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| - Les prix affichés sur la billetterie des Jeux olympiques de Paris fait grincer des dents.Le patron du comité d'organisation, Tony Estanguet, assure pourtant que les billets ne sont "pas plus chers" que ceux de Londres.Nous avons vérifié cet argument.
La chance d'avoir été tiré au sort a vite laissé place à la déception. Sur les réseaux sociaux, certains de ceux qui ont eu accès à la billetterie des Jeux olympiques de Paris 2024 ont jugé les prix excessifs. Exemple particulièrement significatif : les places pour les éliminatoires en athlétisme étaient proposées à 690 euros minimum. Face à la fronde, et pour ne pas faire vaciller l'objectif affiché de Jeux "populaires", c'est le patron du comité d'organisation himself qui a été envoyé au front. Mercredi 22 février, Tony Estanguet a rétorqué sur RTL que les Jeux de Paris n'étaient "pas plus chers que les JO de Londres" en 2012. Un argument-massue pourtant discutable.
Des packs qui font grimper l'addition
Pour en avoir le cœur net, nous avons comparé les grilles tarifaires des deux capitales. Pour Londres, on la trouve dans un rapport sur la question publié en avril 2023 (nouvelle fenêtre). Quant à celle de Paris, elle est disponible sur le site (nouvelle fenêtre) du Comité d'Organisation des Jeux olympiques (Cojo). Or, dans le premier cas, les prix oscillaient entre 20 et 725 livres (23 et 827 euros). C'est effectivement plus cher que pour la prochaine édition, en France, où le prix le plus bas affiché par le Comité est de 24 euros, et le plus cher est de 690 euros.
Cette différence de prix est encore plus notable dans le cas de l'athlétisme, (nouvelle fenêtre) qui a déçu de nombreux internautes. Une place à Londres coûtait minimum 57 euros et pouvait aller jusqu'à 827, contre une fourchette comprise entre 24 et 690 euros pour Paris. Ces deux documents donnent donc raison au patron du Cojo.
Sauf qu'il est trompeur de comparer ces deux grilles tarifaires. Tout d'abord, le fonctionnement des billetteries des deux pays rend les compétitions bien différentes. Ainsi, sur cette première phase pour 2024 (nouvelle fenêtre), les achats se font uniquement par packs, avec des lots de trois billets minimum. De quoi faire automatiquement monter la facture des amateurs de sport.
Par ailleurs, cette documentation à elle seule ne permet pas de prendre conscience du nombre de billets proposés à des tarifs accessibles. Or, cet élément est essentiel. Car sur les dix millions de billets mis en vente par le Cojo, seul un million coûte 24 euros. Au contraire, Londres proposait 2,5 millions de billets au tarif minimal (20 livres). Soit plus du double. Idem sur les tarifs abordables. Tony Estanguet n'a eu cesse de marteler que "la moitié" des billets - soit 5 millions - coûteront 50 euros ou moins (nouvelle fenêtre). Le comité londonien s'était quant à lui engagé à ce que deux tiers des billets ne dépassent pas ce seuil.
Enfin, il est malhonnête de mettre en parallèle ces deux grilles, car elles ne proviennent pas des mêmes sources. Dans un cas, elles sont issues d'un bilan réalisé après la compétition par l'Assemblée de Londres, chargée de contrôler l'action de la municipalité. Dans l'autre, on ne peut s'appuyer que sur les engagements du comité d'organisation (nouvelle fenêtre).
En résumé, la compétition parisienne affiche bien des prix légèrement en deçà des tarifs londoniens. Mais le nombre de billets accessibles à tarifs réduits et le système de vente par packs la rend tout de même plus coûteuse. Quoi qu'il en soit, à Paris comme à Londres, les habitants peinent à voir dans les Jeux olympiques une compétition "populaire".
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