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| - La vidéo d'un établissement en proie aux flammes à Bobigny a été partagée ce dimanche soir.Si un incendie a bien touché la Seine-Saint-Denis, il n'a aucun lien avec les élections législatives.Ce raccourci trompeur a été initialement partagé des comptes d'extrême droite.
Les autorités le redoutent, certains l'annoncent déjà. Un an après les émeutes qui ont secoué les grandes villes après la mort de Nahel, certains s'inquiètent de la possibilité qu'une victoire du Rassemblement national aux élections législatives vienne à nouveau embraser les quartiers populaires. Si bien qu'une vidéo d'un incendie à Bobigny est devenue virale. Diffusée ce dimanche 30, elle n'a pourtant aucun lien avec la victoire du parti d'extrême droite, arrivé en tête devant la gauche et le camp présidentiel.
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Un incendie "aucunement lié" à l'actualité
"À Bobigny, les premières émeutes ont déjà éclaté après les résultats des élections" écrit par exemple un internaute. "Face au score inédit du RN, Bobigny s'enflamme", assure un autre, dans une publication désormais supprimée. Sauf qu'il n'en est rien. Comme l'a souligné la préfecture de la Seine-Saint-Denis, si un incendie a bien eu lieu ce dimanche dans ce département proche de la capitale, il a éclaté à 17h30 dans un local poubelle. Soit plus de deux heures avant les premiers résultats. Il n'est donc "aucunement lié avec les résultats des élections législatives", comme le confirment les autorités. Dans une publication, elles dénoncent également une "fake news", appelant "à la responsabilité collective".
🚨 #FakeNews Une vidéo d’un incendie en cours à #Bobigny circule actuellement sur les réseaux sociaux. Cet incendie a eu lieu à 17h30 et n’est donc aucunement lié avec les résultats des élections législatives @Prefet93 en appelle à la responsabilité collective afin de ne pas… pic.twitter.com/pwNMZoyZvd — Préfet de la Seine-Saint-Denis (@Prefet93) June 30, 2024
Alors d'où vient la rumeur ? D'après nos recherches, le premier compte à diffuser cette fausse information, dès 21h13, est "Frontières", un compte très influent dans la sphère d'extrême droite, qui n'hésite pas à tordre les faits pour les plier à son idéologie. C'est ce média qui, la semaine dernière, affirmait notamment que des stickers "crack zone" avaient été collés sur les plans de métro à Paris dans le but d'informer les touristes étrangers sur "les zones à éviter, car l'insécurité y règne". Auprès de TF1info, la RATP avait assuré n'avoir pas mis en place ces autocollants avant d'annoncer qu'elle portait plainte contre les auteurs de ces agissements.
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Si le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, redoutait effectivement d'éventuels troubles à l'ordre public à l'issue du premier et du deuxième tour, les manifestations hier soir n'ont pas dégénéré. Qu'à cela ne tienne, malgré le démenti, l'information a été rapidement partagée par des personnalités de l'extrême droite, notamment proches du Rassemblement national, accumulant plus des millions de vues. Parmi elles, Bruno Attal, ancien conseiller politique de Marine Le Pen, puis d'Éric Zemmour, qui n'a pas hésité à dénoncer les "racailles de Bobigny" qui "n'aiment pas la démocratie". Une publication toujours en ligne à l'heure où nous écrivons ces lignes.
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