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| - Une publication sur Twitter accuse les parcs éoliens de fonctionner au diesel.Il s'agit d'une information sortie de son contexte pour décrédibiliser l'éolien en France.
Produire de l'énergie verte en consommant des énergies fossiles. Telle serait la méthode secrète utilisée par le secteur de l'éolien, d'après un message publié ce 21 mai. Il affirme que "le parc éolien de la mer du Nord consomme 22.000 litres de diesel par mois" tout comme les éoliennes "allemandes". "Et les françaises ?", s'interroge cette figure de la complosphère, dans un message plein de sous-entendus. Nous avons vérifié si les parcs éoliens étaient réellement de grandes opérations de greenwashing.
Deux cas très particuliers
En lien de la publication, cet internaute habitué des fausses informations propose un article de Bild (nouvelle fenêtre) publié en septembre 2013. À l'époque, le quotidien allemand alerte sur le retard pris sur le chantier du parc offshore Riffgat (nouvelle fenêtre), au large de Borkum, près de la frontière avec les Pays-Bas. Alors que trente éoliennes devaient être inaugurées début septembre, la mise en marche avait dû être stoppée. En cause, des bombes britanniques découvertes au fond de l'eau lors des plongées exploratrices. Présentes depuis la Seconde Guerre mondiale, il fallait les désamorcer avant de connecter les turbines au réseau électrique, comme le relatait notamment la presse française (nouvelle fenêtre).
Or, laisser le moteur des éoliennes inactif, c'était prendre le risque qu'ils rouillent. Raison pour laquelle Berlin avait décidé de les faire tourner au diesel le temps des travaux. Opération qui avait effectivement nécessité "plus de 22.000 litres de diesel pour un mois", précise Bild. Le parc avait finalement été connecté au réseau électrique à la mi-février 2014. Il s'agit donc d'une situation exceptionnelle et temporaire, qui remonte à une dizaine d'années.
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Idem pour le cas de l'Écosse, cité dans la publication en question (nouvelle fenêtre). Cette fois-ci, l'article est plus récent. En février dernier, le Daily Record (nouvelle fenêtre) révélait une situation ubuesque. En pleine crise énergétique, l'entreprise chargée du réseau énergétique pour l'Écosse avait dû connecter 71 éoliennes à l'approvisionnement en diesel à cause d'un défaut au niveau du réseau électrique. Mises à l'arrêt à cause de cette panne, les turbines avaient été alimentées en carburant pendant tout le mois de décembre afin "de les maintenir au chaud" le temps que la panne soit résolue.
En résumé, les cas du parc offshore en mer du Nord et des éoliennes écossaises sont deux situations très spécifiques, que près d'une dizaine d'années séparent. Elles ne peuvent pas permettre de remettre en cause l'intégralité du fonctionnement de cette énergie verte (nouvelle fenêtre). D'autant qu’en France, les données de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), sont claires. Les éoliennes sont en activité entre 75 et 95% du temps grâce au vent. Comme nous vous l'expliquions ici (nouvelle fenêtre), le seul obstacle à leur fonctionnement est la vitesse de vent – qui ne représentent pas plus de 10 jours d'arrêt par an en moyenne – et les opérations de maintenance, qui ne durent généralement que cinq jours chaque année.
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