schema:text
| - Depuis début octobre, une centaine de véhicules ont été dégradés en France.Tous comportent un graffiti "Ukraine needs your car" peint en jaune et bleu.Plusieurs enquêtes sont en cours, mais les motivations des auteurs de ces inscriptions restent floues.
"L'Ukraine a besoin de votre voiture." Voici le mystérieux message, inscrit en anglais et en toutes lettres sur des véhicules de particuliers dans plusieurs villes de France. Un post sur X du 21 octobre émet l'hypothèse qu'il s'agirait du fait de "manipulations d'agents russes actifs". À la manière des soupçons portant sur des cercueils exposés (nouvelle fenêtre) au pied de la tour Eiffel cet été ou des étoiles de David (nouvelle fenêtre), découvertes sur des murs à Paris l'année dernière, peu après le 7 octobre.
L'ombre de Moscou avait longtemps plané sur cette dernière affaire, avant qu'elle ne soit confirmée par la DGSI (nouvelle fenêtre), les services du renseignement intérieur français. Le post du 21 octobre renvoie à des dégradations commises à Saint-Ouen-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Depuis, d'autres faits de même nature ont été rapportés. Voici ce que l'on en sait pour l'heure.
3 suspects interpellés à Meudon
Les tout premiers tags recensés en France remontent au 9 octobre. Ils ont été peints sur des véhicules garées dans la ville de Meudon (Hauts-de-Seine). Cette découverte par des riverains fait alors l'objet de discussions privées, sur des groupes Facebook locaux. "Bonjour, ma voiture a été taguée dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9. Elle était stationnée au niveau de l'allée du Mail. Si quelqu'un a vu quelque chose... Une plainte sera déposée", signale Thibault P. en y joignant une photo (nouvelle fenêtre) de son véhicule, affublé d'un graffiti bleu et jaune fait au pochoir sur la portière arrière droite. Selon un commentaire, "une dizaine de voitures ont été taguées" cette nuit-là.
En réalité, il s'agit d'"une cinquantaine de voitures dégradées allée du Mail", selon (nouvelle fenêtre) la ville de Meudon, ajoutant que "deux individus ont été interpellés". Le parquet de Nanterre confirme à TF1/LCI l'ouverture d'une "enquête pour dégradations en réunion suite à l'interpellation de deux personnes en train de commettre les faits sur une cinquantaine de véhicules". Les suspects ont été déférés ainsi qu'un troisième homme, interpellé le 11 octobre, ayant "fait l'objet de la même orientation pénale". Tous les trois sont de nationalité serbe, d'après une source proche de l'enquête. Ils "venaient d'arriver en France et ont été commanditées par une personne non identifiée".
Intervient ensuite l'alerte donnée par le vice-président d'une association franco-ukrainienne, dans ce tweet (nouvelle fenêtre) mentionné plus haut. Selon nos recherches, les véhicules à l'image sont situés rue Mariton, dans la ville de Saint-Ouen-sur-Seine. La typographie des tags est alors différente, avec des lettres écrites à la main, mais la phrase reste la même : "Ukraine needs your car". Interrogé, un commerçant de la rue Mariton évoque six véhicules tagués. Nous avons pu récupérer des photos corroborant ses propos.
Dans le même temps, la préfecture de police nous indique que "six plaintes ont été enregistrées depuis le 21 octobre au commissariat de Saint-Ouen pour des faits de dégradation de véhicules sur lesquels ont été inscrits au moyen d'aérosols de peinture jaune et bleue les mots suivants 'Ukraine needs your car'" et qu'"une enquête est ouverte".
Des tags similaires aperçus à Montpellier
Puis le 23 octobre, des tweets font état (nouvelle fenêtre) de dégradations semblables à Montpellier (Hérault). Une riveraine nous rapporte que celles-ci se sont produites "dans la nuit du 22 au 23 octobre […] dans plusieurs ruelles du Quartier Boutonnet", à proximité du centre-ville. Notre témoin dit avoir constaté que "cinq ou six" véhicules avaient été tagués. Interrogée, la police nationale signale que "47 véhicules tagués dans 3 quartiers différents, dans la nuit de mardi à mercredi". On retrouve la même esthétique qu'à Saint-Ouen avec "deux mots en jaune, deux mots en bleu", selon la police.
Une autre affaire similaire, cette fois dans l'est de la France, a été mentionnée par la presse locale. Selon Le Républicain Lorrain (nouvelle fenêtre), plusieurs voitures ont été taguées dans la nuit du 24 au 25 octobre dans les communes de Stiring-Wendel et de Forbach (Moselle). La même phrase figure sur les véhicules dégradés, d'après les photos (nouvelle fenêtre) prises par le journaliste.
Si ces affaires ont indéniablement des points communs et que des enquêtes sont en cours, les autorités ne se risquent pas à établir de lien entre elles. Par ailleurs, aucun mobile n'est connu à ce jour et une quelconque intervention russe, comme il a été suggéré sur les réseaux sociaux, ne peut être avancée.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur X : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
|