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| - Alors que l'inquiétude grandit autour d'une éventuelle saturation du réseau de transports en commun francilien l'été prochain, lors des Jeux olympiques, quatre lignes supplémentaires devaient-elles fonctionner à cette date pour transporter spectateurs et sportifs ?Non, a assuré le ministre des Transports, Clément Beaune, ce jeudi.Pourtant, les dossiers de candidature de la ville de Paris font bien mention de la livraison des lignes 15, 16, 17 et 18 pour l'événement.
La France avait-elle promis la mise en service de nouvelles lignes de métro en Ile-de-France pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ? "Faux", a rétorqué le ministre des Transports, ce jeudi 7 décembre sur Franceinfo. "On a pris un engagement très important pour les Jeux olympiques et paralympiques, je confirme à votre antenne, il sera tenu (…) c'est que tous les spectateurs pour tous les sites olympiques et paralympiques pourront s'y rendre en transport public", a justifié Clément Beaune. Les lignes 15, 16, 17 et 18 "que vous avez cité ce sont les lignes du Grand Paris Express qui arrivent entre maintenant et 2030. L'engagement qui a été pris pour les Jeux, puisque c'est actualisé régulièrement, c'est la ligne 14, c'est le RER E", a-t-il assuré.
Qu'en est-il ? Les dossiers de candidature de la ville de Paris sont facilement consultables en ligne. La dernière version, la phase 3, a été publiée en 2018. Il y est très clairement fait mention des lignes de métro 15, 16 et 17 comme des atouts considérables pour faire de ces Jeux olympiques et paralympiques des Jeux écologiques s'appuyant sur "le meilleur système de transport en commun au monde", capable d'acheminer d'un site olympique à un autre "100% des spectateurs en transport en commun".
Pas de ligne 17 pour aller à Roissy-Charles de Gaulle
On peut par exemple lire dans ce dossier que les athlètes, qui logeront au village olympique situé à 5 minutes du pôle de transport Saint-Denis Pleyel, pourront compter sur les lignes 13, 14, 15, 16 et 17 pour rejoindre les sites olympiques rapidement. "À l'est, le CPM (Centre Principal des Médias, ndlr) sera desservi par la nouvelle gare de métro de la ligne 17", est-il encore écrit. Pour rejoindre l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle depuis Paris, la France misait sur la ligne 17 (et le CDG Express, dont la date de livraison a été depuis longtemps repoussée). Aussi, on vantait un futur réseau accessible aux personnes handicapées. "La ligne 14 du métro est d'ores et déjà entièrement accessible et toutes les futures lignes le seront également, notamment les lignes 15, 16 et 17 qui desservent le Village paralympique et placent les athlètes à 20 minutes du centre-ville de Paris", indique le dossier.
Clément Beaune a raison de dire que les promesses ont évolué au fil du temps, la phase 1 du dossier de candidature était encore plus précise et ambitieuse, puisqu'elle mentionnait même la mise en service de la ligne 18. Le dossier prévoyait "la construction des nouvelles lignes de métro automatique 15, 16 et 17 du Grand Paris Express d’ici 2023", indiquant que la ligne 15 serait accessible sur 32,3 km supplémentaires, la ligne 16 sur 27,5 km et la ligne 17 sur 23,3 km.
Des livraisons complètes à l'horizon 2030
Sauf qu'aujourd'hui, le site du Grand Paris Express indique que la livraison de la ligne 15, un temps envisagée dès 2022, est prévue à l'horizon 2030 et le tronçon prévu pour les JO (Noisy-Champs / Pont de Sèvres) fin 2025. La ligne 16 ne commencera pas à circuler avant 2026, tout comme la ligne 17, qui sera entièrement opérationnelle à l'horizon 2030. Le même calendrier que ces deux dernières est prévu pour la ligne 18. Ce projet de super métro est né sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy en 2009, a été affiné sous la présidence de François Hollande, et devait être un vrai atout pour l'organisation des Jeux olympiques.
Toutefois, le prolongement de la ligne 14, mentionné par Clément Beaune, sera effectivement bien livré avant les Jeux olympiques, qui débuteront le 26 juillet 2024. Quant au RER E, qui dans la phase 1 du dossier devait être prolongé à l'ouest entre les stations Haussmann Saint-Lazare et Mantes-la-Jolie pour les Jeux, il ne le sera sur l'ensemble de ce tronçon qu'en 2026. Pour les JO, il devrait desservir jusqu'à la gare de Nanterre-La Folie.
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Mardi, à un peu moins de 8 mois des Jeux olympiques, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a tiré la sonnette d'alarme sur l'état des transports en commun. Ce jeudi, la présidente d'IDFM et présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a appelé "tous ceux qui le peuvent à télétravailler" pendant les Jeux olympiques pour éviter l'embolie des transports, alors que le préfet de région a fait part de ses inquiétudes dans une lettre au ministère des Transports.
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