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| - La Fédération nationale des chasseurs (FNC) a vu le montant de ses subventions multiplié par 420 en quelques années, assure un député EELV.Les sommes versées seraient passées de 27.000 à plus de 11 millions d'euros, pointe Nicolas Thierry.C'est vrai, mais cette augmentation considérable s'accompagne d'une série de contreparties.
Emmanuel Macron, un fidèle allié des chasseurs ? C'est ce qu'assure (et regrette) le député de Gironde Nicolas Thierry. L'écologiste souhaite plus de transparence dans "l’utilisation de l’argent public par les fédérations de chasse", et explique que "les subventions aux chasseurs sont passées de 27.000 euros en 2017 à 11,46 millions d'euros en 2021, avec la réforme voulue par Emmanuel Macron". C'est vrai, mais une telle présentation des faits se révèle réductrice.
Une loi chasse qui change la donne
Avant toute chose, il faut préciser que l'élu fait ici référence à des fonds publics perçus par la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Les autres associations de chasseurs, locales ou nationales, ne sont pas visées. Pour retrouver les traces d'une telle augmentation – le montant des subventions aurait été multiplié par 420 –, il faut s'intéresser aux comptes de la FNC, déposés chaque année et publiés au Journal officiel. C'est qu'a fait Public Sénat l'an passé, confirmant les éléments fournis par le parlementaire EELV.
Faut-il y voir un cadeau aux chasseurs ? La preuve d'un lobbying efficace de la FNC ? La situation est en réalité plus compliquée. La Cour des comptes, ces derniers jours, a en effet rappelé qu'une réforme de 2019 a modifié eu un impact majeur. Le texte, qui entérinait la création de l'Office français de la biodiversité, modifiait "les missions des fédérations des chasseurs" tout en renforçant la police de l'environnement. Cette évolution législative, "qui visait à mieux organiser la chasse pour réduire les dégâts de gibier et contribuer à la préservation de la biodiversité, a modifié les flux financiers entre fédérations", note la Cour. La FNC s'est entre autres vu attribuer la gestion d'un "fonds dédié à la protection et à la reconquête de la biodiversité", tout en s'engageant à assurer la collecte ou la production de "données pour le compte du ministre chargé de l'Environnement".
L'augmentation des fonds versés aux chasseurs n'a pas été, on l'a compris, décidée sans la mise en place d'une série de contreparties. Reste néanmoins pour l'État à s'assurer que la FNC s'acquitte efficacement des missions qui lui sont confiées. C'est notamment ce qu'a souhaité contrôler la Cour des comptes, qui a fait part de quelques réserves et émis des critiques. Elle pointe entre autres "l’insuffisance des données et l’absence de mesure de l’efficacité des dispositifs de régulation", qui "entravent la mission essentielle de protection et de gestion de la faune sauvage à laquelle les fédérations doivent contribuer". Dans le même temps, "les mesures d’encadrement des pratiques de la chasse, de prévention des dégâts et de régulation des espèces" ne donnent pas entière satisfaction. Elles sont décrites comme "très disparates selon les départements".
Officiellement soutenu dès le premier tour de la présidentielle par le président de la FNC Willy Schraen, Emmanuel Macron a entériné une série de mesures favorables aux chasseurs. À commencer par la diminution du prix du permis de chasse, divisé par deux et passé de 400 à 200 euros. De quoi irriter élus et associations écologistes, traditionnellement opposés à la chasse.
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