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| - La variole du singe serait causée par les vaccins contre le Covid-19 ? C’est fauxFAKE•La variole du singe et les vaccins contre le Covid-19 n’ont aucun lien, contrairement à ce que suggèrent de nombreuses publications sur les réseaux sociaux
Romarik Le Dourneuf
L'essentiel
- Beaucoup de publications sur les réseaux sociaux avancent que la variole du singe serait causée par les vaccins anti-Covid inoculés massivement depuis plus d’un an.
- L’un des arguments avancé est que des extraits de singe sont utilisés dans le vaccin AstraZeneca-Oxford.
- La variole du singe est mal-nommée puisque la source de cette maladie n’est pas les primates mais des rongeurs d’Afrique. Elle a été nommée ainsi à la suite de sa découverte chez des macaques en 1958.
«La variole du singe n’est qu’une excuse ! C’est le désastre du Covid, causé par les vaccins Covid. » Comme cet internaute, de nombreuses publications sur les réseaux sociaux accusent les vaccins contre le Covid-19 d’être à l’origine de l’apparition et de l’expansion du virus appelé « variole du singe » depuis quelques semaines.
Les principaux arguments avancés tiennent d’abord au timing : Les premiers cas de variole du singe sont apparus un peu plus d’un an après le début des campagnes de vaccinations massives. Le second argument, plus percutant, voudrait que des extraits de singes aient été utilisés pour faire ces vaccins. Ces derniers, inoculés en masse auraient alors entraîné les nouveaux cas de variole du singe, selon ces internautes.
FAKE OFF
Le vaccin développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford, de son vrai nom « Vaxzevria », présente bien un lien avec nos cousins primates puisqu’il utilise un adénovirus de chimpanzé dans sa fabrication, un vecteur viral non-réplicatif, comme le précise le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’adénovirus vecteur apporte dans les cellules de la personne vaccinée le matériel génétique de la protéine Spike du coronavirus pour provoquer chez elles une immunité contre le virus.
Pourtant, il n’y a aucun rapport entre la variole du singe et les vaccins anti-Covid. Tout simplement parce que la variole du singe n’a aucun lien avec… le singe, comme l’explique Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève : « Cette maladie porte doublement mal son nom car d’une part ce n’est pas la variole, mais plutôt une maladie plus proche de la varicelle, et d’autre part son réservoir n’est pas le singe mais des rongeurs. » Si le virus a été nommé ainsi, c’est parce qu’il a été découvert chez des primates infectés d’une animalerie de Copenhague en 1958 et, selon l’Inserm, parce que les symptômes «sont similaires, mais bien moins graves, à ceux présentés par des personnes qui étaient autrefois atteintes de variole (maladie ayant été éradiquée en 1980 grâce à des campagnes de vaccination massive) ».
Un virus qui se transmet difficilement d’Homme à Homme
« Les seuls réservoirs connus à ce jour de ce virus sont de petits rongeurs d’Afrique équatoriale, notamment des écureuils des palmeraies qui en Afrique centrale ou de l’ouest ont été à l’origine de contaminations », précise Antoine Flahault. C’est à partir de 1970 que l’on a identifié les premiers cas humains en République démocratique du Congo puis au Nigeria. Mais selon le scientifique, l’homme et le singe ne sont que ce que l’on appelle des « hôtes amplificateurs » du virus, c’est-à-dire capables de s’infecter, de répliquer le virus dans leurs cellules et d’infecter d’autres primates.
Si les scientifiques suivent de près l’évolution de la maladie, il est peu probable de connaître une pandémie du type de celle que nous connaissons avec le SARS-CoV-2. D’abord parce que des vaccins existent déjà, comme le précise l’Inserm, mais aussi parce qu’il s’agit d’un virus qui se transmet difficilement d’Homme à Homme : « Elle nécessite un contact étroit et prolongé entre deux personnes, et se fait principalement via la salive ou le pus des lésions cutanées formées au cours de l’infection. »
Antoine Flahault donne les clés pour reconnaître la variole du singe : « 5 à 21 jours après l’infection, on développe un syndrome grippal, avec de la fièvre, des courbatures, une fatigue, puis une éruption qui ressemble à celle de la varicelle ou du zona, avec des vésicules qui fourmillent de virus et qui apparaissent sur la peau, parfois de manière assez localisée, parfois un peu plus généralisée touchant alors les paumes des mains et les plantes des pieds. En trois semaines la guérison complète survient spontanément. »
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