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| - De nombreux messages postés en ligne signalent que le Yémen prend part au conflit entre Israël et le Hamas.Le pays de la péninsule arabique aurait ainsi déclaré officiellement la guerre à l'État hébreu.Attention : cet engagement militaire a été annoncé par les rebelles houthis, acteurs centraux de la guerre civile yéménite et non reconnus par la communauté internationale.
Le conflit qui oppose Israël au Hamas a provoqué une recrudescence des tensions au Proche et au Moyen-Orient, et ce jusqu'au Yémen. Si l'on en croit des messages sur les réseaux sociaux, le pays situé au sud de la péninsule arabique aurait officiellement déclaré la guerre à l'État hébreu, en soutien aux Palestiniens. Si le discours d'un chef militaire yéménite est mis en avant pour appuyer ces publications, il est essentiel de rappeler que le Yémen demeure un pays fracturé par la guerre civile, et que ces déclarations belliqueuses proviennent de responsables houthis, qui contestent le pouvoir aux autorités et ne sont pas reconnus pas la communauté internationale.
Une partage du pouvoir délicat avec les Houthis
L'homme qui s'est exprimé le 31 octobre à la télévision et dont l'allocution est relayée sur les réseaux sociaux se nomme Yahya Saree. Il a confirmé le lancement d'un "grand nombre" de missiles balistiques et de drones vers Israël (voir la vidéo en tête de cet article), assurant que des attaques du même type allaient se multiplier pour "pour aider à la victoire des Palestiniens". Ce porte-parole militaire n'est toutefois pas un représentant des autorités yéménites officiellement au pouvoir. Il fait en effet partie de rebelles Houthis, acteurs centraux de la guerre civile qui divise le Yémen depuis 2014.
Les Houthis, chiites et soutenus par l'Iran, ont profité de l'instabilité politique au Yémen pour accroître leur influence au cours des années 2000. Depuis leur fief de Sa'dah, dans le nord-ouest du pays, les rebelles hostiles aux autorités en place ont vu leur pouvoir s'étendre et sont parvenus en 2014 à étendre leur contrôle à la capitale du pays, Sanaa. Le pouvoir en place s'est délocalisé plus au sud, dans la ville d'Éden, tandis que président du Conseil de direction présidentiel, Rachad al-Alimi (en poste depuis 2022), vit en exil en Arabie Saoudite.
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Aujourd'hui, les rebelles houthis ne contrôlent qu'une partie du territoire yéménite, mais ils ont très largement infiltré les institutions et les différents rouages de l'État. Il faut préciser que leur autorité n'est pas reconnue par la communauté internationale, bien qu'il soit désormais impossible d'envisager un retour de la paix sans les inclure à la table des négociations. Rappelons qu'en mars 2015, une coalition internationale avait été menée par l'Arabie saoudite afin de restaurer l'autorité du pouvoir yéménite, sans succès.
Les Houthis bénéficient, au même titre que le Hamas ou le Hezbollah, d'un soutien actif apporté par l'Iran. Ils se revendiquent aujourd'hui membres d'un "axe de la résistance" contre Israël, assurant qu'ils se battront "par les mots et par les drones". Cet axe, a expliqué le Premier ministre houthi Abdelaziz ben Habtour, "s'étend de Téhéran à la Palestine, en passant par Bagdad, Sanaa, Damas et Beyrouth". Un "croissant chiite" que met en avant l'Iran et dont il entend assumer le rôle de garant, avec Israël érigé en ennemi historique.
En résumé, il est donc exact que des forces yéménites annoncent leur volonté de combattre Israël, suite à la riposte militaire engagée à Gaza. En revanche, il faut garder à l'esprit que les récentes annonces, assimilées à une déclaration de guerre du Yémen, sont émises par les houthis. Si ces derniers ont pris le contrôle d'une bonne partie des institutions et étendu leur influence de manière croissante dans le pays depuis 2014, ils demeurent une organisation rebelle qui ne bénéficie par d'une reconnaissance de la communauté internationale.
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