté de LFI : en effet, 80% des sondés expliquent avoir "restreint" l'achat de ces produits. 64% déclarent même avoir "renoncé" à l'achat de biens "made in France", tandis qu'une proportion similaire envisage de reporter ses achats.
Lorsque l'on se penche plus en détails sur les résultats du sondage, on note que ce sont en priorité les consommateurs dont les revenus sont faibles qui ont le plus fait évoluer leurs habitudes. Du côté des foyers plus aisés en revanche, aux revenus d'au moins 3500 euros mensuels, l'impact de l'inflation sur les achats de "made in France" est clairement inférieur. L'écart atteint 25 points entre ces différentes catégories de population, lorsque la question du renoncement au "made in France" est évoquée (78% contre 53%).
Si les chiffres relayés par LFI proviennent d'une récente enquête d'opinion, il faut les évoquer avec certaines précautions. D'autres sondages récents mettent en effet en avant des résultats différents. L'un d'eux, réalisé pour le compte de LSA, a été mené par l'institut Appinio. L'un de ses représentants a ainsi rapporté que si "9 Français sur 10 se disent touchés par l'inflation actuelle et que près de 82% affirment avoir observé une augmentation des prix des produits made in France, la consommation tient bon". Selon l'étude, au cours "des douze derniers mois, 39% des Français ont maintenu leurs achats de produits made in France, 30% les ont augmentés et 32% les ont baissés".
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