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| - Gabriel Attal a dénoncé à l'Assemblée nationale une proximité entre Marine Le Pen et le régime russe, illustré selon lui par son programme lors de la dernière présidentielle."Si vous aviez été élu en 2022, madame Le Pen, [...] on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens", a lancé le Premier ministre.Une "alliance" était en effet préconisée avec Moscou par la candidate du RN, sans pour autant que soit évoquée distinctement des livraisons d'armes.
C'est un échange pour le moins musclé qui s'est déroulé en ce débit de semaine à l'Assemblée nationale. Gabriel Attal a répondu à Marine Le Pen, qui déplorait les propos du chef de l'État sur un possible envoi (nouvelle fenêtre) de troupes au sol en Ukraine. Alors que la députée du RN accusait l'exécutif de "franchir une étape supplémentaire vers la cobelligérance", le Premier ministre a pris la parole dans l'hémicycle.
Il a souligné que le RN a défendu "une alliance militaire avec la Russie". Et ce, encore récemment : "Pas il y a dix ans, pas il y a cinq ans, mais il y a seulement deux ans, c’était dans votre programme à la présidentielle", a lancé Gabriel Attal. "Si vous aviez été élue en 2022, madame Le Pen, on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre. On serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens", a ajouté le Premier ministre.
🗣️ "Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, je parle de vous et de vos troupes Madame Le Pen" a accusé @GabrielAttal pic.twitter.com/KqquyyORr2 — LCI (@LCI) February 27, 2024
Une alliance avec Moscou proposée avant le début du conflit
Régulièrement pointée du doigt pour ses positions jugées pro-russes, Marine Le Pen évoquait-elle le régime de Vladimir Poutine dans son programme présidentiel 2022 ? Oui : de manière assez brève, dans le chapitre (nouvelle fenêtre) consacré aux questions de défense. Page 10, on pouvait alors lire que serait "recherché une alliance avec la Russie sur certains sujets de fond : la sécurité européenne qui ne peut exister sans elle, la lutte contre le terrorisme qu’elle a assuré avec plus de constance que toute autre
puissance", mais aussi "la convergence dans le traitement des grands dossiers régionaux impactant la France". Parmi ces grands dossiers étaient cités "Méditerranée orientale, Afrique du Nord & centrale, Golfe/Proche-Orient et Asie notamment".
Outre la volonté de nouer un "dialogue avec la Russie sur les grands dossiers communs", d'autres éléments laissaient entrevoir la volonté d'un rapprochement avec Moscou. Le fait de vouloir "quitter le commandement intégré de l’OTAN" en particulier, une mesure présentée par Marine Le Pen comme une "priorité". Dans ce programme "défense", il n'était alors pas fait mention de la situation en Ukraine. Une omission qui s'expliquait entre autres par le fait que ce programme a été présenté avant le déclenchement de l'invasion russe en février 2022, comme le soulignait (nouvelle fenêtre) en 2022 TF1info.
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Ce souhait d'une "alliance" avec la Russie en matière de défense ne s'accompagnait pas d'éléments complémentaires relatifs à des livraisons d'armement. Difficile, dès lors, de décrire avec précision la forme qu'aurait pu prendre un partenariat avec Moscou en cas d'accession au pouvoir de la candidate du RN. D'autant que le déclenchement du conflit en Ukraine a conduit Marine Le Pen à préciser sa position au cours de la campagne. Évoquant "la violation manifeste du droit international" par Vladimir Poutine, décrite (nouvelle fenêtre) comme "indéfendable", elle a toutefois défendu l'idée d'un rapprochement avec la Russie à l'issue du conflit.
Lors d’une conférence de presse qui s'est tenue le 13 avril 2022, elle souhaitait qu'un rapprochement entre l’Otan et la Russie puisse avoir lieu à moyen ou long terme, conditionné à la signature préalable d'un traité de paix. Dans le même temps, un "arrêt des coopérations structurantes avec l’Allemagne (avion d’armes et char de combat notamment)" était mis en avant dans son programme, en marge du lancement d'une vaste politique de réarmement de la France.
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