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| - Présidentielle 2022 : Selon Emmanuel Macron, l’ISF faisait fuir les riches. Cela n’a jamais été prouvéFAKE OFF•L’impôt de solidarité sur la fortune a été supprimé en 2018. C’était une promesse du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017.
Romarik Le Dourneuf
L'essentiel
- Emmanuel Macron, candidat au second tour de l’élection présidentielle, a de nouveau revendiqué les bienfaits de la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune ce vendredi sur France Inter, expliquant qu’il faisait fuir les riches.
- Cette revendication est contestable puisque selon un rapport établit pour la Cour des comptes, seuls 0,24 % des ménages assujettis en 2014 quittaient le pays.
- De plus, les ménages assujettis à l’ISF qui revenaient ou arrivaient sur le territoire n’étaient pas pris en compte.
«Les vrais riches, ils partaient ! » Interrogé ce vendredi matin, sur France Inter, au sujet de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), que son adversaire au second tour, Marine Le Pen voudrait réinstaurer, Emmanuel Macron a défendu sa réforme entrée en vigueur le 1er janvier 2018.
L’ISF, créé en 1989, touchait toutes les personnes dont le patrimoine excédait 1,3 million d’euros. En 2017, l’ISF avait rapporté un peu plus de 5 milliards d’euros à l’Etat.
Accusé de faire fuir les riches et de nuire à l’investissement, il a été remplacé en 2018 par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
FAKE OFF
Disons-le tout de suite, le nombre de personnes qui ont quitté la France à cause de l’ISF est très difficile à déterminer puisque la raison de leur départ ne leur est jamais demandée.
Toutefois, selon un rapport établit pour la Cour des comptes en 2017, se basant sur les données de la direction générale des finances publiques, le nombre de redevables de l’ISF quittant le territoire national en 2014 était de 784. Selon ce même rapport, cette part représentait seulement 0,24 % des ménages redevables de l’ISF. Pour information, en 2017, 358.000 foyers étaient soumis à l’ISF.
Le point culminant des départs a eu lieu entre 2006 et 2009, période durant laquelle le seuil d’imposition s’élevait à « seulement » 800.000 euros, ce qui ne représentait que 0,14 à 0,17 % des ménages redevables de l’ISF. On est donc loin de l’hémorragie fiscale.
Surtout, ces chiffres ne prennent pas en compte les ménages qui se sont installés ou sont revenus en France sur la même période et qui pouvaient être, eux aussi, assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune. Selon l’économiste Thomas Porcher, près de 300 personnes par an revenaient en France chaque année.
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